Texte : Laurent Catala
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: Lithomodos VR on site © Lithomodos VR

Les technologies numériques sont devenues aujourd’hui des outils incontournables dans la mise en valeur et la préservation du patrimoine culturel. Outre l’accessibilité des œuvres à distance, via les sites internet des musées ou des musées virtuels comme le Google Art Project – 35 000 œuvres – ou le Art UK – plus de 200 000 œuvres –, de nouveaux moyens de médiation culturelle réinventent l’expérience de la visite à travers la réalité augmentée, la 3D et de nouvelles interfaces.

Ancien Jerusalem en VR Screenshot © Lithomodos VR

Dans cette dernière approche guidée par les principes de la réalité virtuelle, la jeune société australienne Lithodomos offre aux visiteurs de sites antiques, souvent détériorés par le temps ou l’histoire, une véritable reconstitution numérique des lieux à « explorer » directement via l’utilisation d’un casque de réalité virtuelle. Deux applications existent déjà : Ancient World, gratuite et disponible sur Android, et Ancient Jerusalem, payante et disponible sur Android et iOS.

Avignon en 2014 © RA – Restitution du Pont d’Avignon. Art Graphique & Patrimoine

Avignon en 1350 © RA – Restitution du Pont d’Avignon. Art Graphique & Patrimoine

En France, plusieurs start-up se sont spécialisées au fil des années dans ces nouvelles solutions interactives dédiées au patrimoine, qu’il s’agisse de relevé et de préservation du modèle numérique, ou de modélisation et reconstitution 3D pour la mise en valeur du patrimoine disparu. On peut citer Axyz-Images, spécialiste des restitutions architecturales en images de synthèse, qui travaillait dès 2009 sur la restitution 3D du cabinet de travail du roi Charles V au château de Vincennes, ou ARTGP – Art Graphique et Patrimoine – qui a entre autres effectué un fourmillant travail de relevés et de restitution 3D de sites comme le pont d’Avignon, le pont du Gard, la basilique de Saint-Denis ou la Merveille du Mont-Saint-Michel.

D’une façon générale, les scientifiques et autres archéologues sont particulièrement sensibles à des avancées technologiques qui permettent encore de faire progresser la recherche. La spécialiste de ce domaine, Sarah Parcak, directrice du Laboratoire pour l’observation mondiale de l’université d’Alabama, s’est faite la promotrice de l’utilisation d’imagerie satellitaire et autres techniques de télédétection aérienne (par laser notamment) pour dévoiler depuis le ciel de nouvelles zones de fouilles potentielles. Depuis peu, elle a mis en service une plateforme en ligne – GlobalXplorer – permettant aux internautes de participer directement à la détection de ces nouveaux sites par ce biais.

Syrian Heritage : le numérique en première ligne

Ces enjeux technologiques sont à la hauteur de défis majeurs, souvent portés par une actualité mettant en perspective la fragilité de sites patrimoniaux universels face aux conflits qui secouent le monde et leur caractère d’urgence. Fondée par l’architecte Yves Ubelmann et le pilote Philippe Barthelemy, la société française Iconem s’est ainsi spécialisée dans la préservation du patrimoine menacé par l’utilisation et la modélisation de prises de vue aériennes par drone. Bon nombre de ses clichés et algorithmes ont servi à l’élaboration des espaces immersifs de la récente exposition « Sites éternels » au Grand Palais, visant à perpétuer les relevés architecturaux de quatre grands sites archéologiques en danger. (…)

Second Temple Promo Image © Lithodomos VR

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