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CAC 40 : 2017, année de la disruption

Qui sont les dirigeants français qui ont le mieux géré le cap du XXIème siècle ? L’étude de VcomV met en lumière les constructeurs automobiles.

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Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo, est le « chouchou » des médias.

Par Véronique Richebois

Publié le 19 mars 2017 à 17:06

« Disruption ». En intitulant ainsi sa septième étude sur l’image et la communication des présidents du CAC 40, qu’il publie tous les deux ans, Vincent de la Vaissière, patron du cabinet de conseil VcomV, a choisi d’encourir, une nouvelle fois, le reproche de faire la part belle aux analyses et commentaires des médias.

Depuis 2007, l’ancien directeur de la communication de PPR (rebaptisé Kering) recueille, au travers de longs entretiens, la perception des journalistes économiques - 180 au total, français et anglo-saxons - sur la capacité des grands patrons à manoeuvrer par gros temps, incarner leur groupe, délivrer une vision stratégique, bref « à assurer ». A en juger par les résultats de l’étude, ce sont les meilleurs élèves, traditionnellement médaillés, que l’on retrouve au tableau d’honneur.

« Evangélisateur »

Pour la deuxième fois consécutive, Jacques Aschenbroich, PDG de l’équipementier tricolore Valeo, arrive ainsi en tête du classement établi par VcomV, en décrochant la note de 16,33/20, le meilleur score jamais obtenu ! Même si le grand public le connaît encore peu, c’est le chouchou des médias, comme le démontrent les « verbatim » recueillis, qui saluent tantôt l’homme, avec des propos imagés : « C’est un évangélisateur, sans le pull et les pieds nus  ; c’est un prosélyte rare et tout à fait convaincant » relève un observateur. Tantôt la stratégie, marquée par le redressement « spectaculaire » de Valeo.

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Immédiatement après, surgit dans le classement le flamboyant Carlos Ghosn, PDG de Renault et président de Nissan et Mitsubishi Motors, avec la note de 15,77/20... accordée néanmoins un mois avant le « Dieselgate ». Tandis que la troisième place échoit au très discret Jean-Dominique Senard, président de Michelin (15,57/20), lui-même suivi par Carlos Tavares (15,33/20), président du directoire de PSA et par Benoît Potier (15,29/20), PDG de Air Liquide. Des profils très différents. Mais au final, sur les cinq personnalités, quatre grands mousquetaires de l’industrie automobile française. « C’est le triomphe des grandes écoles d’ingénieur, et un mélange réussi de trois écoles de patron », estime l’étude.

« Ce qui est frappant dans le CAC aujourd’hui, c’est la façon dont il « casse » les codes et brise les tabous, résume alors Vincent de la Vaissière. Il n’existe qu’un mot, un seul pour qualifier l’ambiance : la « disruption», sous l’impact de trois ruptures : la déflagration qu’a subi le CAC 40 avec la digitalisation ; la banalisation du processus de succession ; et la moindre importance des diplômes. »Prioritaire, le défi numérique ne peut semble-t-il, « être relevé que si l’entreprise fait un saut de génération : celui de la génération connectée », relève-t-il . « Du coup, jamais le CAC 40 n’a été mis à ce point sous tension. »

La fin d’un tabou

Ceci entraînant cela, le mot succession,longtemps tabou car jugé iconoclaste, est en voie de normalisation accélérée :Carlos Ghosn (Renault) a annoncé le passage de relais chez Nissan au profit de Hirato Saikawa le 1eravril, de la même manière que Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, s’apprête à passer les rênes à Arthur Sadoun le 1er juin. « Pour être crédible, un grand patron doit démontrer qu’il est capable d’organiser sa succession», estime Vincent de la Vaissière. L’heure a vraiment sonné et il était temps car le petit monde patronal français commençait à porter une lourde de réputation « d’éleveur et de tueur de dauphins. »

Enfin, dernier enseignement, corollaire direct de la digitalisation et du changement d’univers qu’elle induit, le fait d’avoir « fait » les grandes écoles (X,ENA...) n’est plus le critère déterminant de sélection des dirigeants. En témoigne le choix de Philippe Petitcolin pour présider Safran. Ou plus encore, celui de Thomas Buberl à la tête d’Axa : « C’est la première fois que dans la « banque-assurance » française, une société sera dirigée par un étranger et que l’on s’assoit à ce point sur les diplômes : Axa a cassé les codes de « l’establishment » français », se réjouit un observateur.

Véronique Richebois

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