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La famille Debré endeuillée par la perte de Bernard et de François

Bernard, urologue et homme politique, et François Debré, journaliste et écrivain français, lauréat du prix Albert-Londres en 1977. - Photo Stock/Babelio

La famille Debré endeuillée par la perte de Bernard et de François

L'ancien grand reporter François Debré est décédé à l'âge de 78 ans près de Tours, quelques heures seulement après le décès de son frère Bernard, médecin et ancien ministre, a indiqué sa fille, l'écrivaine Constance Debré.

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Par Dahlia Girgis,
Créé le 15.09.2020 à 11h42

L'ancien grand reporter François Debré est décédé à l'âge de 78 ans près de Tours, dans la nuit de dimanche à lundi a indiqué sa fille, l'écrivaine Constance Debré. Sa mort survient quelques heures seulement après le décès de son frère Bernard, urologue, ancien ministre et ex-député, mort à 75 ans des suites d'un cancer. Avec Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel, et Vincent Debré, financier, ils étaient les fils de Michel Debré, ancien Premier ministre et d'Anne-Marie Lemaresquier, et les petits-fils de Robert Debré, médecin reconnu comme l'un des fondateurs de la pédiatrie moderne.

Né en 1942, après des études de droit, François Debré, le second fils de Michel Debré, s'était lancé dans le journalisme. Grand reporter pour la presse écrite des 1966, puis à à la télévision dès le début des années 1970, il avait reçu le prix Albert Londres en 1977 pour son livre sur la révolution khmère, Cambodge, la révolution de la forêt (Flammarion). Il est également l'auteur de romans comme Premier crime (Grasset, 1974) ou L'homme de pouvoir (Stock, 1986), l'histoire d'un jeune loup politique, Pierre Chauvy-Lebrun, que l'on tente d'écarter du pouvoir à la suite d'un scandale. Mais il a aussi écrit Le livre des égarés, (Flammarion 1979), prix Paul Flat de l'Académie française, ainsi que son autobiographie Trente ans avec sursis (Denoel, 1998). L'auteur raconte "son expérience d'héroïnomane, sa descente aux enfers, ses rencontres, l'hôpital psychiatrique et sa lente remontée vers le monde des vivants".
On lui doit aussi des documentaires comme Les trottoirs de Manille, prix du jury du festival international de Monte-Carlo. Dans la vie politique, il avait écopé en 2011 de deux mois de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, accusé d'avoir touché plus de 107 000 euros pour un "emploi sans contrepartie".

Son frère Bernard Debré, né en 1944, décédé la veille, était un urologue mondialement reconnu. Bernard Debré a été maire d'Amboise, député d’Indre-et-Loire et de Paris et ministre de la Coopération dans le gouvernement d’Edouard Balladur, entre 1994 et 1995. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la médecine : Dictionnaire amoureux de la médecine (Plon, 2008), Le Voleur de vie : la bataille du sida (De Fallois, 1989), De l'éthique ou du choix de l'homme (Desclée de Brouwer, 2011). Professeur en Chine, il a également écrit Le petit roman de Shanghai, essai historique paru au Rocher (2010), des Savants et des Dieux (Cherche-midi, 2013).
Pour l'ouvrage controversé de Bernard Debré et Philippe Even le Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux publié en 2012 au Cherche-Midi, les auteurs écopent en première instance de l'ordre des médecins d'Île-de-France à une sanction d'interdiction d'exercer la médecine pendant un an, dont six mois avec sursis, avant de recevoir en appel un simple blâme. Ces dernières années, il s'était politiquement rapproché d'une droite patriote, libérale économiquement et conservatrice sur les sujets sociétaux. Enfin, il a aussi rédigé son autobiographie, Un homme d'action : de l'hôpital à la politique : mémoires (Hachette Livre, 1989).

Constance Debré, la fille de François, est née en 1972. L'ancienne avocate pénaliste a publié en 2018, une auto-fiction Play Boy (Stock), où elle se raconte en rupture de ban par rapport à sa dynastie célèbre.
 

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