Paris : le gigantesque chantier du Grand Palais démarre avec la restauration des statues

Paris : le gigantesque chantier du Grand Palais démarre avec la restauration des statues
Modélisation du futur square J. Perrin © Chatillon Architectes pour la Rmn - Grand Palais

À partir du 12 mars prochain, les architectes, restaurateurs et ouvriers prendront leurs quartiers au Grand Palais. Le premier chantier de rénovation concernera la statuaire très riche de l'édifice mais actuellement en piteux état.

« Un des plus grands chantiers patrimoniaux de la décennie », voilà ce qui s’annonce derrière les portes closes du Grand Palais de Paris. À partir du 12 mars, commenceront des travaux d’une ampleur inédite qui vont complètement transformer le monument, construit en 1897, afin de mettre en valeur les différentes parties de son histoire et d’en faire un espace beaucoup plus ouvert. Si des travaux anticipés sur la toiture ont déjà lieu depuis 2016, le gros du chantier, confié à l’architecte en chef des Monuments historiques, François Châtillon, s’apprête à commencer et se terminera complètement au printemps 2025.

Un bouleversement en profondeur

La restauration du Grand Palais, construit pour l’exposition universelle de 1900, va intégralement transformer le monument, en augmentant notamment de 60% sa capacité, passant de 5600 personnes à 9000. Les architectes auront à cœur de révéler les décors de différentes époques, d’abord ceux, originels, d’Henri Deglane, Louis-Albert Louvet, Albert Thomas et Charles Giraud, de « style Beaux-Arts » mais aussi ceux des années 1960. Sous l’impulsion du ministre de la Culture de l’époque, André Malraux, le Grand Palais est aménagé pour accueillir les Galeries nationales qui accueillent des expositions temporaires. L’ensemble de ces éléments, qui témoignent de l’évolution du site, sera mis en valeur par un retour aux axes de circulation historiques du monument. Les visiteurs pourront ainsi le traverser de part en part en passant par de larges espaces publics qui pourront accueillir des événements mêlant arts et sciences. En effet, l’objectif de cette restauration est également de favoriser la convergence entre les actions menées par le Grand Palais en matière artistique et le Palais de la Découverte en matière scientifique.

Modélisation de la future Rotonde d'Antin © Chatillon Architectes pour la Rmn - Grand Palais

Modélisation de la future Rotonde d’Antin © Chatillon Architectes pour la Rmn – Grand Palais

Selon François Châtillon, « Révéler cet édifice fantastique, lui redonner toute sa puissance au milieu d’un vaste jardin renouvelé au cœur de Paris résonne avec les préoccupations de notre société contemporaine : générosité des espaces, abondance de lumière naturelle, possibilités multiples d’usages, redécouverte des jardins urbains ». Ce projet très ambitieux, qui s’étend sur 72 000 m², coûtera au total 466 millions d’euros, dont 60% d’argent public provenant du ministère et du plan de relance. Si la Nef et ses galeries seront accessibles en 2024 pour accueillir les Jeux Olympiques de Paris, le reste de l’édifice ne rouvrira complètement qu’au printemps 2025. Pendant les travaux, un Grand Palais Éphémère, en construction sur le Champ-de-Mars, accueillera temporairement les expositions et les événements du Grand Palais.

Grand Palais éphémère © Wilmotte & Associés Architectes

Grand Palais éphémère © Wilmotte & Associés Architectes

Des statues en piteux état

La restauration de la statuaire, des différentes statues décorant la façade, de la toiture et des alentours du Grand Palais sera la première étape de ces grands travaux. Sur les 45 statues en bronze et en pierres qui l’ornaient en 1900, 8 ont soit été détruites, soit déplacées pour être préservées. Les sculptures ont en effet souffert des nombreuses dégradations liées à la pollution, aux intempéries et au passage du temps. Fissures, encrassement, effritement et présence d’algues, l’usure met en danger les œuvres mais aussi le public, car il est déjà arrivé que des morceaux de pierre se détachent et chutent. Dès 2018, les statues ont donc été placées sous filets pour éviter de causer des accidents et limiter les dégradations.

Georges Récipon, « L’Harmonie triomphant de la Discorde », 1900, cuivre, Grand Palais © Flickr - Jean-Pierre Dalbéra

Georges Récipon, « L’Harmonie triomphant de la Discorde », 1900, cuivre, Grand Palais © Flickr – Jean-Pierre Dalbéra

Ces œuvres font partie intégrante de l’identité du Grand Palais, et résultent d’une politique menée par le Grand Palais au début du XXe siècle pour associer des artistes à la décoration de l’édifice. De nombreux sculpteurs de l’époque, comme Alexandre Falguière, Raoul Verlet, Henri Lombard ou encore Joseph Enderlin, se prêtent à l’exercice et réalisent des sculptures allégoriques. On retrouve ainsi la représentation sous forme humaine de l’art du XIXe siècle, mais aussi de la paix ou de la musique. Ces témoignages essentiels de la sculpture réaliste vont donc être restaurés, protégés, et même parfois remplacés, par les équipes du chantier du Grand Palais pour que le monument retrouve sa superbe originelle, tout en protégeant les œuvres au maximum.

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