Le contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire mis en place par la loi ELAN permet au plus de 60 ans de louer ou sous-louer une partie de leur logement à une personne de moins de 30 ans. Est-ce que ce dispositif suscite de l’intérêt chez les Français ? Qu’en pensent les principaux intéressés ?
Le « contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire »
La loi ELAN promulguée le 24 novembre 2018 a créé le « contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire ». Il permet de sécuriser la relation entre le jeune et le senior, autrefois liés par une « convention d’occupation temporaire et précaire ».
Ce contrat concerne les jeunes de moins de 30 ans et les seniors de plus de 60 ans. Bien que la sous-location ou la location représente un aspect juridique, dans les faits, il s’agit surtout de choisir de partager un habitat de manière solidaire en renforçant le lien social.
Il ne s’agit pas d’un bail, le contrat ne relève donc pas de loi n°89-462 du 6 juillet 1989 mais il suppose une contrepartie financière modeste réglée par le jeune au senior et une durée, librement convenue entre les parties.
Cette contrepartie peut donc être symbolique, moyennant un temps de présence certains soirs ou à la réalisation de menus services.
Un dispositif qui séduit globalement les Français
Selon un sondage réalisé par Nestenn, Groupe d’agences immobilières, en partenariat avec l’Ifop, plus de 8 personnes interrogées sur 10 estiment qu’il s’agit d’une bonne chose (84%). Cette tendance se vérifie d’ailleurs chez les premiers intéressés : 81% des moins de 30 ans et 85% des plus de 60 ans ont un avis positif sur le sujet.
Ce dispositif séduit tout particulièrement pour sa capacité à créer du lien social (81%) et à répondre aux besoins de cohésion de la société (70%).
Une majorité de Français pointe également son caractère utile (74%) ou encore innovant (73%).
Un dispositif qui séduit davantage les moins de 30 ans que les seniors
Bien que le dispositif semble remporter un maximum de suffrages, lorsqu’il s’agit de l’envisager personnellement, les seniors, sont un peu plus frileux.
En effet, 46% des moins de 30 ans se déclarent intéressés par le contrat de cohabitation intergénérationnelle contre seulement 23% des 60 ans et plus.
Cette tendance pourrait notamment s’expliquer par une perception différente des avantages et des freins identifiés autour de ce dispositif. Si les plus de 60 ans citent comme principaux bénéfices le fait de ne pas vivre seul et la possibilité de vivre ou de rester dans un logement spacieux pour les plus jeunes la motivation est plutôt financière.
Quant aux freins, là encore les avis ne sont pas les mêmes. Les aînés pointent en priorité la crainte de ne pas s’entendre avec leur colocataire tandis que les plus jeunes émettent plutôt des doutes sur l’adaptation aux différents modes de vie.
Des tendances qui peuvent facilement s’expliquer par l’écart d’âge existant entre les différents protagonistes…dont les habitudes quotidiennes peuvent être diamétralement opposées !
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