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Réorientation : nos conseils pour changer de voie sans perdre votre année

Si votre formation ne vous convient pas, inutile d'attendre la fin de l'année universitaire : réfléchissez et changez !
Si votre formation ne vous convient pas, inutile d'attendre la fin de l'année universitaire : réfléchissez et changez ! © plainpicture/Readymade-Images
Par Pauline Bluteau, mis à jour le 14 octobre 2019
6 min

La réorientation : le mot a de quoi effrayer les étudiants et pourtant, vous êtes plusieurs centaines chaque année à changer de voie. Si vous y songez, sachez que le changement de cap est possible dès maintenant. L'Etudiant fait le point pour vous aider à y voir plus clair.

"Je savais que ce n'était pas le meilleur cursus pour moi", avoue Caroline. Déçue de ne pas avoir obtenu la prépa qu'elle souhaitait sur Parcoursup, la bachelière s'est résignée à s'inscrire en DUT GEA (gestion des entreprises et des administrations). Mais après seulement deux semaines de cours, elle apprend qu'une place s'est libérée dans la formation de son choix. "L'école m'a contactée un samedi pour me dire que plusieurs étudiants avaient décidé d'abandonner. J'ai sauté sur l'occasion", raconte-elle.

Comme Caroline, chaque année, environ 2 % des nouveaux entrants à l'université songent à se réorienter avant les vacances de la Toussaint. Une décision difficile à prendre pour ces étudiants, plutôt réticents à l'idée de faire une deuxième rentrée. "J'ai fait part de mes craintes à mes professeurs de lycée. Finalement en quelques jours, j'ai quitté le Mans pour Orléans, c'était le bon choix", assure l'étudiante qui s'est finalement dirigée vers une école de commerce.

La réorientation d'octobre : pour les plus décidés

Comme Caroline, vous pouvez vous aussi vous réorienter dès le mois d'octobre. Même si les responsables d'université l'affirment : tout dépend des profils des étudiants. Ceux qui ont une idée bien définie doivent s'y prendre le plus tôt possible car les places sont chères. C'est l'occasion de saisir sa chance, y compris dans les filières sélectives comme les BTS (brevets de technicien supérieur) et les prépas ou les filières en tension (psycho, droit, STAPS).

Pour ceux qui hésitent davantage, un seul mot d'ordre : prendre le temps de bien vous renseigner. Notamment à travers les ateliers proposés par les SCUIO-IP (services communs universitaires d'information, d'orientation et d'insertion professionnelle) ou en rencontrant un psychologue scolaire ou un responsable pédagogique de la filière quittée ou visée. "Il ne faut pas faire ce processus seul. Au contraire, il faut en discuter", martèle Patrick Courilleau, vice-président en charge de la formation à l'université de Cergy-Pontoise.

Réorientation à l'automne ou en janvier ?

Si vous hésitez ou si vous ne pouvez pas profiter des réorientations précoces d'automne, vous pouvez attendre les rentrées décalées de janvier. C'est ce que proposent de nombreuses écoles spécialisées, comme les écoles d'ingénieurs ou les IFSI (instituts de formation en soins infirmiers). Les universités s'adaptent aussi aux nouvelles demandes.

À l'université de Toulouse-Jean-Jaurès, par exemple, les étudiants ont l'obligation de choisir une discipline "de secours" qu'ils peuvent intégrer au deuxième semestre en cas de réorientation.

D'autres dispositifs sont également envisageables pour éviter de faire "une année blanche", comme l'explique Didier Christin, directeur adjoint au SCUIO-IP à l'université Lyon 2.

Dans son établissement, comme à l'université d'Angers, de Strasbourg ou encore de Cergy-Pontoise, des cursus spéciaux (appelés "Rebond'Sup", "Tremplin réussite" ou "Nouveau départ") sont mis en place pour aider les étudiants à valoriser leur année de réorientation.

Ces programmes allient compétences pédagogiques (anglais, français, informatique, culture générale...) et transversales (rencontre avec des professionnels, atelier sur la connaissance de soi, ouverture sur l'engagement associatif...) mais aussi stages, service civique ou semestre de césure.

Enfin, pour ceux qui décident d'attendre la fin de leur première année, Olivier Oudar, vice-président de l'université Paris 13, conseille de valider le maximum d'unités d'enseignement afin d'éviter d'avoir à repasser certaines matières l'année suivante.

Prendre cela au sérieux... sans dramatiser

Entretien de motivation, dossier de candidature ou concours, les conditions permettant la réorientation dépendent des établissements. Certains responsables pédagogiques se réfèrent aussi à Parcoursup : "On ne revient pas sur un jugement qui a déjà été rendu quelques mois plus tôt sauf s'il reste des places", détaille Jean-Michel Carozza, vice-président en charge de la formation à l'université de La Rochelle.

Et si vous décidez de changer de formation en fin d'année, sachez qu'il est parfois possible d'éviter de repasser par Parcoursup, car certains établissements préfèrent gérer directement ces réorientations en interne.

Dans tous les cas, une réorientation doit être bien réfléchie. "La charge de travail est conséquente et le risque d'isolement bien présent", confirme Anne Reboud, directrice sur SUIO à l'université de Nantes.

Néanmoins, attention à ne pas dramatiser. "Il faut redonner confiance aux élèves. Un cursus linéaire, cela n'existe plus. Les entreprises cherchent des parcours atypiques", répète Christine Ménard, directrice du SUIO-IP à l'université d'Angers. Et Anne Reboud de conclure : "La réorientation est une chance, à condition de prendre le temps de la construire".

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