Les baby boomers en rêvaient, les millennials l'ont fait

La jeune génération a bousculé les codes sur le marché du travail. Conséquence : ce n'est plus à eux de s'adapter à l'entreprise. C'est aux employeurs et aux managers de s'adapter à eux.

L’arrivée massive des millenials dans les entreprises s’accompagne de l’effondrement de l’engagement des collaborateurs, le plus important constaté au cours des dix dernières années. Plusieurs raisons sont invoquées : capacité de concentration limitée, consommation de contenus à tout moment et en tout lieu, changement de travail en cas d’insatisfaction… A tel point que 60 % de la génération Y reste à un poste pendant moins de trois ans, chiffre qui pourrait s’amplifier avec l’arrivée de la génération Z, celle dite du zapping…

L'audace de la jeune génération...

Cette génération, à la recherche d’entreprises qui partagent leurs valeurs fondamentales, doit désormais faire l’objet d’une attention particulière. Il s’agit de favoriser son engagement au travail, mettre en place une véritable stratégie de rétention adaptée. Enjeux pour les entreprises ? Leur remplacement coûte des milliards aux entreprises chaque année (coûts de recrutement et de formation des nouveaux salariés), sans compter la perte de productivité qui en découle. Alors, comment les retenir…?Travailler sur les leviers de fidélisation propres à leurs aspirations semble être la clé. Cela passe par la prise en compte des caractéristiques de cette génération ultra connectée à sa tribu et à l'intégralité de la connaissance et qui n'est pas sans effet sur sa façon de concevoir l'entreprise. Élevés dans la culture de l'immédiateté et de l'ubiquité, les millenials voient l'organisation de manière horizontale.

Les regrets des baby boomers

Ainsi, cette génération est consciente que le développement professionnel est synonyme de réussite. Elle considère la formation et le développement comme les principaux atouts qui permettent d’évoluer dans une entreprise et dans un domaine. Les baby-boomers en milieu voire fin de carrière regrettent sans doute de ne pas avoir plus d’occasions d’élargir leurs champs de compétences. 

À juste titre : au-delà de l'employabilité renforcée, la formation et le développement profitent aussi bien aux jeunes diplômés qu’aux seniors. Il a été scientifiquement prouvé que la stimulation et le développement continus du cerveau contribuent au maintien des capacités cérébrales. Si l’espérance de vie ne s’en trouve pas prolongée, la qualité de vie, elle, s’en trouve améliorée. 

La formation et le développement sont une solution gagnante-gagnante pour les collaborateurs et les entreprises.La génération Y préfère se voir confier des tâches d’importance, répondant à leur quête perpétuelle de sens. Plus la raison d’exister et la mission de l’entreprise sont claires pour les employés, plus les chances de retenir les jeunes talents sont élevées. La génération Y semble concrétiser ce que les baby-boomers ont revendiqué pendant si longtemps – le désir de changer le monde.La génération Y ne se laisse pas limiter par les "règles" du passé, ce qui représente un atout commercial. Elle ne cherche pas à se rebeller, mais à innover et à améliorer les choses.La génération Y veut être autonome dans son travail. 

C’est le principe de base d’un management efficace : l’employeur expose son objectif et laisse l’employé décider des moyens, du moment et du lieu pour l’atteindre. Or, la génération Y est la première à avoir grandi presque entièrement avec la technologie. Elle se sent non seulement à l’aise avec celle-ci, mais l’apprécie pour la flexibilité temporelle et géographique qu’elle offre. Conséquence : de nombreux jeunes de la génération Y se montrent efficaces lorsqu’ils sont libres de choisir leurs propres conditions de travail. Autre caractéristique qui finalement, s’applique également à une bonne partie de la génération précédente.

Enfin, la génération Y veut toujours en savoir plus. Elle a beau avoir toujours l’expression "trop d’infos tuent l’info" à la bouche, ce n’est en général pas ce qu’elle pense. Elle a l’habitude d’utiliser des appareils qui lui fournissent les informations dont elle a besoin. Elle est adepte des concepts de big data et d’exploration de données et elle estime que toute question a une réponse si l’on dispose d’informations suffisantes. Corollaire : elle exige des informations complètes et fiables, ainsi que les moyens de les déchiffrer. 

Satisfaire cette demande est donc déterminant.Bonne nouvelle au final pour l’entreprise ! En explorant les leviers d’engagement au travail, force est de constater que, de manière inattendue, bon nombre de caractéristiques de la génération Y s’appliquent également à l’ensemble des salariés, toutes générations confondues. Cet ensemble de caractéristiques générales peut servir de structure de base pour le recrutement et la formation. Toute généralisation concernant une génération entière est par définition simpliste. 

Dès lors, toute la population active peut tirer profit de programmes minutieusement conçus et mis en œuvre pour donner plus de sens au travail, accroître la flexibilité des conditions de travail, fournir suffisamment d’informations et bâtir une culture de la formation tout au long de la vie, mais aussi de toute autre initiative destinée à accorder de l’importance aux salariés.Millenials et baby-boomers, même combat !