Design Thinking, Lean Startup, Agile pour innover durablement dans votre organisation?

Philippe, expert en innovation, animera en février une masterclass de deux jours à transforma bxl destinée à tous ceux qui souhaitent apprendre à innover durablement en entreprise au travers des méthodologies Lean Startup, Agile, Design Thinking…. Il nous en dit un peu plus sur ces pratiques, leurs bénéfices, l’atelier, et sa vision de l’innovation. Bonne lecture !

Bonjour Philippe, dans les ateliers que tu animeras en février et en mars, tu proposes aux organisations de se familiariser avec les pratiques agiles, le Design Thinking, le Lean Startup… pour apprendre à innover durablement. Peux-tu nous en dire plus sur ces méthodes?

Agile, Lean Startup, Design Thinking, sont des concepts différents mais on remarque assez facilement qu’ils partagent deux grands points communs qui permettent d’innover durablement.

  •  Ils privilégient l’apprentissage et le développement en faisant / expérimentant au travers de boucles d’itération courtes pour continuellement recevoir du feedback, évaluer et améliorer un produit, un service, une solution, un modèle d’affaire ou un mode de fonctionnement.
  • L’humain, utilisateur, bénéficiaire est au coeur de ces concepts qui visent à développer rapidement des solutions pour répondre non pas à ce que le bénéficiaire / utilisateur / client veut mais bien ce dont il a besoin.

Par exemple, le Design Thinking met l’humain au centre du développement de solutions en invitant les entrepreneurs à développer un maximum d’empathie avec les personnes, publics pour lesquels ils développent des solutions. 

Les approches agiles proposent de décrire les grands objectifs du projet sous la forme de besoins client appelés “stories”. Elles mettent également l’accent sur la dynamique des groupes autogérés et multifonctionnels composés de personnes ayant le même “pouvoir” et s’interrogeant continuellement sur leurs pratiques et leur amélioration ainsi que sur la manière de maintenir un niveau de motivation et de satisfaction de leurs membres.

Pour une entreprise, quand est-ce nécessaire d’avoir recours aux pratiques du Lean Startup, Design Thinking, d’agilité,…?

La question aujourd’hui n’est plus “quand” mais “comment”. Tout collectif, afin de tenir compte de son environnement et de son écosystème, a intérêt à mettre en oeuvre de telles pratiques aussi bien pour les projets internes et externes. Car tout projet a un client, un utilisateur, un bénéficiaire. Un exemple ; quand la fonction RH d’une entreprise développe un nouveau programme, pourquoi ne pas l’aborder en mode agile ou Lean Startup de manière à ce qu’il réponde au mieux aux besoins des clients et des utilisateurs ?

Le “comment” est la clé de la réussite de l’application des pratiques de lean startup et de l’agilité. Si c’est en espérant perpétuer des pratiques et des fonctionnements qui atteignent leurs limites à l’aide d’un nouvel emballage sympathique, forget it ! 

Il va inclure une transformation des postures et comportements managériaux, ainsi que des processus et procédures existantes dans le but d’améliorer le fonctionnement de l’organisation et sa résilience et en même temps l’épanouissement et le développement des personnes qui y travaillent. Si l’une des deux dimensions manque, c’est que le “comment” est tronqué, biaisé.

D’ailleurs en parlant de transformation organisationnelle, c’est quelque chose qui peut éventuellement faire peur… Comment faire accepter ce changement au sein de l’organisation ?

Une culture d’entreprise se transforme par les personnes qui font partie de cette entreprise et les nouveaux comportements qu’elles adoptent. Il s’agit donc de créer un cadre et des conditions qui vont inciter les personnes adopter de nouvelles manières de faire et cela parce que :

  • ils auront compris pourquoi ce changement est nécessaire (le sens)
  • ce que cela peut leur rapporter ? (avoir envie, what is in it for me ?)
  • ils s’en sentent capables car ils ont pu acquérir les compétences et capabilités nécessaires
  • “on” ne leur met pas de bâton dans les roues quand ils souhaitent avancer
  • des incitants positifs sont mis en place pour renforcer cette transformation

Si un de ces éléments manque, la transformation risque d’être incomplète ou de se faire dans la douleur. Ce qu’on appelle “résistance” n’est tout compte fait que la réponse la plus intelligente qu’une personne apporte à un contexte qu’elle perçoit comme sous-optimal pour elle pour les différentes raisons évoquées plus haut.

On parle beaucoup aujourd’hui d’instaurer une culture d’intrapreneuriat dans les organisations… Mais comment les entreprises peuvent-elles mettre en place cette culture ? En quoi cela représente un levier pour innovation ?
Tout un programme ! L’intrapreneuriat, c’est développer la culture et les démarches entrepreneuriales au sein de l’entreprise et donc de permettre à des personnes qui y travaillent d’y développer cet esprit d’entreprise.
Mettre en place une telle culture requiert tout d’abord du lâcher prise, un pari positif sur les aptitudes compétences (soft et hard) des personnes qui y travaillent et la création d’espaces d’autonomie et d’apprentissage en faisant et donc parfois en commettant des erreurs.
 
Il s’agira donc de créer au départ des laboratoires (sous forme de projets, de programmes) protégés où les modes de fonctionnement qui vont permettre le développement d’une telle culture vont pouvoir être expérimentés sans que les “anticorps” de l’organisation classique ne la détruise.
 
Cela permet aux intrapreneurs tout comme aux managers encadrant de telles personnes d’adopter de nouvelles postures favorables à cette culture.
 
En d’autres termes, l’organisation va apprendre à être ambidextre en faisant cohabiter une organisation qui “délivre” et une organisation qui explore et développe. Et il s’agit donc de combiner deux ADN différents en toute synergie et en toute symbiose.
 
L’intrapreneuriat est donc clairement un levier pour l’innovation car il permet à ceux qui le souhaitent de disposer d’un espace-temps pour la prise d’initiative pour développer des projets en décalage avec la stratégie “mainstream” de l’entreprise…projets en décalage certes et en même temps nécessaires pour permettre à l’entreprise de se réinventer au travers de l’innovation incrémentale, adjacente, voire disruptive.
Dans la description de l’atelier vous dites vouloir aider les organisations à “innover durablement”, peux-tu nous expliquer ?

Pour nous à transforma bxl l’innovation c’est apporter aux organisations les méthodes, outils, approches transformationnelles qui vont leur permettre d’envisager leurs futurs proches et lointains. Des approches que nous proposons de mettre en œuvre de manière ad hoc, adaptée au contexte de chaque organisation. Hors de question donc de faire du “clé sur porte”.

Mais aujourd’hui innover ne suffit plus. Pour que les organisations puissent assurer leur avenir elles doivent innover durablement. Concrètement, cela veut dire mettre en place une innovation qui permette à l’organisation :

  • d’être économiquement viable
  • d’avoir un impact positif maximal tant environnemental que sociétal au travers de démarches entrepreneuriales,
  • d’avoir des modes de fonctionnement des collectifs au travers de démarches d’intelligence collective, de coopération, de modes de travail et de leadership participatifs, agiles et épanouissants.
Selon toi, quels sont les plus grands frein à l’innovation durable en entreprise? Que peut-on mettre en place pour y remédier?

Il existe une multitude de freins, mais pour n’en citer que quelques-un en vrac je dirai : une vision essentiellement court terme, de la complaisance avec le status quo, une estimation incorrecte de l’impact de changements externes, une impression d’immunité par rapport aux menaces, un sentiment de supériorité, les nombreux biais cognitifs qui influencent les décisions, etc.

Comment y remédier ? Vaste question ! Je dirai qu’il faut adopter une posture de veille permanente sans négliger les signaux faibles tout en mettant en place un niveau d’action approprié (surveiller – préparer – agir), envisager tous les scénarios possibles…même les plus improbables.

Quelle est ta méthode de travail ?

L’approche est essentiellement basée sur l’apprentissage par l’expérimentation, les méthodologies d’intelligence collective, le débriefing complétés évidemment par des apports de contenu et de décodage apportés par votre serviteur.

Justement, pourquoi avoir choisi de mettre l’expérimentation et la co-création au centre des ateliers ?

Expérimenter et co-créer sont sans conteste deux des meilleurs vecteurs d’apprentissage et d’intégration de nouveaux concepts et savoirs. De plus en tant que promoteurs d’approches expérientielles comme l’Agile, le Lean Startup, le Design Thinking, il nous semble cohérent que nos ateliers soient conçus en ce sens. De plus la co-création et l’expérimentation permettent l’innovation car elles favorisent l’intelligence collective ainsi que le faire et l’émergence de nouveautés et prenant soin :

  • de laisser le jeu ouvert sans “orienter”
  • de pouvoir challenger les biais cognitifs, les “plafonds de verre” et les croyances limitantes
  • d’introduire des contraintes pour inciter à sortir des sentiers battus. Ainsi par exemple, la question “comment éclairer une maison composée de 20 pièces” va donner des réponses différentes par rapport à la question “comment éclairer – avec une seule ampoule – une maison composée de 20 pièces” 🙂
Si je suis un responsable de l’innovation / d’équipe pourquoi devrais-je participer à l’atelier ? 

Cet atelier permettra à ce responsable de se familiariser avec les différents concepts liés à l’innovation durable, aux pratiques agiles, de Lean Startup et de Design Thinking et cela au travers de démarches interactives, expérientielles et d’intelligence collective.  Il repartira également avec une première série d’outils pratiques.

Outre le fait que la part belle est laissée à l’interactivité et l’expérimentation, l’atelier se déroule dans un espace propice à la coopération et à l’innovation dans un cadre inspirant, transforma bxl, qui respire l’entrepreneuriat et l’innovation durable.

Philippe Drouillon

Philippe Drouillon

Catalyst of Sustainable Innovation

Philippe Drouillon est ingénieur en biochimie et en biotechnologie. Durant 23 ans, il a occupé différents postes au sein d’une multinationale du secteur chimique.

Par la suite, il a lancé sa propre entreprise – Metamorphosis – pour aider les organisations et les équipes dans les domaines qui le passionnent : la durabilité (économie circulaire et fonctionnelle, biomimétisme…), l’intelligence collective, la dynamique des grands groupes et des équipes, les systèmes de pensée stratégiques et out-of-the-box, la gouvernance agile et coopérative, les processus d’apprentissage révolutionnaires et les business models innovants.

Philippe participe également activement au co-développement de coopératives dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie et des lieux de travail sains / épanouissants.

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