PHOTOS - Coronavirus : un sauveteur landais raconte le transfert des malades du Covid-19
Depuis le début de l'épidémie, les Sauveteurs en mer (SNSM) se mobilisent partout en France. Le Centre de formation et d'intervention SNSM de Paris a ainsi mis à disposition du SAMU ses sauveteurs bénévoles. Parmi eux, il y a le landais Thomas Ravous. Témoignage.
Depuis le début du confinement, la SNSM de Paris (Société Nationale de Sauvetage en Mer) a mis à disposition du Samu ses sauveteurs bénévoles. Ces bénévoles renforcent ainsi le centre d’appel et les ambulances de réanimation du Samu de Paris. Ils viennent également en aide aux personnes isolées ou fragiles pour les courses alimentaires. La SNSM est une association agréée de sécurité civile. Les sauveteurs, tous bénévoles, sont formés aux premiers secours, équipés et entrainés tant pour des missions de sauvetage que de sécurité civile.
Parmi ces bénévoles, on trouve un Landais de Capbreton. Thomas Ravous, sauveteur en mer et formateur au Centre de formation de la SNSM de Bayonne. Confiné chez ses parents à Paris, il prête main forte au Samu de Paris depuis le début de l'épidémie. Ce week-end, il a ainsi participé au transport de malades du Covid-19 de Paris vers la Bretagne. Le transport s'est fait en TGV médicalisé. Mission Chardon. 48 patients d'Ile-de-France ont été déplacés.
Ce dimanche 5 avril, Thomas a participé à son premier transfert de malades en TGV médicalisé. Réveil à 3 heures du matin. En gare d'Austerlitz à 5h30. Les patients ont commencé à être chargés à partir de 6 heures. D'autres associations sont présentes pour aider: la SNSM, la Protection civile, la Croix Rouge, l'Ordre de Malte, les Pompiers de Paris. 48 patients sont ainsi emmenés vers la Bretagne.
Une claque dans la tête
Le TGV s'ébranle à 11h, s'arrête à Rennes, Morlaix. L'arrivée en gare de Brest se fait vers 19h. Thomas sort éprouvé de ce voyage. "Dans le TGV , c'est vraiment un hôpital sur train qui se déplace avec des réanimateurs, des médecins urgentistes à bord. C'est comme si on était au centre de l'hôpital. Nous, on n'est pas vraiment habitué à ça. On est plus habitué à la plage, la mer.
Quand on voit des patients, en réanimation, avec un tube dans la bouche qui sont entre la vie et la mort, oui c'est choquant. Et bien sûr qu'on s'inquiète d'une éventuelle contamination. On ne cherche pas à être des héros mais on cherche à aider son prochain. Et surtout on souhaite que la population reste confinée, qu'elle reste chez elle parce que nous voyons les choses en face et c'est vraiment se prendre une claque. Une claque dans la tête de voir ces gens-là. Il y a tout type de patients, âgés et moins âgés. On essaye de prendre le maximum de protection: des gants, des surblouses, des masques que le samu nous met à disposition. Je tiens à souligner que pour le TGV médicalisé il y a une logistique impressionnante qui est mise en place pour éviter que toutes ces associations comme la SNSM prennent des risques pour leurs bénévoles. On est tous bénévoles. Il n'y en a aucun qui va gagner de l'argent sur ce type de mission; c'est vraiment aider son prochain. "
Depuis le début de l'épidémie, 146 patients ont transféré par TGV médicalisés pour désengorger les hôpitaux d'Ile-de-France et du Grand Est. Partis le dimanche matin à 11h de la gare d’Austerlitz à Paris, Thomas et les autres bénévoles de la SNSM sont arrivés à Brest le soir même vers 19h. Pour un retour immédiat sur Paris en avion Falcon. « Pour rentrer au plus vite et ainsi recommencer d’autres missions » explique le Landais.
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