Après internet, Google veut indexer le monde

Après internet, Google veut indexer le monde

Google a déjà fait le tour du monde. En fait, Google est un explorateur beaucoup plus aventureux et ambitieux que Christophe Colomb, un marchand bien plus redoutable que Marco Polo.

Depuis sa création au printemps 2007, l'application Street View de Google, a permis aux internautes d'explorer le monde réel sans jamais quitter leur domicile. Plus de 10 millions de kilomètres ont été parcourus, 83 milliards de photos prises et 83 pays explorés à travers le monde. Evidemment, c’est pour Google une mine d’or en matière de data qui viendra renforcer sa toute puissance.

Bien que l’immense majorité du terrain parcouru soit dûe aux voitures Google équipées de caméras Street View qui permettent de photographier à 360°, Google a également installé des caméras sur des bateaux, des motoneiges et même sur des personnes pour aller explorer les lieux les plus difficiles d’accès ! Google Earth propose d’explorer une partie des fonds sous-marins, de la Lune et de la planète Mars. Avec l’option “Villes en 3D”, vous pouvez survoler les grandes villes du monde grâce à des images extraites de vues aériennes. J’ai moi-même fait l’expérience de survoler Paris, il y a quelques années au siège Parisien de Google avec un joystick et un écran géant, l’expérience est impressionnante. A cela, s’ajoutent des images satellites également disponibles.

Google a indexé le web, il veut désormais indexer le monde réel

Pensez à toutes ces images de bâtiments, vitrines de magasins, noms d’enseignes, état des routes, panneaux de signalisation, plaques d’immatriculation etc. qui vont alimenter les bases de données Google ! Quand ses voitures balayent les rues des villes du monde entier pour prendre des photos, ses algorithmes sont déjà capables de reconnaître les noms et numéros de rue inscrit sur les plaques et de les retranscrire automatiquement en nouvelles adresses pour ses bases de données liées à la cartographie. L’exactitude des données et la rapidité avec laquelle Google arrive à les collecter, de manière massive, lui permet d’attirer toujours plus d’utilisateurs et de vendre davantage d’annonces publicitaires à l’intérieur de son système cartographique.

Demain, Google pourra, par exemple, exploiter l’image d’une vitrine indiquant les horaires d’ouverture et de fermeture pour alimenter son moteur de recherche et compléter la page d’information d’une boutique. Mais surtout, il va pouvoir nourrir davantage son intelligence artificielle et répondre à des questions de plus en plus complexes. A ce sujet, Jen Fitzpatrick qui est la vice-présidente en charge des produits et de l’ingénierie pour les produits locaux de Google explique que "Les gens viennent à nous chaque jour avec des questions de plus en plus complexes". Au début, “les demandes” étaient aussi basiques que d'effectuer une recherche en tapant une adresse. Mais aujourd’hui, Jen Fitzpatrick nous dit que les requêtes ressemblent de plus en plus à “Y at-il un restaurant thaïlandais ouvert maintenant qui livre à mon adresse ?” ou encore “Quel est le nom du magasin rose à côté de l'église au coin de la rue ?”

Les demandes des consommateurs sont de plus en plus pointues et ses attentes de plus en plus conversationnelles, ce qui incite des acteurs comme Google à investir fortement sur les assistants virtuels et nécessite d’avoir “des informations plus riches et plus profondes", dit Fitzpatrick.

Comme Facebook qui poussait un temps à taguer vos amis pour entraîner son intelligence artificielle de reconnaissance faciale (elle n’a plus besoin de vous maintenant), Google veut que vous l’aidiez à alimenter ses algorithmes. Vous pouvez maintenant télécharger vos propres photos et panoramas via l'application mobile Street View qui présente l’avantage de déjà vous localiser. Concrètement, cela permet à Google d’avoir grâce au crowdsourcing (utilisation du grand public pour produire quelque chose) des photos plus récentes et plus nombreuses car il ne peut pas parcourir seul le monde entier en permanence. Une fois téléchargées, vos photos sont traitées par les algorithmes de reconnaissance d’images de Google pour s’assurer de leur pertinence. Comme le dit très justement Charles Armstrong, chef de produit chez Google Street View "Nous nous attendons à ce que Google indexe le monde" et de compléter "Mais il ne répond jamais aux attentes." Pour vous inciter à prendre davantage de photos, Google a mis en place une stratégie de gaming avec des récompenses virtuelles comme l’a fait Foursquare avant lui.

En prenant de nouvelles photos et en les offrant à Google, vous êtes récompensé par des distinctions virtuelles. Google vous suggère également des lieux à découvrir et à prendre en photo…

La cartographie est une bataille majeure que se livrent quelques acteurs mondiaux car elle est au coeur de nombreux business : déplacement de personnes (UBER, Blablacar, Waze…), livraison de produits (Foodora, Glovo, Frichti), applications de rencontre (Happn, Tinder) etc. Selon Alyssa Wright, présidente de la section américaine d'Open Street Map, “La cartographie est essentielle à la façon dont nous construisons notre avenir numérique”. Evidemment, toutes ces données servent également à alimenter la division “voiture autonome” Waymo, de chez Alphabet (Google).

Un début de réalité augmentée ?

Aujourd’hui, qui se déplace encore à pied, dans un quartier qu’il ne connaît pas, sans avoir son smartphone à la main pour suivre le trajet que lui propose Google Map ? Qui fait un trajet routier sans utiliser Waze pour éviter les bouchons, savoir qu’il y a un radar à proximité ou un trou dans la route à 300m ? En indiquant une patrouille toute proche par exemple, Waze simule la présence d’individus réels dans un “monde retranscrit”.

De plus en plus, nous utilisons des informations présentes dans le monde online pour nous guider dans le monde “réel” et nous basculons de l’un à l’autre en permanence. Mais plus les années passent et plus ce monde online devient omniprésent. Plus les années passent, plus nous construisons notre réalité à partir d’informations virtuelles.



... Pascal STUTZMANN ...

Stratégie & Digital + Négociation BtoB - Formateur Niveau Bac+3 à Bac+5 et Consultant BtoB & Services - France : Mulhouse, Belfort, Colmar, Alsace, Grand Est, Paris + Allemagne & Suisse

4 ans

Ainsi nous en savons plus sur la mise à l’index .... digitale !

... Pascal STUTZMANN ...

Stratégie & Digital + Négociation BtoB - Formateur Niveau Bac+3 à Bac+5 et Consultant BtoB & Services - France : Mulhouse, Belfort, Colmar, Alsace, Grand Est, Paris + Allemagne & Suisse

4 ans

"Bon point"...

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