« Les enfants ont perdu 25 % de leurs capacités »

Par L. R.

En l'espace d'un mois, trois footballeurs et un cycliste ont été emportés par la mort subite du sportif, ce mal sournois et insidieux. Un jeune Guingampais a également été injustement frappé, en plein sommeil. Pour autant, ces décès ne doivent pas occulter le profil type du sportif le plus exposé. « C'est souvent un homme de 45 à 50 ans qui pratique son activité en loisir. On ne sait pas pourquoi mais la femme est nettement moins exposée », détaille le Professeur François Carré. Bien sûr, le bon sens doit prévaloir à chaque fois que l'on enfile ses baskets. « Je ne fais pas de sport de manière intense quand j'ai de la fièvre ou un syndrome viral. Je ne fume pas deux heures avant ou deux heures après un match... », énumère pour exemples le cardiologue rennais.

Quand les jeunes boudent le sport


Des principes de sagesse que le Professeur Carré aimerait accompagner d'une large campagne de sensibilisation. Car il y a un premier constat alarmant qu'une étude englobant 11 millions de collégiens dans le monde a corroboré : « Entre 1971 et 2011, les enfants ont perdu 25 % de leurs capacités physiques ». En clair, ils courent moins vite et moins longtemps. « Ils vivront donc moins vieux puisque la capacité physique est le meilleur marqueur de l'espérance de vie. Sauf si les choses changent... » Et tout changerait si les enfants étaient sensibilisés, dès l'école primaire, « au bien manger, au bien bouger et aux gestes de premier secours », martèle l'auteur de « Danger sédentarité », paru en 2013.

Quand l'arbitre sauve le joueur


Ces gestes de premiers secours, trop peu d'adultes savent les pratiquer. Y compris dans le monde du sport. « Il faudrait qu'au moins un joueur par équipe sache pratiquer les massages cardiaques. Les entraîneurs devraient tous savoir les faire, les kinés, les médecins d'équipes, les dirigeants... », préconise François Carré alors que les arbitres de football, de basket et de certains autres sports ont déjà accepté d'être formés. L'exemple souvent repris est d'ailleurs celui d'un arbitre de hockey sur glace en Suède qui, en 2009, avait sauvé la vie d'un joueur. Trois villes en France sont avant-gardistes sur le sujet : Dijon, Montbard et Lille. « Quand vous faites un footing et que vous êtes victime d'un arrêt cardiaque dans ces trois villes, vous avez 44 % de chances de survivre. Ailleurs en France, c'est entre 4 et 10 %. » Tels les extincteurs (qui servent pourtant peu), les défibrillateurs devraient être partout, notamment dans les stades et les salles de sport. « Pas uniquement pour les joueurs mais aussi pour le public. Il devrait y avoir une loi qui les impose. Un défibrillateur, c'est 2.000 € ! » Le (petit) prix de plusieurs vies.

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