Effet Troxler : passer du temps sur une tâche vous rend improductif

La productivité est l’une des grandes problématiques de notre temps, pour les salariés et leurs employeurs. Qui n’a pas passé des heures sur une tâche qui ne devait, a priori, lui en prendre qu’une ? Coincé au point numéro 1 de notre « To do list », on peine à le boucler, on rame comme dirait l’autre… Certains choisiront alors de changer de tâche sans finir la première, pour revenir plus tard sur cette dernière. D’autres vont persévérer et boucler avec difficulté leur travail. Pourtant, il existe un moyen d’être très productif en travaillant différemment… et moins !

Mais la première question est : pourquoi notre capacité d’attention baisse ainsi et comment y remédier ? Selon deux professeurs de psychologie en université : Atsunori Ariga (Japon) et Alejandro Lleras, (Illinois – États-Unis), notre capacité d’attention n’est pas une « batterie » qui se décharge à mesure qu’on l’utilise et qui est limitée. C’est en fait notre cerveau qui peine à travailler quand notre tâche s’éternise. C’est là qu’intervient l’effet Troxler.

A la base, une illusion d’optique…

A l’origine, l’effet Troxler est une illusion d’optique qui affecte notre perception visuelle. Ce phénomène a été identifié la première fois en 1804. Ainsi, lorsque l’on fixe notre attention sur un point particulier dans notre champ de vision, l’environnement visuel en périphérie du point de fixation et les éléments qui le composent finissent par disparaître rapidement. Il est aujourd’hui considéré comme un effet normal de notre adaptation visuelle dans un environnement instable.

Au final, l’effet Troxler soulage notre cerveau de l’inutile pour lui permettre d’être plus efficace dans son traitement de l’utile (dans ce cas scientifique : fixer un point).

Au fil du temps, notre cerveau « trie »

Appliqué aux champs du travail et de la productivité, les deux chercheurs avancent ainsi que ce n’est pas que notre attention diminue mais plutôt que, à mesure que nous passons du temps sur une tâche, notre cerveau juge de moins en moins pertinent de se concentrer sur cette seule et même tâche. Pire : à force de ne traiter qu’une seule tâche des minutes ou des heures durant, notre cerveau finit par se lasser voire même par effacer le travail effectué : l’attention se perd alors et le travailleur patauge.

La règle d’or : deux mini-pauses !

Pour appuyer leur théorie, les chercheurs l’ont testé sur 84 volontaires, répartis en trois groupes : aucune pause, deux mini-pauses à intervalles réguliers, et un groupe ayant la possibilité de faire des mini-pauses mais sans les faire. Résultats : le 2e groupe ayant fait deux mini-pauses à intervalles réguliers est celui dont l’attention n’a pas diminué au fil du temps.

« Le sabotage de l’attention provient non pas du fait que le cerveau aurait une capacité limitée d’attention, mais bel et bien du fait qu’il finit par décrocher à ne faire qu’une seule et même tâche durant une longue période de temps » concluent les auteurs de l’étude.

Les chercheurs préconisent donc de s’accorder (ou s’imposer) des pauses mentales brèves pour rester concentré. Scientifiquement parlant, « la désactivation et la réactivation de nos objectifs de tâches préviennent les baisses de concentration » comme l’indique leur étude dans son intitulé (« Brief and rare mental ‘breaks’ keep you focused: Deactivation and reactivation of task goals preempt vigilance decrements »). En conclusion, pour être plus efficace et productif, travaillez moins !

Source : lesaffaires.com et l’excellent Olivier Schmouker

(Photo Istock)

Sujets liés : Productivité
  • Alexandre André TANZI,

    Effet troxler je découvre ce concept impressionnant de vérité.
    La preuve aujourd’hui ou j’ai passé 3 heures sur mon blog pour mettre en place un process ou j’avais prévu 1 heure

    la solution avoir à dispo dans une pièce à coté de son bureau un assistant (e) qui sait tout faire pour quinquaemploi.eu

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