Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Plus que le sport, l’important est l’activité physique au quotidien »

Deux médecins du sport décortiquent le décret applicable depuis le 1er mars qui autorise les praticiens à prescrire de l’activité physique. Et nous invitent à lutter contre notre « addiction à la chaise ».

Propos recueillis par 

Publié le 27 mars 2017 à 16h42, modifié le 29 mars 2017 à 16h13

Temps de Lecture 7 min.

Article réservé aux abonnés

François Carré et Yannick Guillodo sont médecins du sport. Le premier est professeur en physiologie cardio-vasculaire à l’université Rennes-I et cardiologue au centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes. Le ­second, qui exerce à Brest, est secrétaire scientifique de la Société française de traumatologie du sport, et créateur des programmes « Bouge ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Le sport sur ordonnance, une occasion ratée ?

Pour la première fois, un décret – applicable depuis le 1er mars – autorise les médecins à prescrire de l’activité physique à leurs patients. Est-ce la reconnaissance de cette approche comme une thérapeutique à part entière ?

Yannick Guillodo : En tant que médecins du sport, qui nous battons depuis des années pour faire reconnaître les bienfaits de l’activité physique, nous sommes très heureux que ce sujet soit enfin à l’ordre du jour des pouvoirs publics et à la « une » des médias. Il ne s’agit cependant pas de « sport sur ordonnance » comme cela a été beaucoup dit et écrit, mais d’activité physique.

Le terme « sport » n’est pas adapté car c’est la forme la plus aboutie, donc potentiellement la plus à risque, de l’activité physique. Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui correspondent à trente minutes de marche quotidienne et à des activités musculaires deux fois par ­semaine, suffisent pour un effet bénéfique sur la santé et sans risque, bien des études scientifiques l’ont confirmé.

François Carré : Cette loi constitue un message fort, malheureusement elle ne concerne que les patients en affection de longue durée (ALD), c’est-à-dire les malades les plus sévères. En France, ils sont dix millions, mais il est dommage que la prévention primaire n’ait pas été évoquée. Pourquoi ne pas avoir profité de cette occasion pour promouvoir l’activité physique et lutter contre la sédentarité dans toute la population ?

On peut aussi se demander si une loi était vraiment nécessaire. La Haute Autorité de santé a validé l’activité physique comme thérapeutique non médicamenteuse en 2011. Les recommandations pour la pratique d’une ­activité physique sont facilement accessibles, les médecins devraient les connaître.

Il y a enfin le paradoxe du financement : les patients en ALD sont pris en charge à 100 % pour les soins liés à leur maladie, donc, si le décret considère l’activité physique comme une thérapeutique, elle devrait être remboursée, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. S’il n’y a pas de prise en charge ­financière, cela aura du mal à fonctionner.

Il vous reste 74.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.