Qu'est-ce que la pop'philosophie ?

Une recension de Samuel Lacroix, publié le

Philosopher sur un morceau des Rolling Stones, sur Matrix ou sur les toilettes, c’est la version devenue commune de ce qu’on appelle la pop’philo. S’emparant d’objets vulgaires, fort éloignés de la tradition philosophique, elle est donc souvent soupçonnée d’effets de manche et sommée de justifier de son excellence. On pouvait donc s’attendre, sous la plume de Laurent De Sutter, l’un de ses acteurs et promoteurs les plus prolifiques, à une énième défense et illustration de ce courant « pop », comme forme de contre-culture. Mais son essai, dense et convaincant, a une autre ambition : revenir à ce que Deleuze entendait par « pop’philosophie » pour, véritablement, lui donner une consistance conceptuelle. Bien davantage qu’une distraction philosophique vers la culture populaire, il s’agit de regarder tout objet non comme on regarderait l’intérieur d’une boîte, mais en envisageant tout ce qu’il y a autour. C’est, selon De Sutter, ce qui met la pensée à l’épreuve du monde. « Pop’ » est avant tout « le bruit que fait la boîte lorsque son couvercle saute ». D’où l’importance de l’apostrophe.

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Pop philosophie

Maurizio Ferraris

Rapallo, 20 janvier 1883