Panneaux solaires : l'ADEME mise sur une Charte des bonnes pratiques

Panneaux solaires : l’ADEME mise sur une Charte des bonnes pratiques

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L’année 2018 a été marquée par plusieurs enquêtes d’associations de consommateurs en ce qui concerne les installations de panneaux solaires en France. D’après les enquêtes réalisées, les tarifs pratiqués manquent parfois de transparence, et les consommateurs ont souvent du mal à s’y retrouver. Le nombre d’arnaques aurait notamment augmenté auprès des particuliers, de quoi freiner les propriétaires intéressés. Afin de soutenir le marché des panneaux solaires pour les particuliers, l’ADEME compte créer une Charte des bonnes pratiques.

L’ADEME part en guerre contre les arnaques au solaire

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) continue de promouvoir les énergies renouvelables en France, et notamment l’autoconsommation solaire auprès des particuliers. Mais l’agence se heurte encore à plusieurs freins. L’uns d’eux n’est autre que l’augmentation du nombre d’arnaques en ce qui concerne les installations de panneaux solaires. En 2016, le secteur de l’installation et de l’entretien des panneaux solaires a atteint un triste record : il est arrivé second dans le palmarès des plaintes déposées auprès de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Et l’augmentation du nombre de plaintes et vertigineuse : 28 plaintes en 2015 contre 214 en 2016. Dans les faits, ce type d’arnaques touche principalement les particuliers qui font appel à un crédit à la consommation pour financer leur future installation solaire. Certains organismes en profitent pour appliquer des tarifs anormalement élevés.

Une mauvaise publicité dont l’ADEME se serait bien passée, et qui risque se saper les efforts de l’Agence pour promouvoir l’autoconsommation. Arnaud Leroy, le président de l’ADEME, s’est déjà exprimé sur le sujet : “Si demain vous avez une installation d’autoconsommation vendue et installée à un prix prohibitif à quelqu’un qui n’en a pas besoin et que ça fait la Une de tel ou tel magazine de défense des consommateurs ou de tel ou tel reportage sur telle ou telle chaîne, je crois qu’on aura là un élément de difficulté supplémentaire pour promouvoir l’autoconsommation.” Il n’a pas hésité à taxer ces pratiques abusives “d’éco-délinquance”.

Vers une Charte des bonnes pratiques

Pour faire face à la situation, l’ADEME a décidé de sortir les grands moyens. Le 5 septembre 2018, à l’occasion de l’Université d’été du solaire, Arnaud Leroy s’est exprimé en faveur de la création d’une Charte des bonnes pratiques. Il souhaite lancer un travail de concertation avec les établissements de crédit à la consommation d’ici la fin d’année 2018. Ensemble, ils devront mettre en place une liste de critères pour clarifier les offres de crédit en lien avec les installations de panneaux solaires. L’ADEME pourrait aussi durcir la contrainte autour de l’agrément RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) qui est décerné aux professionnels du bâtiment spécialisés dans la rénovation énergétique. Cet agrément est notamment remis aux installateurs de panneaux solaires qui répondent aux exigences de qualité de l’ADEME. Il permet déjà d’obtenir des aides financières pour les particuliers qui souhaitent investir dans les énergies renouvelables pour équiper leur résidence principale. Pour l’instant, il n’est pas obligatoire. Mais l’ADEME envisage de rendre obligatoire le choix d’un installateur agréé pour accéder à un prêt sur les installations solaires. Autant de dispositions qui devraient limiter le risque d’arnaques au financement autour des panneaux solaires.

La future Charte des bonnes pratiques pourrait entrer en vigueur dès 2019 si tous les partenaires tombent d’accord d’ici la fin d’année 2018 comme le prévoit l’ADEME. Elle pourrait alors servir d’argument pour rassurer les consommateurs intéressés par l’autoconsommation. Il s’agit de l’une des priorités de l’ADEME dans sa stratégie de transition énergétique. En la matière, la France est encore en retard par rapport à d’autres pays européens qui, à l’instar de l’Allemagne, ont consenti beaucoup d’efforts pour promouvoir l’autoconsommation. En 2017, la France comptait seulement 28 000 installations d’autoconsommation. L’Allemagne compte pour sa part déjà 1,5 million d’habitations équipées de panneaux solaires qui fonctionnent en autoconsommation.

Mais la donne pourrait rapidement changer, car depuis un an, Enedis remarque que les foyers français sont de plus en plus séduits par l’autoconsommation : pour l’année 2016, 40% des foyers équipés en panneaux solaires ont fait des demandes de raccordement en autoconsommation. Et au premier semestre 2018, sur les 10 000 nouvelles installations photovoltaïques raccordées par Enedis, 80% concernaient des installations en autoconsommation.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • La première arnaque consiste à inciter l’installation de PV en France.

    Ça coûte plus cher et ça pollue plus que l’électricité qu’on a déjà, ça détériore notre balance commerciale, et ça ne produit pas au moment où on en a le plus besoin.

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  • @ Bachoubouzouc : encore des jugements extrémistes de votre part en méconnaissance totale du potentiel solaire.

    Le solaire sous toutes ses formes mais incluant le thermique chaque fois que c’est possible et nécessaire, donc le solaire hybride, mixte thermique et photovoltaïque selon les profils des bâtiments et sous toutes ses formes panneaux, tuiles/ardoises, plan, tubulaire, CSP dans beaucoup de régions aussi etc devrait au contraire être OBLIGATOIRE intégré dans le neuf et en rénovation.

    Intégré dès le départ ou même souvent en rénovation il n’y a pas de surcoût (au contraire les tuiles ou ardoises solaires sont moins chères et plus durables et résistantes que les tuiles et ardoises classiques) et si c’est le cas il est très vite amorti.

    Les solutions ne manquent pas et on peut en trouver d’autres où le solaire fabriqué en usine, donc sans défaut particulier, intègre la charpente, l’isolation, le solaire thermique et PV etc

    Exemple parmi d’autres en Italie :

    http://www.mas-roof.com/Free-energy-roof.html

    On a construit des milliers de maisons qui ont le solaire (thermique et PV) intégré qui dans des pays plus froids que le nôtre en Suisse, Allemagne, Autriche, Scandinavie etc et sans être au top de l’isolation ont plus de 60% de chauffage solaire, au moins 65% d’eau chaude et un apport minimum même l’hiver le plus froid, l’apport électrique suffisant et la mobilité. Autant dire que l’appoint ne nécessite pas grand chose et des équipements réduits avec un entretien on va dire en moyenne tous les 5 ans pour une durée de vie qui la plupart des équipements (hormis le ballon de stockage par exemple) peuvent durer plus de 30 ans avec des remplacements de quelques pièces ponctuelles.

    Idem pour les immeubles. Le solaire fait le chaud et le froid et quand on a par exemple du solaire CSP qui peut se mettre dans pas mal de régions désormais sur des immeubles très consommateurs type hôpitaux, maisons de retraites etc l’entretien est réduit et çà dure très longtemps.

    Pour du stockage 100% de chaleur estivale donc autonomie totale 100% c’est un peu plus lourd au départ mais pas pour les immeubles neufs ou pour beaucoup de rénovations. Voir Accenta et son projet développé avec l’école Polytechnique qui confirme la compétitivité rapide de son système.

    Pour mémoire çà concerne la réduction de très coûteuses importations fossiles tant en prix d’import qu’en coût de pollution et de nombreuses technologies sont françaises (exemple Dualsun, Systovi etc dans le solaire hybride ou Sunpower/Total etc)

    Il y en a pas mal d’autres, je ne vais pas chaque fois re-citer le modèle de Drake Landing (Canada) qui a été développé ailleurs et tous les autres qui se multiplient partout dans le monde.

    Comme plusieurs études l’ont confirmé, on amortit plus vite un bâtiment équipé de solaire thermique + pv que l’isolation totale du bâtiment qui va souvent demander des décennies.

    Donc si l’on veut moins dépenser, le solaire thermique + PV est la priorité.

    De même ajouter du solaire thermique + du stockage aux réseaux de chaleur s’amortit pour les projets existants en France en maximum 12 ans et c’est du gaz, pétrole ou bois que l’on n’utilise plus.

    Toutes les études ont montré que le solaire thermique est plus économique que toutes les autres énergies y compris pompes à chaleur dans toutes les tailles de bâtiments (seulement ex-aequo avec le gaz dans les grands immeubles du Nord mais à l’époque des études, et depuis la hausse du C02 et du gaz a donné le solaire gagnant toutes catégories)

    J’ai publié ici toutes ces études je ne vais par les rechercher de nouveau.

    La chaleur solaire se stocke (eau, ou bcp plus longtemps avec matériaux à changement de phase – pcm) comme le fait entre autres Sunamp au Royaume-Uni) et répond très bien à nos pics de consommations de champions du monde de la thermosensibilité avec + 2,4 GWh de demande par °C de moins en hiver.

    Idem avec + 600 MWh par °C de température en plus en été.

    Quant aux commerces, bureaux, entreprises, hôpitaux, hôtels etc la production photovoltaïque leur convient plutôt bien et du fait que l’hydrogène et la méthanation (Power to gas) sont incontournables pour se passer du gaz et pétrole, pour l’industrie, les transports lourds, le stockage etc on ira plus vite à mettre en place l’hydrogène poussés par la Chine et d’autres qu’à installer du solaire en France.

    En conclusion : outre le fait que le solaire hybride, thermique et pv associé et sous toutes ses formes puisque les situations sont différentes selon les régions, climats et types d’immeubles, devrait être OBLIGATOIRE en neuf et rénovation les prix devraient faire à priori l’objet des barèmes et des contrôles chaque fois effectués. C’est un peu plus contraignant mais vu qu’en France une minorité d’éco-délinquants nuit à tout un secteur industriel et économique, on ne peut pas laisser perdurer cette situation.

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