Joli coup double pour le promoteur Esprimm! Cette structure francilienne qui ne livre pas plus de 5 à 6 programmes par an (réhabilitation, surélévation ou construction) vient d’achever un petit immeuble de 1600 m² à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) qui mérite le coup d’œil, à l’extérieur comme à l’intérieur. C’est le premier immeuble d’habitation dont la façade est entièrement revêtue de Corian (ce matériau utilisé généralement pour des éviers et plans de travail) et c’est aussi l’un des très rares à pouvoir s’enorgueillir d’un aménagement du hall d’accueil signé Daniel Buren, l’homme qui a installé les colonnes du Palais-Royal à Paris ou qui a récemment mis en couleurs la Fondation Louis Vuitton.

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Depuis la rue du quartier du Point-du-Jour, on remarque rapidement la silhouette noire et blanche de l’immeuble et sa façade contemporaine, très largement vitrée et facettée. Le programme compte 19 logements haut-de-gamme (de 27 à 125 m²) qui doivent être vendus au tarif moyen de 11.500 euros le mètre carré. Un prix élevé pour le quartier mais il est vrai que cette réalisation est atypique en tous points de vue. C’est dans le cadre de la charte du ministère de la Culture «Un immeuble, une œuvre» où les promoteurs s’engagent à commander une réalisation d’un artiste vivant qu’Esprimm a eu la chance d’obtenir l’accord de Daniel Buren.

De Mexico au métro de Taipeh en passant par Boulogne-Billancourt

«Je fais ce qu’on me propose lorsque, comme ici, l’occasion est intéressante, explique en toute simplicité l’artiste présent lors de l’inauguration. Cela me permet de travailler sur un lieu à la fois public et privé, d’utiliser un matériau que j’apprécie et de faire rentrer la façade à l’intérieur de l’immeuble avec cette mosaïque en Corian.» Entre une réalisation à Mexico et une œuvre pour le métro de Taipeh (Taïwan), l’artiste a tenu à venir voir, dans sa ville natale comment son hall d’accueil avait été finalisé.

«Nous ne voulions pas construire un bâtiment banal, explique Benoît d’Halluin cofondateur d’Esprimm. L’idée d’un matériau innovant pour la façade s’est rapidement imposée et nous avons bénéficié avec le studio Vincent Eschalier, d’une équipe d’architectes très impliqués. Et pour achever le tout, Daniel Buren a fait un effort pour que sa création respecte nos budgets.» Outre sa façade, l’immeuble se caractérise par ses immenses baies vitrées du sol au plafond (qui n’empêche pas la conformité à la norme thermique RT 2012) et ses corniches lumineuses.

Dernière originalité: les appartements ne sont pas vendus sur plan (la Vefa, mode de commercialisation de la quasi-totalité des appartements neufs) mais uniquement une fois achevés. À défaut de pouvoir effectuer la moindre modification, l’acheteur n’a pas à attendre pour s’installer et connaît parfaitement les lieux. Tout l’équipement électroménager est installé et même les jardins et les terrasses sont déjà couverts de verdure. Le promoteur compte vendre ses 19 logements en 4 à 6 mois.