Paris à l’heure latino-américaine

Paris à l’heure latino-américaine
L'oeuvre de Bianca Lee Vasquez présentée dans le cadre du Festival Carré Latin 2018 © Alison Vonthron-Nasnas

À la veille de la Fiac, découvrez les expositions parisiennes qui mettent actuellement en lumière la scène artistique moderne et contemporaine latino-américaine !

Si la saison 2018 est vouée au(x) japonisme(s), rien ne nous empêche de lorgner de l’autre côté du globe, au Mexique, en Argentine, à Cuba, pour découvrir les maîtres reconnus et les stars montantes des arts qu’abritent ces horizons lointains. Par un heureux hasard, la programmation artistique parisienne actuelle permet d’aller à la rencontre de ces artistes du bout du monde dont la représentativité en France va croissante d’année en année.

Le Carré latin en résidence royale

Sculpture d’Alejandro Vega Beuvrin au Festival Carré Latin 2018 © Alison Vonthron-Nasnas

Le Palais royal accueille, jusqu’au 21 octobre, le Festival Carré Latin qui pour sa troisième édition, témoigne une nouvelle fois, au cœur de la capitale, de l’effervescence de la scène artistique contemporaine en Amérique latine. Les œuvres d’une trentaine d’artistes, explorant les rapports entre figuration et abstraction, viennent émailler durant dix jours le jardin du Palais royal et les vitrines de ses galeries. A.-S. L.-M.

Festival Carré Latin, domaine national du Palais Royal. Jusqu’au 21 octobre

 

 

Le sublime repos de Cárdenas

Vue de l’exposition d’Agustin Cardenas à la galerie Mitterand, Paris © Agustin Cardenas, Courtesy galerie Mitterand. Photo : Aurélien Mole

Agustín Cárdenas (1927-2001) fut l’un des premiers sculpteurs à entrer dans le pool de Jean-Gabriel Mitterrand et cette nouvelle exposition est dédiée à la période allant de la fin des années 1950 aux années 1970, avec une quinzaine de pièces de 45 000 € à 200 000 €. « C’est le moment, précise Sébastien Carvalho, où il rencontre André Breton et s’intéresse au surréalisme, embrassant le biomorphisme ou la figuration abstraite des Henry Moore et Roberto Matta. » Les chênes brûlés, les Repos, sont parmi les plus belles pièces de l’exposition. M. M.

« Agustín Cárdenas », galerie Mitterrand. Jusqu’au 3 novembre.

Les liens du mariage

Carmen Mariscal, Série « La esposa esposada », 2018, tirage argentique collés sur Dibond, 190 x 120 cm © Maison de l’Amérique latine

Il est des jeux de mots qui mettent brutalement en lumière nos archaïsmes ordinaires. La maison de l’Amérique latine accueille l’exposition « La esposa esposada (l’épouse menottée) » de l’artiste mexicaine Carmen Mariscal. Conçue comme une variation sur les thèmes de la femme mariée et de l’emprisonnement volontaire, cette présentation se construit autour d’une installation photographique qui met en scène une vingtaine de femmes investissant une robe-prison constituée de mille menottes miniatures. Une mise en scène toute en délicatesse des pièges de la vie conjugale et domestique. A.-S. L.-M.

Carmen Mariscal, « La esposa esposada (l’épouse menottée) », Maison de l’Amérique. Jusqu’au 20 décembre.

Identités latino-américaines à la Fondation Cartier

Cholets, architecture néo-andine de Freddy Mamani, à El Alto, Bolivie © Tatewaki, ND

La nouvelle exposition de la Fondation Cartier explore et raconte le chemin de l’abstraction géométrique en Amérique latine, depuis l’art précolombien jusqu’aux artistes contemporains. L’alphabet de la géométrie indigène précède, inspire, vivifie les œuvres du présent. C’est un dialogue sans hiérarchie et d’une complexité intrigante qui s’instaure. Peintures faciales des Kadiwéu, Indiens du Mato Grosso, au Brésil, photographiées dès la fin du XIXe siècle et sculptures subtiles de l’artiste vénézuélienne Gego (1912-1994), construction spectaculaire in situ de briques brisées et de béton des architectes paraguayens Solano Benitez et Gloria Cabral, textiles du Chaco et toiles du Brésilien Luiz Zerbini, peintures minimalistes de la Cubaine Carmen Herrera ou céramiques du Mexicain Francisco Toledo… Les allusions aux sources amérindiennes et les citations de l’abstraction européenne se croisent et se répondent en une multitude de liens, rappels de couleurs, de formes, de motifs. Cette histoire esthétique en abyme donne le vertige, force la réflexion, appelle le rêve et distille aussi une indéniable jubilation. Que demander de mieux à une exposition ? V. B.

« Géométries Sud, du Mexique à la Terre de Feu », Fondation Cartier pour l’art contemporain. Jusqu’au 24 février 2019.

Tomás Saraceno, le nouveau Spiderman

Vue de la Carte de blanche à Tomas Saraceno au Palais de Tokyo, 2018 © Céline Lefranc

Après Philippe Parreno, Tino Sehgal et Camille Henrot, l’Argentin Tomás Saraceno (né en 1973) s’empare de la totalité du Palais de Tokyo. « Il ne s’agissait pas de proposer une rétrospective, mais de créer une expérience inédite », explique la commissaire Rebecca Lamarche Vadel. L’artiste a envisagé le lieu comme un organisme vivant, immersif, peuplé d’installations (une nuit cosmique tissée de centaines de toiles d’araignées en guise d’introduction) et de vidéos autour de ses préoccupations de toujours : comment habitons-nous ce monde, et comment le percevons-nous ? « Saraceno n’est pas dans l’utopie. Il regarde des mondes que l’on ne voit pas », conclut la commissaire. G. M.

« Tomás Saraceno. ON AIR », Palais de Tokyo. Jusqu’au 6 janvier 2019.

 

 

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