François Hollande et l’Afrique: le (dés)amour en héritage
Joute verbale à fleurets mouchetés dans les salons cossus de l’Automobile club de France à Paris. Rémy Rioux y était l’hôte, mardi, du déjeuner traditionnel des membres du Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian). Dans un équilibre politique très macronien, le directeur général de l’Agence française de développement a rendu hommage à Jacques Chirac et Emmanuel Macron, tous deux « élus en 2002 et 2017 contre un Le Pen. Ils incarnaient l’ouverture contre des candidats de fermeture », a-t-il confié avant d’expliquer l’apport de l’un et de l’autre pour l’Afrique. Rioux a parlé de la dynamique initiée par Emmanuel Macron afin d’accroître sensiblement les « investissements solidaires » au sud et son engagement pour le climat. Et loué les combats de Jacques Chirac (création du Fonds Mondial Sida, taxe sur les billets d’avion, annulation de la dette des pays les plus pauvres). Il a même cité les premières lignes de son discours au Sommet de la Terre à Johannesburg en 2002 - « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » - tirant la sonnette d’alarme sur le réchauffement de la planète. Sans toutefois un mot pour François Hollande et le succès de la COP21 en 2015. Alexandre Vilgrain, le président du conseil d’administration du Cian, a ensuite enfoncé le clou en évoquant le bilan désastreux de l’ex président socialiste et les pertes de marché des entreprises françaises en Afrique, n’en déplaise au très hollandiste et encore plus fabusien, Lionel Zinzou, présent à la table d’honneur. Piqué au vif par ce déni d’héritage, ce dernier s’est alors levé pour défendre l’honneur de la Hollandie. « La France a sauvé le Sahel, a-t-il souligné dans une allusion à la décision courageuse d’intervenir au Mali. La France, rapportée à son PIB par habitant, est le plus important investisseur en Afrique. Le quinquennat de l’ancien président n’a pas été marqué par un effondrement ». A bon entendeur…
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