Les données personnelles et l'intelligence artificielle bientôt secteurs stratégiques ?

Par latribune.fr  |   |  418  mots
Une source au ministère de l'Economie et des Finances n'a pas souhaité citer de noms d'entreprises susceptibles d'être concernées par une telle évolution, se contentant de préciser qu'il s'agirait de couvrir les secteurs et les entreprises qui travaillent sur ces sujets ou utilisent ces technologies.
Une source au ministère de l'Economie et des Finances n'a pas souhaité citer de noms d'entreprises susceptibles d'être concernées par une telle évolution, se contentant de préciser qu'il s'agirait de couvrir les secteurs et les entreprises qui "travaillent sur ces sujets ou utilisent ces technologies". (Crédits : Reuters)
Jusqu'ici, s'agissant du contrôle des investissements étrangers, seuls les secteurs de l'énergie, des transports, des télécoms, de l'eau ou de la santé étaient concernés par l'autorisation préalable de l'Etat. Désormais, Bruno Le Maire veut étendre le "décret Montebourg" aux secteurs technologiques les plus en pointe.

Le renforcement du "décret Montebourg" sur le contrôle des investissements étrangers dans des secteurs jugés stratégiques pourrait concerner les secteurs de la protection des données personnelles et de l'intelligence artificielle, a déclaré vendredi Bruno Le Maire.

Le ministre de l'Economie et des Finances a fait part sur BFMTV et RMC de son intention de proposer au chef de l'Etat et au Premier ministre de faire entrer ces deux secteurs dans le champ de ce décret de 2014, qui prévoit qu'un groupe étranger désireux de prendre le contrôle d'une entreprise française dans les secteurs de l'énergie, des transports, des télécoms, de l'eau ou de la santé doit au préalable obtenir l'autorisation de l'Etat.

Garder la maîtrise de la commercialisation de nos données personnelles

"Je pense que quand on voit les évolutions économiques actuelles, il y a un certain nombre de secteurs qu'on pourrait rajouter dans ce décret", a-t-il déclaré.

Bruno Le Maire, qui a accompagné Emmanuel Macron lors de son déplacement en Chine en début de semaine, a annoncé mardi à Pékin qu'il comptait procéder à un renforcement de ce décret.

"Je pense par exemple à tout ce qui a trait à la protection des données personnelles. Est-ce qu'on a vraiment envie que des investisseurs puissent commercialiser des données qui nous appartiennent ? Je pense à l'intelligence artificielle, secteur très sensible sur lequel nous voulons investir davantage", a-t-il poursuivi.

Bercy entretient le mystère autour des entreprises concernées

Ce texte a été mis en place lors du précédent quinquennat de François Hollande alors que la branche énergie d'Alstom était convoitée par General Electric. L'opération s'est finalement concrétisée, moyennant un certain nombre d'engagements pris par le géant américain, notamment sur l'emploi.

Une source au ministère de l'Economie et des Finances n'a pas souhaité citer de noms d'entreprises susceptibles d'être concernées par une telle évolution, se contentant de préciser qu'il s'agirait de couvrir les secteurs et les entreprises qui "travaillent sur ces sujets ou utilisent ces technologies".

"Nous voulons être un pays très attractif, faire venir le maximum d'investissements possible pour faire grandir nos entreprises mais il y a des secteurs qui sont très sensibles", a souligné Bruno Le Maire.

Globalement, cette initiative vise à faire "évoluer les domaines couverts par le décret en lien avec les évolutions économiques et technologiques", indique-t-on à Bercy.

(Avec Reuters)