Le saviez-vous ? Le Body Art

Le saviez-vous ? Le Body Art
Le saviez-vous ? le body art

Scandaleuses, éprouvantes, poétiques ou blasphématoires, les performances des grandes figures de l'art corporel laissent rarement indifférent. Apprenez en plus sur ce mouvement avec notre précis de Body Art.

Le Body Art, ou « art corporel », est un mouvement d’avant-garde né au Japon dès les années 1950 avec les artistes du collectif Gutai puis développé aux Etats-Unis dans les années 1970. Il définit une pratique où les limites du corps(et souvent de la moralité voire de la loi) sont mises à l’épreuve. Transformations corporelles, souffrances volontaires, enfermement, violences ou sexualité sont la part sulfureuse de ce domaine de la création contemporaine où le corps de l’artiste devient devient le support de l’oeuvre.

Relation in Time, Marina Abramovic et Ulay, 1977, Museum of Modern Art, New York.

Marina Abramovic et Ulay

Pionnière de l’usage de la performance, l’artiste serbe Marina Abramovic (née en 1946) marque l’histoire de l’art en explorant les limites du corps humain et les capacités de l’esprit. Dans les années 1976-1988, elle et son compagnon, l’Allemand Frank Uwe Laysiepen dit Ulay (1943-2020), vivent une histoire aussi passionnelle que productive. Pendant dix ans, avant une séparation houleuse, les deux artistes créent des œuvres et réalisent des performances dans lesquelles ils mettent en scène leur intimité et leur complicité.
Se crachant de l’air dans les poumons jusqu’à la quasi asphyxie ou marchant à la rencontre l’un de l’autre sur les quelques 2 000 kilomètres de la muraille de Chine, le duo a multiplié les expériences extrêmes. Ainsi, en 1977, ils créent la performance Relation in Time dans le studio G7 de Bologne (Italie). Assis dos à dos, cheveux liés pendant 16 heures, les deux artistes ont admis le public à la 17e heure et sont restés une heure de plus sans bouger.

ORLAN, le manifeste de l’art charnel

Scandale à la FIAC en 1977 ! Le Baiser de l’artiste défraye la chronique. Contre une pièce de 5 francs, les spectateurs pouvaient mettre des cierges à « Sainte ORLAN », et/ou échanger un baiser avec ORLANCorps. Les insultes fusent ! Le discours féministe et teinté d’humour de l’artiste française ORLAN (née en 1947) envisage son corps de femme comme un matériau nouveau. Celui-ci devient un lieu de débat public.
Tous les standards de la beauté féminine sont attaqués au scalpel. L’artiste détonne avec des opérations chirurgicales, performances orchestrées en direct du bloc opératoire, des greffes et des implants sur le front, les scans en 3D de son crâne. L’hybridation est son leitmotiv. Photographie digitale, sculpture, biotechnologie, génétique s’entrecroisent. Ses Self-Hybridations (1998) interrogent la mixité des cultures.

L’hostie sanglante de Journiac

En 1969, travesti en prêtre dans une galerie parisienne, Michel Journiac (1935-1995) dit une messe en latin. À la fin de l’office, il propose pour l’eucharistie une hostie particulière, faite d’un boudin cuisiné avec son propre sang. L’artiste, qui a été séminariste, voulait ainsi représenter, selon ses propres termes, « l’archétype de la création ». Figure emblématique de l’art corporel , auteur du célèbre feuilleton photographique 24 heures dans la vie d’une femme ordinaire, Journiac concevait le corps comme « comme une viande consciente socialisée ».

Messe pour un corps, Michel Journiac, 1969


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