Oh Lucy a été diffusé dans le cadre du festival Kinotayo, mais je n’ai pas pu assister aux séances prévues. Mais au même moment, j’ai reçu la newsletter du distributeur Nours Films qui sort le film sur nos écrans le 31 Janvier de l’année prochaine. Et j’ai pu profiter de voir le film en projection presse! Voici donc mon avis sur ce film malicieux et tendre!
Setsuko (Shinobu Terajima), une quadra célibataire mène une morne vie d’employée de bureau. Elle vie un peu comme une ado attardée, son appartement est un véritable capharnaüm et a peu de contacts en dehors du boulot. Mais un appel de sa nièce Mika avec qui elle est très liée va bouleverser sa routine et sa vie!
Serveuse dans un « maid cafe », la jeune femme a un peu de mal à joindre les deux bouts et demande à sa tante de lui racheter ses cours d’anglais qu’elle n’a plus les moyens de payer. D’abord réticente, Setsuko va finalement accepter un cours d’essai. On va donc la suivre dans un étrange endroit, situé dans un quartier qui semble mas très bien fréquenté. Elle va faire la connaissance de John (Josh Hartnett), un américain qui va être son professeur. Un prof avec de bien étranges méthodes! Il va affubler Setsuko d’un perruque blonde et va l’appeler Lucy. Pire, il va lui faire un câlin, un acte déplacé dans la culture japonaise!
Mais finalement, ce choc des cultures va se révéler être un vrai électrochoc qui va « réveiller » Setsuko de la torpeur dans laquelle elle est sombré. Aussi lorsque Mika et John quittent ensemble le Japon pour filer en Californie, elle plaque tout pour aller la retrouver et emmène avec elle sa soeur avec qui elle ne s’entends pas du tout..
Mon avis
Lucy in the sky
On est d’emblée séduit par le jeu de Shinobu Terajima qui campe parfaitement cette japonaise « moyenne » qui va « s’émanciper » des règles et des carcans de la société. Quitte à se brûler (assez logiquement) les ailes! Il y a un coté finalement très naïf dans le personnage de Setsuko / Lucy, mais on ne tombe jamais dans la moquerie ou le pathétique. On est finalement heureux de la voir refuser les stéréotypes et accepter de se lâcher. D’envoyer tout promener, quitte à oublier toute règle de politesse élémentaire.
Cette catharsis rentre forcément en résonance avec le spectateur! Qui n’a jamais eu envie d’envoyer promener son patron, ou de parler sans langue de bois? Cela rend le personnage éminemment sympathique, malgré le fait que l’on se doute assez rapidement qu’elle va dans le mur. Malgré une tonalité sombre en fin de film (je n’en dis pas plus), Oh Lucy! se termine sur une note assez positive. Du coup, on reste sur cette tonalité malicieuse et drôle qui caractérise globalement le film.
Je suis Japonais
Encore une fois, un film très japonais dans son cadre et ses personnages. Mais qui interroge sur notre place et notre rôle dans la société qui cherche à nous faire rentrer dans un cadre prédéfini. Et que même si notre société française semble moins « cadrée » et hiérarchisée que la japonaise, on n’y échappe pas! L’occasion de prendre du recul sur le quand diras-t-on et la bien-pensance de plus en plus présente et étouffante. Bref, soyons rebelles, chacun à notre façon et réveillons-nous de cette société lénifiante!
Bref, ce premier long métrage de Atsuko Hirayanagi est assez surprenant et réussi. J’espère que l’on aura la chance de voir un autre film de cette jeune réalisatrice (que je trouve par ailleurs vraiment très belle).
Au final
Oh Lucy est plein de douceur et de malice. Le film est porté par le personnage de Setsuko et son cheminement tout au long des événements. On passe donc un bon moment avec elle! Un joli film plutôt lumineux malgré un fin peu réjouissante (mais attendue). A voir donc!
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