Décès d’Henri Gaudin
L’architecte est décédé le 5 mars à l’âge de 87 ans. On lui doit notamment le stade Charléty (Paris XIIIe), ainsi que le réaménagement du musée Guimet (Paris XVIe)…
JACQUES-FRANCK DEGIOANNI
Peu connu du grand public et cultivant la discrétion, Henri Gaudin faisait partie du tout-petit cénacle d’architectes distingués à deux reprises par l’Equerre d’argent du Moniteur/AMC. Une première fois en 1986 pour des logements sociaux à Évry (Essonne), une seconde fois pour le stade Charléty (Paris XIIIe) en 1994, conçu en collaboration avec son fils et confrère Bruno Gaudin.
Grandi à La Rochelle et diplômé de l’école des Beaux-Arts (Paris, 1965), il est remarqué, à l’orée des années 1980 pour son écriture architecturale dansante et volontiers fragmentée. On lui doit de nombreux logements, notamment à Paris et en Île-de-France (Maurepas, Évry, Arcueil), mais aussi de grands équipements : Centre d’archives de Paris (Paris XIXe, 1989), extension de l'hôtel de ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis, 1989), Maison du sport français (siège du Comité national olympique et sportif français) à Paris XIIIe (1992), Pôle scientifique Saint-Leu à Amiens (Somme, 1993), Grand Théâtre de Lorient (Morbihan, 2003), Médiathèque de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime, 2003), Conservatoire national de Strasbourg (Bas-Rhin, 2005), Cité de la musique et de la danse à Soissons (Aisne, 2015).
En 2001, sa rénovation virtuose du musée national des Arts asiatiques-Guimet (MNAAG, Paris XVIe) - également en collaboration avec son fils Bruno - est unanimement saluée par la critique architecturale. « Cette réhabilitation qui avait permis au musée de rouvrir en janvier 2001, vient de fêter son vingtième anniversaire, relève le MNAAG dans un communiqué de presse. Elle offrit au musée une muséographie où les liaisons et les enchaînements avaient été pensés les plus logiques possibles sur le plan scientifique mais aussi esthétique.»
Enseignant à l’école d’architecture de Versailles, Grande médaille d'or de l'Académie d'architecture (1994), Henri Gaudin s’offrira le luxe - une première! - de refuser, en 1989, le Grand Prix national de l'architecture qui lui était attribué en même temps qu'à André Wogenscky, et dont les choix doctrinaux étaient éloignés des siens.
Enfin, homme de plume et de dessin, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « La Cabane et le labyrinthe » (éditions Mardaga, 1984), « Seuil et d’ailleurs » (éditions du Demi-Cercle, 1992) et « Considérations sur l’espace » (éditions du Rocher, 2003).
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