Capital : Comment s'est déroulée votre semaine pendant la Blockchain Week ?

Wei Zhou : J'ai été très impressionné par l'énergie et le niveau d’expertise de l'écosystème français. J'ai commencé mon séjour en participant à une conférence au ministère des Finances et j'ai constaté à quel point le gouvernement français tenait absolument à devenir un champion de la blockchain. La régulation qui vient d’être votée en faveur des start-up blockchain est un facteur clé pour les entrepreneurs du secteur. Il est donc naturel que nous regardions ce qui se fait ici. Car outre notre plateforme d’échange, Binance offre également une solution pour lever des fonds via la blockchain. Le gouvernement est très enthousiaste, les talents sont là, il n’y a plus qu’à lancer la machine.

Capital : Comment jugez-vous la régulation française, et plus spécifiquement le visa AMF que peuvent demander les start-up qui lèvent des fonds en crypto-actifs ?

Wei Zhou : C'est un bon début. Et le fait que ce visa (dont l’obtention assure une meilleure information et une protection accrue des investisseurs, ndlr) soit facultatif est positif pour les entrepreneurs : cela montre la bonne compréhension du régulateur. Je pense que ça peut attirer pas mal de porteurs de projets.

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Capital : Malte est un endroit très accommodant fiscalement, mais ne souffrez-vous pas de ne pas être présent dans un grand centre financier international ?

Wei Zhou : Il est très important pour nous d’être dans les grands centres financiers internationaux. La semaine prochaine, nous allons lancer une plateforme d’échange à Singapour qui permettra d’échanger des monnaies traditionnelles contre des crypto-actifs. Singapour est une des plus grandes places financières d’Asie. Nous avons aussi récemment lancé Binance Jersey, proche de Londres. Concernant Paris, je pense que la ville a le potentiel pour devenir une place forte du secteur.

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Capital : Pourriez-vous considérer une installation en France ?

Wei Zhou : Outre ma participation au Paris Blockchain Week Summit, l’une des raisons de ma venue en France était justement de finaliser une opération dont je ne peux pas encore parler. Nous serons en mesure de l’annoncer fin mai. Ça concerne des emplois et le développement de notre activité ici.

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Capital : À part une fiscalité plus faible, qu’est-ce que la France pourrait faire de plus pour être une "blockchain nation" accomplie ?

Wei Zhou : La fiscalité est quelque chose d’important, mais le secteur blockchain accorde aussi beaucoup de place à la sérénité et à la clarté du cadre réglementaire. En France, on peut désormais dire que c’est le cas. Néanmoins, des acteurs tels que Binance ont besoin que le système financier local, les banques en particulier, soit ouvert pour travailler avec nous. Pour être honnête, les banques françaises sont particulièrement traditionnelles et beaucoup d’entreprises blockchain ont du mal à ouvrir un compte. Je compte néanmoins sur leur capacité à comprendre le monde qui les entoure, notamment en regardant les initiatives de JPMorgan et Facebook, qui développent actuellement leurs propres cryptomonnaies. Sans un changement à ce niveau-là, la France ne sera pas en mesure d’avoir une place de leader dans la blockchain.

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