Basile Bernard

Rupture amoureuse douloureuse : 10 conseils d’experts

En 2012, j’ai écrit « Je me suis fait larguer ». C’était à l’origine un programme quotidien que l’on recevait par mail, et c’est ensuite devenu un livre édité par Eyrolles. Lors de la promotion de ce livre, j’ai produit beaucoup de contenu pour positionner ce site sur les thématiques de la rupture amoureuse. Il reste quelques exemplaires du bouquin à la vente, mais je ne vends plus le programme. 
Le contenu ci-dessous date de cette époque et génère encore un peu de trafic sur ce site.

Lors d’entretiens avec différents experts à propos de rupture amoureuse douloureuse, je pose systématiquement la même question :

« Si vous deviez donner un conseil à quelqu’un qui vient de vivre une rupture amoureuse difficile, ça serait quoi ? »

Voici leurs différentes réponses

Léa Faytre

Léa est l’auteur du site parlerdamour.fr,  voir l’entretien complet avec Léa

Crier dans un oreiller pour digérer une rupture amoureuse douloureuse

Même si ça peut paraître un peu infantile, ça soulage. Lors d’une rupture amoureuse difficile, il y a toujours des moments où l’on a du mal à faire face à la pression. Hurler dans un oreiller, ça n’a l’air de rien, mais rien de tel pour soulager un stress, une colère, ou tout simplement une tristesse.

Marquer ses défauts sur un post-it et les brûler

Symboliquement, laisser partir son ex peut prendre plusieurs formes. Une bonne manière de bien sédimenter toutes les choses que l’on abandonne avec la rupture, c’est de les lister.

Les lister sur des post-it les défauts de son ex, ça permet de faire le point.
Brûler ces post-it, c’est les abandonner, les laisser derrière soi, une bonne foi pour toute.

Faire la liste des choses que je ne faisais plus parce que j’étais en couple et que je vais pouvoir refaire

Un autre genre, une autre liste : celle de toutes les choses que l’on a arrêté de faire.

Lorsqu’on est en couple, on compose, on fait des concessions, et la rupture est l’occasion rêvée de reprendre en main son destin et refaire enfin toutes ces petites choses que l’on avait abandonnées.

Géraldyne Prévot Gigant

Géraldyne est psychopraticienne, voir l’entretien avec Géraldyne Prévot Gigant en intégralité.

Lorsque la souffrance devient irrationnelle, comprendre qu’il faut creuser sur l’entrée en résonance avec une rupture amoureuse douloureuse antérieure.

Parfois, l’ampleur de la douleur qu’engendre une rupture est inattendue. Elle peut être démesurée si on la compare à « l’importance » de la relation, ou encore irrationnelle pour d’autres raisons.

Lorsque c’est le cas, et qu’il s’agit d’un épisode court dans le temps, rien d’anormal, mais si les choses persistes, il est décisif d’entrer en soi pour faire face aux fragilités sur lesquelles cette rupture appuie et qui nous fait tant souffrir.

Qu’il s’agisse d’une rupture antérieur ou d’un traumatisme de l’enfance, il ne faut rien laisser sous silence et profiter de l’occasion pour faire place nette, et explorer sincèrement ce qui provoque cette douleur.

Une rupture amoureuse douloureuse laisse la place à quelque chose

Lorsqu’une relation se termine, ça ouvre la porte à quelque chose d’autre.

Naturellement, en pleine phase de déni, il est difficile de voir ça de cette manière là. Mais le fait de faire de la place pour autre chose, c’est l’incarnation d’une possibilité. Il est alors temps de se demander si l’on veut revivre le type de relation dont on sort.

Une rupture est l’occasion parfaite – même si c’est désagréable – de faire le point sur le chemin de vie sur lequel on se trouve. Cela permet également de porter un regard sur soi sans passer par reflet que renvoie le/la conjoint.e

Et parfois, c’est un vrai réveil, on réalise qu’on ne désirait plus vraiment la vie que l’on menait, et la séparation se révèle une vraie opportunité pour faire ce que l’on désire vraiment.

Vincent Villiers

Vincent Villiers est addictologue, voir l’intégralité de notre rencontre.

Accepter de traverser le vide de sa rupture amoureuse difficile

La rupture, c’est comme nager dans l’eau froide. Dans un premier temps, le froid est tel qu’il nous saisit et que l’on a qu’une envie, c’est de sortir de l’eau. Néanmoins, si l’on insiste, la température de notre corps remonte et on finit par s’habituer.

C’est pour ça qu’il me semble qu’il faut éviter de répondre systématiquement aux sollicitations de son entourage qui propose de nous changer les idées. Il faut accepter de traverser sa rupture, d’éprouver les souffrances que l’on a besoin d’éprouver.

Une manière de ressentir cette douleur émotionnelle de la perte, c’est d’écouter des musiques qui nous rendent triste ou des films qui nous touchent particulièrement. Cette état un petit peu dépressif va nous replonger dans la rupture, et il faut se laisser prendre par nos larmes, par la défaite, par la douleur.

Se laisser pleurer à chaudes larmes, roulé en boule dans son lit, et aller au bout du processus autant que nécessaire. Ca peut durer quelques semaines, mais pas cinq minutes. C’est purger, crever un abcès.

Antoine Géraud

Retrouvez l’entrevue avec Antoine Géraud en intégralité

Faites une séance photo

Outre le fait que les selfies évoquent plus le fait qu’il n’y a personne pour vous prendre en photo, faire un shooting photo est un exercice très bon pour l’égo.

Prendre une belle photo de soi n’est pas si facile, et la dimension intime du selfie peut paraître un peu trop intrusive, voire narcissique. La plupart du temps, le selfie est très mal perçu sur les sites de rencontre.

Barthélémy Fendt

Retrouvez l’entrevue avec Barthélémy Fendt en intégralité

Faire le bilan. Savoir ce qu’on veut.

Ca peut paraitre idiot, mais lorsqu’on demande aux gens leur conjoint.e idéal.e, la description qui en est faite est souvent une liste de clichés.

  • Grand,
  • Brun,
  • Drôle,
  • Ambitieux, etc.

Et lorsqu’on creuse, on se rend compte rapidement que la plupart des gens ne sont pas capables d’expliquer pourquoi ils recherchent un grand, ou un brun, ou un ambitieux, etc.

Se poser la question sincèrement et déterminer pour soi, quelles sont les qualités que l’on recherche, est un vrai exercice. Et si l’on n’est pas capable d’expliquer simplement et rapidement pourquoi une qualité est importante, c’est généralement que ça n’est pas si important que ça.

Et enfin, rechercher chez l’autre une qualité parce qu’on ne la possède pas soi-même est généralement une mauvaise idée, indice d’un déni probable sur soi-même.

Philippe Gabilliet

Retrouvez l’entrevue avec Philippe Gabilliet en intégralité

Ne pas confondre tristesse et pessimisme.

 

En allant trop vite en besogne, on peut penser que l’optimiste est celui qui est tout le temps heureux. C’est naturellement faux ! Les optimistes sont parfois tristes, comme tout le monde. Néanmoins, la différence réside dans leur capacité à voir une opportunité derrière chaque revers de fortune. C’est cette capacité qui leur donne un avantage et qui fait que les optimistes, mêmes lors d’une rupture amoureuse, sont ceux qui savent saisir leur chance lorsqu’elle se présente.

Ne pas choisir l’inertie.

Si l’optimiste est celui qui sait saisir sa chance, encore faut-il que sa chance puisse se présenter à lui ! Or, fréquemment lors d’une rupture, on a tendance à se murer dans l’inertie et ne rien changer de ses habitudes.

La rupture est cette opportunité extraordinaire de changer des choses, ce qui provoquera forcément d’autres conséquences que ce qui était jusqu’alors votre routine quotidienne. Alors seulement, la chance peut se présenter à vous. Saurez vous la saisir ?

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