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Mieux encadrer les troubles de la personnalité

Les troubles de personnalité limite diminuent considérablement l'espérance de vie de milliers de Québécois. Des psychiatres demandent qu'on intervienne davantage pour aider ces patients.

Catherine Dupré a un trouble de personnalité limite de type B. Cela a pris beaucoup de temps avant qu'elle l'apprenne. Il y a quatre ans, sa vie était devenue un cauchemar.

«J'étais très dépressive. Je n’avais pas beaucoup d'amis», raconte-t-elle.

La femme de 37 ans s'est rendue aux urgences de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal. C'est là qu'on a trouvé ce qui n'allait pas.

Au Québec, au moins 200 000 personnes ont un trouble de personnalité limite narcissique, hystérique, antisociale qui apparaît habituellement après l'adolescence.

«C'est une difficulté à gérer ses émotions, à gérer ses relations, une difficulté aussi à gérer son impulsivité», explique Dr Lionel Cailhol, psychiatre à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

75% des personnes touchées, autant d'hommes que de femmes, ont des idées suicidaires. Certaines mettent malheureusement leur plan à exécution. Leur vie est à risque.

«Tendance à utiliser plus de drogue, une impulsivité plus marquée, donc plus d'accidents de voiture, plus de maladies sexuellement transmissibles», ajoute le Dr Cailhol.

À cause de cela, ces patients qui consultent beaucoup ont une espérance de vie plus courte que les autres. «Il y a une diminution de l'espérance de vie de 13 années chez les hommes, neuf ans chez les femmes dans la population québécoise», poursuit le psychiatre.

Il n'existe pas de médicament pour guérir ce mal, qui pourrait être en lien avec un traumatisme ou une agression subie en bas âge. Les médecins traitent la dépression et l'anxiété, mais il faudrait faire plus.

Les troubles de personnalité sont un peu le parent pauvre de la psychiatrie au Québec. Il y a des patients qui attendent jusqu'à un an afin d'obtenir de l'aide.

Le Centre d'excellence en santé mentale de Montréal vient de rédiger un guide pour aider les professionnels de la santé qui travaillent en première ligne.

«Plusieurs équipes n’ont pas déployé des ressources ou n’ont pas les compétences prévues pour mettre en place des soins», affirme le Dr Pierre David, psychiatre au Centre d'excellence en santé mentale de Montréal.

Catherine est la preuve que des soins appropriés et une prise en charge sont bénéfiques. «Aujourd'hui, bien, je suis beaucoup plus stable, je dirais, dans ma vie», dit-elle.

Elle a suivi une thérapie pendant deux ans et voit toujours une psychologue. «Juste de dire qu'il y a de l'espoir, que ça peut fonctionner et un TPL est pas destiné à être malheureux le restant de ces jours», conclut-elle.

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