À Saint-Pons-de-thomières, au fond d’un vertigineux puits de 70 mètres, se cache un lac magnifique. De l’eau d’un bleu profond surgit dans le noir ! C’est le calcaire, dissout peu à peu dans l’eau qui a traversé des centaines de mètres de roches, qui lui donne sa couleur bleutée irréelle et ses reflets verts. Le lac caché du gouffre de Bédelbour est sans conteste l’un des lieux les plus magiques de l’Hérault.
La découverte
En 1956, des éleveurs qui possédaient la bergerie à l’entrée du gouffre ont senti un soufre. C’est alors qu’un groupe du Spéléo club de Saint-Pons a mené à bien une expédition et a découvert le gouffre de Bédelbour. Menés par Gabriel Rodriguez, les spéléologues ont la joie de découvrir l’un des plus grands lacs souterrains de France et d’explorer une superbe rivière souterraine richement décorée par des concrétions.
En 1989 les plongeurs, Michel Enjalbert et Frank Vasseur, à l’initiative du SC Saint-Pons, révèlent l’existence d’une galerie noyée débutant dans le fond du lac ainsi qu’un puits noyé borgne sur le parcours de la rivière et un petit siphon en aval sortant dans une fracture étroite.
Durant l’hiver 1992, deux nouvelles plongées, permettent de prolonger le siphon jusqu’à 400m,arrêt sur autonomie à 5m de profondeur.
Un Lieu magique
La cavité draine les eaux du massif dé ni par le ravin de Combeliaubert et la vallée longée par la route. Il semblerait que se conduit noyé subisse un alluvionnement important illustré par la présence de dépôts sableux et de matériaux ns.
La cavité débute par une centaine de mètres de galeries en «montagnes russes» entrecoupées d’un ressaut, débouchant sur un joli puits de 47m qui donne, après un grand palier, dans une vaste salle. Un très beau lac alimente 200m de rivière qui se perd, après un ressaut, dans un court siphon sortant dans une étroite fracture géographiquement très proche de la résurgence connue dans la vallée.
Un puits noyé a été descendu jusqu’à -5m.
Dans le fond du lac à l’eau froide (9° environ) à l’aplomb de la paroi opposée à la berge sur laquelle débouche le puits, il faut contourner deux gros blocs pour trouver le départ de la galerie.
Un conduit, bas de plafond, plonge régulièrement le long d’une dune de sable jusqu’à un rétrécissement débouchant dans une petite salle, à 65m.
Un brusque coude vers l’Ouest se prolonge par un conduit très bas. On atteint ainsi la profondeur de-29m où un élargissement ponctuel précède une portion étroite qui plonge à -34, point bas du siphon. La galerie remonte ensuite dans des proportions plus confortables (2×1,2m) jusqu’à une salle à 250m d’où deux étroitures entrecoupées, par une cheminée remontante colmatée, débouchent sur la suite du siphon. Le conduit s’agrandit et s’englue d’un épais tapis d’argile molle.
Une visite pas de tout repos
Attention, la visite du gouffre de Bédelbour n’est pas de tout repos ! Le gouffre de Bédelbour est profond de 70 mètres.
Il faut être en bonne condition physique pour atteindre le lac. On se laisse glisser sur la corde, accroché à son descendeur métallique, le regard affolé par les énormes concrétions qui défilent dans le faisceau du casque ; le corps minuscule dans le volume gigantesque qui s’ouvre. Les mètres dé lent. Jusqu’à atterrir sur la plage de Bédelbour. L’embarquement se fait dans une boue collante. Mais une fois poussé vers le centre du lac, calé dans un petit bateau gonflable, au-dessus d’une eau bleu translucide, ne reste qu’une immense sensation de douceur, de légèreté et de liberté. Un silence apaisant, bercé par la chute de gouttelettes.
L’ombre du bateau est projetée par les lumières aveuglantes venues de la rive sur ces rochers qu’un éboulement, il y a sans doute des millénaires, a projeté au milieu de la vasque d’eau. Les voix rebondissent en échos sur les parois de l’immense cavité.
Pour remonter, il faut se hisser avec la corde et un système de pédale accrochée à une poignée de métal.
Le Lac caché du gouffre de Bédelbour est réellement magique. Une expérience inoubliable à explorer en amis ou en famille.
La cavité n’est pas en libre accès.