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Économie

Comment l'inflation est en train de détruire vos économies

Avec le retour de l'inflation et des rendements au ras du bitume, les placements actuels ne rapportent pas grand chose. En fait, ils font même perdre entre 0,8% et 5% par an à leurs souscripteurs. Et vous, allez-vous laisser fondre un peu, beaucoup ou énormément vos économies? Nos explications... et nos conseils.

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Comment l'inflation est en train de détruire vos économies

Dado Ruvic

Ce pourrait être la nouvelle pub des banques et des compagnies d’assurances : « épargnez et vous perdrez de l’argent ». Car, depuis le printemps, la persistance de taux d’intérêt très bas et le réveil de l’inflation ont chamboulé le monde bien tranquille des placements sans que, apparemment, tous les épargnants ne s’en aperçoivent. En témoigne le succès paradoxal du Livret A : il a collecté 800 millions d’euros en juillet dernier, 10 milliards depuis le début de l’année, et son encours total atteint le niveau record de 282 milliards d’euros ! Pourtant, le livret A affiche un rendement… négatif : son rendement (0,75% par an) doit en effet être réduit d’une inflation qui atteignait 2,3% en juillet (en glissement annuel) et qui devrait être comprise entre 1,6 et 1,8% pour l’ensemble de l’année 2018 selon les prévisions officielles. Autrement dit, en plaçant sur un Livret A, on obtient en réalité un rendement de -0,8 à -1% et, donc, on perd de l’argent ! « Le Livret A ne fait plus figure de rempart contre l’inflation. Bien au contraire, il a cédé. » prévient le PDG de monfinancier.com, Marc Fiorentino. Normalement, son taux, qui dépend du niveau de l’inflation, aurait du être relevé, automatiquement, autour de 1,5%. Hélas, le gouvernement avait décidé, il y a quelques mois, de geler son taux à 0,75% jusqu’en… 2020. Puisque le Livret A ne joue plus son rôle de protection de l’épargne, vers quel autre produit se tourner ?

C’est là que commencent véritablement les difficultés. Car, sur les marchés financiers, la période est paradoxale : les liquidités sont tellement abondantes que ceux qui ont besoin de fonds peuvent imposer des taux d’intérêts historiquement bas, alors même que le retour de l’inflation grignote la valeur des capitaux disponibles. Les économistes qualifient, avec ironie, cette situation « d’euthanasie des rentiers ». Et c’est vrai qu’il est difficile d’obtenir un rendement réel de ses économies : aujourd’hui, les placements totalement liquides, sans risque sur le capital et qui rapportent de l’argent net d’inflation ont tout simplement disparu ! Pour espérer gagner de l’argent, il faut accepter de prendre des risques et s’aventurer sur les sentiers mal balisés de la bourse. Ce que la majorité des épargnants (moins de 4% des Français ont des actions cotés) se refusent à faire.

Pas mieux pour l'assurance-vie

Combien risque-t-on de perdre en souscrivant un produit garanti? Tout est affaire de timing, de produit et de marque… Certains épargnants, ces derniers mois, ont été tentés d’ouvrir un Perp (Plan d’épargne retraite populaire) ou un contrat d’assurance-vie : ce sont de bonnes enveloppes fiscales. Le problème, c’est que leur rendement est, lui aussi, fortement orienté à la baisse : cette année, il tournera autour de 1,5% et parfois moins. De plus, les frais d’entrée de ces contrats (fixes, ils tournent autour de 3% en moyenne) viennent plomber de plus en plus les performances. La société Retraite.com a analysé 350 contrats distribués par des banques, des assureurs, des courtiers en ligne et des associations. Son verdict est sans appel : plus de 6 contrats sur dix facturent des frais supérieurs à leurs performances. Cela signifie, explique son fondateur Ludovic Herschlikovitz que « la majorité des contrats d’assurance-vie commercialisés en France coûtent plus chers qu’ils ne rapportent. Concrètement, avec des frais de versement moyens de 2,92% pour une performance de 1,5%, si vous versez 100 euros sur un contrat, il vous faut 2 ans pour récupérer votre versement. » Et c’est avant de prendre en compte le retour de l’inflation : avec une hausse des prix de 1,6%, les 1,5% de performance de l’assureur sont annulés. Ce qui signifie que l’épargnant pourra perdre entre 2,9% sur chaque versement sur un contrat d'assurance-vie moyen et 3,50% pour un Perp, moins performant et plus gourmand en frais.

Existe-t-il des solutions? Oui, heureusement, il existe, sur le marché quelques pépites qui ne facturent pas de frais de versement (c’est le cas d’assureurs en ligne comme Fortuneo, Linxea, Mes-Placements, ING…) ou appliquent des frais réduits (comme l’Afer). Comme, en plus, ces contrats affichent aussi les meilleures performances de leur secteur, les épargnants qui cherchent en rendement positif pour leurs économies, ne devraient pas hésiter trop longtemps…

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