Google est en train de tester l’intégration d’un filtre « Locations de vacances » au sein de son comparateur d’hôtels afin de différencier les différents types d’hébergements et de diversifier son offre auprès des internautes. Les comparateurs de voyages déjà implantés sur le Web peuvent désormais se préparer à l’arrivée d’un important concurrent sur le marché…
Selon un article de Skift et les observations effectuées par TOM, Google est en train d’intégrer à son comparateur d’hôtels un filtre dédié aux locations de vacances. Comme le souligne Skift, la démarche est probablement toujours à l’état de test étant donné le peu de villes sur lesquelles s’appliquent le filtre. Par ailleurs, seuls 7 000 hébergements alternatifs sont recensés par la nouvelle option et l’application du filtre sur les recherches d’hôtels à Paris n’a fait remonter qu’un total de 420 appartements sur les 50 000 locations estimées par Airbnb.
Afin d’accéder à ce filtre, il suffit à l’utilisateur d’effectuer une recherche classique comme « Hôtels à Paris ». La page listant les résultats est dotée d’une rubrique « Type de logement » grâce à laquelle l’internaute peut choisir de voir tous les hôtels ou bien uniquement les locations de vacances.
Rechercher « Locations de vacances à Paris », en revanche, ne donnera pas accès au filtre ni à de réels hébergements alternatifs, mais affichera une liste d’agences immobilières…
Le filtre n’est donc visiblement pas encore au point, mais Google ne saurait tarder à le perfectionner.
Un pas de plus pour les hébergements alternatifs
Avec son filtre « Locations de vacances », Google voudrait catégoriser les différents types d’hébergements de façon plus rigoureuse afin de mieux aiguiller les voyageurs dans leurs recherches. C’est également une bonne nouvelle pour les propriétaires et agences spécialisées dans les locations de vacances qui se feront enfin une place sur le marché de l’hébergement au même titre que les établissements et groupes hôteliers. « Dans le passé, certaines annonces de locations de vacances ont été mal classées par les annonceurs lors du processus de distribution des données et ces hébergements ont été référencés comme étant des hôtels. Parfois, les logements étaient également dotés de noms hybrides un peu déroutants tels qu’« apparthotels » et se glissaient aussi parmi les hôtels », explique Nicholas Ward, PDG du fournisseur de technologies de marketing Koddi – qui a découvert l’existence du filtre il y a quelques semaines – à Skift. Visiblement, le marché de l’hébergement alternatif a bien besoin d’une clarification que Google ne se privera pas de fournir malgré la concurrence.
Un nouvel acteur sur le marché
En s’attaquant au marché des locations de vacances, Google risque de bouleverser l’écosystème des comparateurs de voyages déjà implantés sur le Web. Pour Skift, les premiers acteurs risquant d’être affectés par les projets de Google seront les comparateurs dédiés à la location de vacances tels que Tripping.com ou AllTheRooms. Mais il n’y aura pas que des perdants : « les plus grands gagnants pourraient être les fournisseurs de technologie qui aident les gestionnaires immobilier à se connecter à des plateformes comme Google, tels que la société néerlandaise NextPax », explique Skift.
Les acteurs du marché de la location de vacances devront donc se préparer à l’arrivée de Google sur leur territoire, bien que le géant américain ait encore quelques lacunes à rectifier en termes d’expérience utilisateur, de contenu et de nombre d’avis, rapporte Nicholas Ward. Selon le PDG de Koddi, Google n’est pas encore aussi efficace qu’Airbnb ou HomeAway dont les filtres sont plus intuitifs et aboutissent à des résultats pertinents plus rapidement. Du point de vue du contenu, Google manque encore crucialement d’images et d’avis clients assez étoffés pour attirer les voyageurs. Pour Nicholas Ward, Google surmontera facilement ces obstacles : le géant technologique est en parfaite position pour balayer ces « problèmes d’ingénierie » d’un seul revers de main.
