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Des complotistes s’en prennent à un employé de la santé

Un préposé aux bénéficiaires du CHUM déplore d’être devenu la cible de complotistes en voulant dénoncer la désinformation qui circule sur les réseaux sociaux.

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Même s’il tenait avant tout à partager un appel à la solidarité envers les travailleurs de la santé, son syndicat et son employeur lui ont conseillé de ne pas témoigner publiquement afin d’éviter de s’attirer des menaces.

Ayant vu circuler sur les réseaux sociaux une photo montrant un corridor d’hôpital vide, dans une unité de psychiatrie, et un gardien de sécurité assoupi, l’employé a contacté la personne à l’origine de la publication. Il tenait à expliquer la possible fatigue d’un collègue, mais aussi à dénoncer la désinformation véhiculée par l’image.

« On est tous épuisés, tout le monde met les bouchées doubles, [...] le virus existe et il est là », souffle-t-il. 

Or, selon le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), l’image daterait déjà de plusieurs mois. Aussi, rien n’indique quand elle a été prise ni à quel moment. 

« Connard »

N’empêche, le préposé aux bénéficiaires a vu son nom et des photos de lui circuler sur une page Facebook où on le qualifiait de « collabo de la dictature sanitaire » et de « connard ».

L’homme dit s’être senti interpellé par le fait qu’on dénigre son emploi, alors qu’il travaille au front « à 200 % » depuis des mois et qu’il a vu des patients mourir de la COVID-19 sans leurs proches.

Hors contexte

Il déplore les images, prises hors contexte, qui circulent actuellement entre autres sur les réseaux sociaux. Par exemple, comme les visites sont interdites dans la plupart des endroits, il est attendu que des salles d’attente soient vides.

Aussi, rien n’indique que certains clichés qui circulent sont récents.

La directrice des communications du CHUM, Irène Marcheterre, n’a pas indiqué si des employés pouvaient être parmi les personnes qui partagent ces images, notamment de l’Hôtel-Dieu. Mais elle a rappelé que c’était interdit.

« Pour le moment, je n’ai pas la réponse. Ça a été signalé à la sécurité », fait-elle savoir.

Mme Marcheterre ajoute qu’il est « malheureux » que des employés se sentent ainsi menacés sur les réseaux sociaux par des complotistes. Il s’agit du premier cas porté à son attention.