Suez se lance dans la déconstruction sélective des bâtiments
Le géant de l’environnement a lancé batiRIM ce jeudi, à l'occasion du Mipim. Ce service se compose d'une solution digitale permettant à un maître d’ouvrage d’optimiser la déconstruction d’un bâtiment, en visualisant sur une maquette numérique les éléments à recycler ou à valoriser.
Christiane Wanaverbecq (Bureau de Marseille du Moniteur)
\ 15h48
Christiane Wanaverbecq (Bureau de Marseille du Moniteur)
«Il y a une obligation de recyclage. Les maîtres d’ouvrage sont demandeurs. Les entreprises ont besoin d’être accompagnées. Avec batiRIM (Ressources information modeling), nous proposons un «mapping» du bâtiment pour identifier ce qui est recyclable et ce qui a de la valeur bien avant les travaux. Il s’agit d’aider les maîtres d’ouvrage à remplir leurs obligations sans augmenter leurs coûts», a expliqué Philippe Maillard, directeur général de Suez pour l’activité de recyclage et de valorisation en France, lors de la présentation de la solution ce 15 mars au Mipim à Cannes.
Maquette numérique
Développée avec Resolving — éditeur de logiciels pour les métiers de la construction et de l'immobilier — en s’appuyant sur les logiciels de BIM (Building information modeling), la solution quantifie, qualifie et cartographie les éléments et matières issus du bâtiment avant même le chantier. Les plans de ce même bâtiment sont intégrés dans une maquette numérique, en 2D ou 3D, puis utilisés via une tablette tactile. Les éléments ainsi identifiés sont envoyés sur une base de données interactive sécurisée, qui peut être partagée avec toutes les parties prenantes du chantier.
Sorte de BIM à l’envers, la maquette contient une nomenclature des ressources, ainsi qu’un relevé par objet avec photo et descriptif. Y sont intégrés le coût de la démolition et la rentabilité du recyclage. Sur cette base, le maître d’ouvrage peut décider de démolir ou de déconstruire en partie ou totalement le bâtiment.
«Nous donnons le coût net de la démolition qui intègre la revente de ce qui a été démonté ou recyclé. Nous ne raisonnons pas en tonnes. Nous raisonnons en nombre de fenêtres et de portes, en linéaire de câbles et en surface, etc. L’outil héberge également de la documentation expliquant comment démonter un escalier, par exemple, et sur les filières de récupération à proximité du chantier», ajoute Edouard Cazamajour, directeur développement BTP de Suez. Grâce à cette démarche de démolition sélective et de réemploi, le groupe a l’ambition de contribuer à l’économie circulaire.
Cartographie
Dernier argument mis en avant: la solution permettrait de renforcer la sécurité des chantiers de déconstruction et de rénovation, grâce à la cartographie précise réalisée en amont des travaux et à l’identification de tous les flux.
Suez compte vendre cet outil d’aide à la décision à des maîtres d’ouvrage, des aménageurs, des architectes et des bureaux d’études. Le groupe a calculé que le montant de la prestation pourrait s’élever à 100 000 euros pour 70 000 m2. batiRIM a déjà été utilisé pour la phase amont du diagnostic la démolition de 100 000 m2 conduite en 2017 avec Bouygues dans le quartier des Mathurins à Bagneux (Hauts-de-Seine). Il s’agissait de réaliser une étude holistique, puis l’assistance et le conseil à maîtrise d’ouvrage en «ressource et économie circulaire» sur un ancien bâtiment de bureaux de la direction générale de l’Armement.
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