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Économie

L'Afrique met en place un marché commun de l'énergie

A l’occasion du Bloomberg Global Business Forum de New York, six pays africains se rapprochent pour créer un marché commun de l’énergie.

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Photo d'un marché à Bangui en Centrafrique, prise depuis un hélicoptère de l'armée française, le 25 septembre 2015

6 pays africains s'unissent pour créer un marché commun de l'énergie. Ici, un marché à Bangui (Centrafrique).

(c) Afp
Photo d'un marché à Bangui en Centrafrique, prise depuis un hélicoptère de l'armée française, le 25 septembre 2015
L'Afrique met en place un marché commun de l'énergie
Nicolas Stiel
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Créer un marché commun de l’énergie renouvelable pour les pays en voie de développement. Hier à l’occasion du Bloomberg Global Business Forum de New York, six pays de l’Afrique sub-saharienne (Togo, Niger, Burkina Faso, Mali, Gabon, Bénin) ont annoncé qu’ils allaient participer à une plateforme digitale pour réaliser ensemble des achats d’énergie. La plateforme qui sera mise en place en juin prochain pourrait être « un game changer », estime Jean-Pascal Pham-Ba, secrétaire général de Terrawatt, l’association lancée lors de de la COP 21 dans le but de doper la production solaire des émergents. Mais aujourd’hui, Terrawatt veut aller au delà du seul photovoltaïque. Et intégrer toutes les sources renouvelables et en particulier l’éolien. “Actuellement, le cadre juridique des achats d’électricité n’est pas très solide et la demande est faible, note Jean-Pascal Pham-Ba. L’achat groupé permettra de faire baisser les prix”. Les six pays africains représentent une population de 80 millions d’habitants. Une première étape. Terrawatt veut élargir le marché pour atteindre à terme plusieurs centaines de millions d’habitants.

Cuisiner en toute sécurité

Ce « marché commun de l’énergie » est une initiative intéressante, car depuis quelques temps, la question environnementale semble encalminée. Les Etats-Unis sont sortis de l’accord de Paris. Plusieurs pays ont vu leurs émissions de CO2 progresser. C’est notamment le cas de la France. Le “Make our Planet Great Again” d’Emmanuel Macron sonnait bien. Mais dans les faits, on n’a rien vu. « Sur le climat, ça ne va pas assez vite », note Isabelle Kocher, directrice générale d’Engie. A l’occasion d’une rencontre avec la presse en marge du Bloomberg Global Business Forum, la patronne de l’ex GDF Suez estime que les groupes industriels devraient s’engager davantage sur les questions environnementales. Et particulièrement sur le levier de l’accès à l’énergie. Une des clés du développement économique, selon la directrice générale d’Engie. « Si on veut ralentir les flux migratoires, l’accès à l’énergie est crucial, dit-elle. Pour le moment, on est au milieu du chemin. Depuis 2000, plus d’un milliard d’habitants ont été connectés à une source d’énergie. Mais il en reste un milliard qui n’a pas accès à l’électricité. Et deux milliards qui n’ont pas accès au “clean cooking.”  C’est-à-dire aux sources d’énergies propres permettant de cuisiner en toute sécurité. Pour les pays pauvres, le « dirty cooking » avec du charbon de bois, du kérosene, de la biomasse est une plaie. D’après un rapport de l’Agence internationale de l’énergie, les environnements enfumés sont responsables chaque année du décès prématuré de près de 3 millions de personnes. Le président indien Modi a fait de l’accès au « clean cooking » un de ses chevaux de bataille. L’autre enjeu concerne l’électrification. Pour réaliser cette tâche titanesque, il faut trouver des financements. La future plateforme digitale constitue une source d’espoir. Mais il faut aussi que les entreprises jouent le jeu. Pour le moment, on n’y est pas encore, estime Isabelle Kocher. La directrice générale d’Engie se veut cependant optimiste. « C’est l’intérêt des entreprises d’investir ce nouveau champ. A l’avenir, les groupes gagnants seront ceux qui démontreront leur impact positif sur le réchauffement climatique. »

 

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