POLLUTION SONOREUn million de personnes gênées par le bruit en Ile-de-France

Paris: Un million de personnes gênées par le bruit lié aux transports en Ile-de-France

POLLUTION SONORELes bruits liés aux transports – trafic routier, aérien mais aussi ferroviaire – ont un impact sanitaire dangereux pour la population…
Trafic aérien - Illustration.
Trafic aérien - Illustration.  - Mario FOURMY/SIPA
A. Ba.

A. Ba.

L'essentiel

  • Les impacts sanitaires insoupçonnés dus au bruit touchent 500.000 personnes. Parmi eux, on trouve le trouble du sommeil, la gêne au bruit ou les difficultés d’apprentissage pour les enfants.
  • Parmi les départements touchés par le bruit, la Seine-Saint-Denis est polyexposée aux nuisances sonores aérienne, routière et ferroviaire.

Ils sortent les boules Quies pour se protéger les tympans. « Un habitant d’Ablon-sur-Seine, à 20 km de Paris dans le Val-de-Marne, perd en moyenne plus de 19 mois de sa pleine santé en raison du bruit des transports, contre 8,5 mois pour un Parisien », explique Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif, organisme public chargé d’évaluer l’environnement sonore en Ile-de-France.

Le bruit causé par les transports – trafic routier, aérien, ou ferroviaire – touche plus d’un million de personnes dans la métropole du Grand Paris. C’est la conclusion de l’étude de Bruitparif parue en juillet. Parmi les communes fortement exposées au trafic aérien de l’aéroport d’Orly, on trouve Ablon-sur-Seine et Villeneuve-le-Roi. L’étude révèle que le département de la Seine-Saint-Denis est polyexposé aux trois nuisances avec un pic d’exposition relevé à Pierrefitte-sur-Seine, Villetaneuse et Epinay-sur-Seine.

A l’heure actuelle, les solutions pour endiguer les nuisances sonores sont peu nombreuses et souvent déjà existantes : revêtement acoustique qui absorbe le bruit de roulement, limitation de vitesse, présence de murs anti-bruit. Mais aussi, l’utilisation de véhicules électriques ou de moteurs aériens moins bruyants. Des nuisances sonores invisibles mais aux répercussions dangereuses pour la population.

« Le corps ne s’habitue pas au bruit, et ce malgré l’habituation subjective »

« Quarante-huit décibels, c’est le coefficient de gêne, établit par l’Organisation mondiale de la Santé [OMS], sous lequel le niveau sonore est correct », indique Fanny Mietlicki. Les impacts sanitaires insoupçonnés touchent près de 500.000 personnes, selon Bruitparif. Multiples, ils se développent sous forme de troubles du sommeil avec des conséquences graves telle que la fatigue chronique. Il y a aussi la gêne au bruit qui peut provoquer un stress au quotidien voire une perte d’audition. Tandis que les risques cardio-vasculaires accrus déclenchent des infarctus.

Les cartes où le bruit est important pointent aussi des difficultés ou un retard d’apprentissage des enfants. Les nuisances sonores sont souvent sous-estimées par la population car elles sont invisibles. « Le corps ne s’habitue pas au bruit, alerte la directrice de Bruitparif, et ce malgré l’habituation subjective. » Inconsciemment, l’organisme continue à réagir au bruit sans que la personne ne s’en rende compte. Bruitparif admet que le chiffrage calculé sur près de 7 millions de Franciliens est sous-estimé par rapport à la réalité. Ainsi, une étude plus approfondie sera rendue publique début septembre.



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