De Queen à Pharrell Williams, en passant par Beyoncé… Sony s’apprête à débourser 2,3 milliards de dollars, soit près de 2 milliards d’euros, pour mettre la main sur l’éditeur de musique EMI Music et son catalogue de plus de deux millions de titres. Annoncée mardi 22 mai, cette opération vient enrichir l’offre musicale de la société d’édition Sony/ATV et de la maison de disque Sony Music Entertainment, qui comprend 2,3 millions de titres, dont ceux des Beatles. Elle illustre la stratégie du géant japonais qui veut se renforcer dans les contenus. Et lui permet de profiter de l’embellie du marché de la musique.
« Le marché de la musique a connu diverses fortunes, mais il se relève ces dernières années grâce aux offres de streaming [musique en flux via Internet] », a souligné le PDG Kenichiro Yoshida, avant de préciser : « Nous sommes enthousiastes à l’idée d’intégrer EMI Music à la famille Sony et de maintenir notre position de numéro un de l’édition musicale. »
Sony, qui détenait déjà 40 % de DH Publishing, l’opérateur d’EMI Music, va verser 1,6 milliard d’euros au fonds Mubadala Investment, basé à Abou Dhabi, qui possède les 60 % restant. Le montant de cette acquisition – la plus onéreuse pour l’entreprise japonaise depuis l’acquisition en 1989 de Columbia Pictures – est considéré comme élevé.
Des objectifs jugés modestes
« La stratégie est de renforcer les contenus », a résumé M. Yoshida, soulignant que le groupe comptait aussi étoffer son offre dans le cinéma, la télévision et les dessins animés. Sony a d’ailleurs annoncé le 13 mai une prise de participation de 49 % dans DHX Media, société propriétaire des droits sur les personnages de l’univers de Snoopy, pour 157 millions d’euros.
L’acquisition d’EMI Music doit « représenter une étape importante » pour la croissance future de Sony, a ajouté M. Yoshida. Lors de l’exercice 2017, EMI a affiché des ventes à 564 millions d’euros et des profits opérationnels de 108 millions d’euros.
Le groupe semble en avoir besoin. Parallèlement à cette annonce, M. Yoshida, ancien responsable des finances du groupe, a dévoilé les objectifs de Sony à moyen terme. Jugés modestes – une baisse des profits dans les jeux vidéo est même envisagée au terme de l’exercice 2020 –, ils ont été peu appréciés des investisseurs.
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