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Le ministre de la Culture annonce un CNC de la musique pour janvier 2020

Le projet de Centre national de la musique (CNM), dont l'origine remonte à la présidence de Nicolas Sarkozy, devrait bel et bien voir le jour. Le but est de doter la filière musicale d'un vrai levier.

Mathieu Chedid au Palais de Tokyo.
Mathieu Chedid au Palais de Tokyo. (Sipa)

Par Nicolas Madelaine

Publié le 21 mars 2019 à 18:35Mis à jour le 21 mars 2019 à 21:35

Cette fois, la dernière ligne droite semble bel et bien engagée pour le Centre national de la musique (CNM), censé donner une voix plus forte à l'industrie de la musique, sur le modèle du puissant Centre national du cinéma (CNC) pour le septième art. Plusieurs fois enterré ou retardé depuis le projet originel en 2011 , sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il doit désormais voir le jour le 1er janvier 2020, a promis jeudi matin Franck Riester, le ministre de la Culture. Une proposition de loi pour créer l'établissement doit être déposée ces jours-ci par le député LREM Pascal Bois et étudiée à l'Assemblée début mai. Son financement, une question épineuse, sera ensuite discuté à la faveur de la loi de finances 2020 à l'automne.

L'industrie de la musique n'est plus aussi mal en point qu'en 2011, mais Franck Riester veut qu'elle se coordonne et dispose d'un vrai « levier » de politique publique, comme l'industrie du cinéma. L'idée est de rassembler des entités existantes : le Centre national des variétés (CNV), qui a aujourd'hui un budget de 40 millions d'euros et gère les questions de spectacle vivant ; l'Irma, un centre d'information et de ressources pour les musiques actuelles au budget de 1,7 million d'euros ; et le Fonds pour la création musicale (FCM), qui aide notamment la filière phonographique et dispose de 5 millions d'euros de ressources.

Pourrait s'y ajouter le Bureau Export, pour le soutien à la vente des musiciens français à l'étranger, qui dispose d'un budget de 5 millions. Il pourrait rester indépendant, notamment pour satisfaire aux exigences de Bruxelles en matière d'aides publiques, mais Franck Riester a prévenu qu'il devrait être « en lien étroit » avec le CNM.

Surface de 92 millions d'euros

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Dans un rapport destiné au Premier ministre finalisé en octobre, Pascal Bois et Emilie Cariou, également LREM, avait chiffré à 20 millions d'euros le besoin de financement public supplémentaire pour que le CNM s'impose. Au total, son budget passerait alors à 73 millions d'euros. Son périmètre de ressources à gérer passerait, lui, à 92 millions d'euros en incluant les crédits d'impôt à l'industrie du disque (9 millions) et du spectacle (9,6 millions). Mais, comme le souligne un professionnel du secteur, « le projet, qui avait été en partie présenté en juillet, n'avait pas satisfait Matignon et Bercy ».

Franck Riester a donc « installé » un comité opérationnel de pilotage présidé par Catherine Ruggeri pour mettre en place le CNM. C'est à ce comité que revient la responsabilité de convaincre de la nécessité de verser de nouveaux deniers publics. « Sa mission est intéressante, poursuit ce même professionnel. Il doit redéfinir les besoins de l'industrie à l'ère du numérique. »

D'où une autre difficulté : convaincre des entités réputées promptes à jalousement garder leur périmètre de mettre en commun leurs pouvoirs et leurs ressources, au risque de perdre une partie de l'un ou de l'autre au passage. « Les différents acteurs du secteur doivent abandonner une approche étroitement transactionnelle pour essayer de privilégier le long terme, comme sait le faire le CNC », explique Frédéric Rebet, du cabinet de conseil des industries culturelles Le Chiffre.

Nicolas Madelaine

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