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La 4G dans les TGV devient une réalité

¤ Orange va couvrir trois nouvelles lignes de TGV en continu (hors tunnels) en 4G à partir du 13 juillet. ¤ Pour les opérateurs télécoms, installer la 4G sans coupure dans les trains nécessite des milliers d'heures de tests.

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Par Fabienne Schmitt, Nicolas Richaud

Publié le 22 juin 2017 à 01:01

La 4G dans tous les trains, cela devrait être une réalité en 2018. Tous les opérateurs mobiles n'offriront pas à cette date la même qualité de service. Mais une chose est sûre : le chantier avance.

Mardi, Orange a ainsi annoncé que trois nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) allaient être couvertes en continu (hors tunnels) le 13 juillet prochain : Paris-Tours-Bordeaux, Paris-Le Mans-Rennes et Paris-Lille. Ce qui porte à cinq le nombre de lignes couvertes par l'opérateur historique, après Paris-Lyon et Lyon-Marseille. « Quand on équipe les lignes Paris-Rennes ou Paris-Bordeaux,c'est 300 antennes qu'il faut rajouter au bon endroit, et 30.000 heures de test », explique Fabienne Dulac, patronne d'Orange France, pour qui « c'est toujours un exploit technologique. »

Si les difficultés techniques expliquent qu'en 2017, la 4G soit si peu présente dans les TGV, ce n'est pas la seule raison. Jusqu'à la fin 2015, c'était la « guerre de tranchées » entre la SNCF et les opérateurs télécoms, comme le disait lui-même, à l'époque, Guillaume Pepy, le président du directoire de la SNCF. Qui paye quoi ? Comment les opérateurs accèdent aux infrastructures de la SNCF ? Tel était le débat. Désormais, les relations semblent apaisées.

A vrai dire, les « telcos » n'ont pas trop le choix : l'Arcep, le régulateur des télécoms, a fixé, pour la première fois, des obligations spécifiques liées à la couverture ferroviaire dans les licences 4G qu'elle leur a attribuées en 2015. Celles-ci prévoient notamment qu'au niveau national, 60 % du réseau ferré régional soit couvert par la 4G d'ici au 17 janvier 2022. Un périmètre qui comprend les lignes TGV.

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Stratégies des opérateurs

L'Arcep se plaint régulièrement de la faible qualité de service offerte par les opérateurs dans les trains. De ce point de vue, c'est Orange qui s'en tire le mieux. C'est lui qui offre la meilleure qualité de connectivité en continu en 4G dans les TGV sur les lignes qu'il a spécifiquement déployées. « Aujourd'hui, nous détectons les clients qui accèdent au train et nous sommes capables de mesurer à distance la qualité de leur expérience client de bout en bout. Cela nous permet d'adapter les performances du réseau », indique Fabienne Dulac.

Bouygues et SFR, eux, travaillent ensemble, depuis la mutualisation de leurs réseaux sur les zones moyennement denses, soit environ 90 % du territoire. Ils jugent avoir une stratégie différente d'Orange. « Nous avons une stratégie de couverture bien spécifique. On ne fait pas un focus plus particulier sur les TGV. Notre logique, c'est d'amener la 4G le plus vite possible sur tout le territoire, explique Alexandre Wauquier, directeur marketing réseaux de SFR. Nos déploiements se font par région. Quand on démarre une zone, on la couvre entièrement et la ligne de TGV aussi quand il y en a une. » « Actuellement, les lignes à grande vitesse sont toutes couvertes partiellement et elles le seront toutes totalement fin 2018 », fait-on valoir chez Bouygues Telecom et SFR.

« Tout cela représente un gros investissement, explique Jean-Paul Arzel, le directeur Réseau de Bouygues Telecom. Equiper un pylône revient à 150.000 euros. Couvrir une ligne de TGV peut donc se monter à plusieurs dizaines de millions d'euros. Pour l'ensemble des axes ferroviaires (TGV, Intercités, Transiliens...), nous estimons que cela va nous revenir à près de 200 millions d'euros. »

Le wi-fi aussi

Ce sont les opérateurs télécoms qui financent l'installation de ces centaines de sites mobiles. La SNCF, elle, ne s'en mêle pas. En revanche, pour ce qui concerne le wi-fi dans les trains, là, c'est la SNCF qui pilote et finance. Orange (qui a remporté un appel d'offres) lui fournit la connectivité outdoor le long des axes ferroviaires. La SNCF transforme ensuite ce signal 4G en wi-fi via sa propre solution embarquée, grâce à ses antennes wi-fi et box équipées dans ses TGV. L'entreprise publique prévoit que le wi-fi gratuit sera accessible dans 80 % des TGV fin 2017, après l'avoir promis pour 2016. « Plus que les obligations de l'Arcep, c'est la concurrence entre opérateurs qui va faire progresser les choses, juge un bon connaisseur du secteur. La couverture en 4G est un élément de différenciation pour eux. Si l'un d'entre eux la propose à ses abonnés mobiles pour le TGV, les autres feront ce qu'il faut pour suivre. »

Nicolas Richaud Fabienne Schmitt

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