C’est l’image tristement marquante du 14e samedi de mobilisation des Gilets jaunes. Alors qu’il rentrait chez lui, samedi 16 février à Paris, le philosophe Alain Finkielkraut a été violemment pris à partie par un groupe d’individus vêtus de gilets jaunes, dont certains l’ont agoni d’injures antisémites. Le plus vindicatif d’entre eux, parfaitement reconnaissable dans une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux tout le week-end, a été identifié par les services de police, a indiqué le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner sur Twitter. Alain Finkielkraut a annoncé qu’il ne porterait pas plainte. Cependant, le parquet a ouvert une enquête, comme il en a la possibilité dans le cas d’injures publiques à caractère raciste.

“Normalement, la plainte est un élément indispensable pour constituer le délit d’injure. Mais le législateur a prévu une exception pour ce genre de cas de figure”, précise l’Union syndicale des magistrats (USM), contactée par Capital. Que risque l’agresseur principal d’Alain Finkielkraut, dont le comportement a été dénoncé par l’immense majorité des responsables politiques ? Selon le Code pénal, l’injure publique à caractère raciste, sexiste, homophobe ou handiphobe est passible d’un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. “Depuis 2017, la peine encourue pour ce type de délit a été durcie. Auparavant, la sanction était plafonnée à 6 mois d’emprisonnement et 22.000 euros d’amende”, précise l’USM.

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L’auteur principal des injures devrait donc avoir à répondre de ses actes devant la justice. Le fait qu’il soit - selon les informations du Parisien - connu des services de renseignements pour avoir évolué dans la mouvance radicale islamiste (sans avoir fait l’objet d’une fiche S) ne constitue pas en soi, une circonstance aggravante. “En revanche, indique l'USM, ce type d’informations entrent dans le cadre des éléments d’appréciation de la personnalité” utilisés par le juge pour fonder une éventuelle condamnation.