ur la période 2013-2015, le constat est sans appel. « Le Nouveau Monde viticole est le plus productif, avec un recours systématique à l’irrigation » pose Patrick Aigrain, le chef du service prospectives de FranceAgriMer. Réalisant ce 9 mars une présentation chiffrée de la productivité mondiale de vins, lors de la journée technique du cluster Inno’Vin ce 9 mars. Se basant essentiellement sur les données de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, l’économiste précise les limites de sa démarche qu’il qualifie lui-même de « frustre ». Elle prend en compte toutes les surfaces de vigne (sans distinguer celles qui ne sont pas en production), ne différencie par les densités de plantation (ou les charges par pied). Mais le raisonnement se basant sur des biais constats, des explications peuvent être échafaudées explique l’économiste, qui s'en donne à cœur joie.
Atypique par sa spécialisation dans le raisin de cuve et son absence d’irrigation, le rendement du vignoble français était de 60 hectolitres de vin sur la période 2013-2015. « Un rendement en chute, et encore, on compte Cognac, qu’est-ce que ce serait sans ! » s’exclame Patrick Aigrain. Plus globalement, il distingue un groupe pays dont les rendements suivent une hausse tendancielle. On y trouve l’Afrique du Sud avec 115 hl/ha pour la moyenne triennale 2013-2015, ainsi que le Chili à 85 hl/ha. Mais aussi la Nouvelle-Zélande, à 75 hl/ha, soit une forte hausse comparée aux 40 hl/ha atteints en 2001-2003. « Il y a un changement du modèle néo-zélandais, qui passe au vrac après avoir privilégié la bouteille » résume Patrick Aigrain.
D’autres pays affichent des rendements globalement stables, comme les États-Unis à 75 hl/ha et l’Argentine à 70 hl/ha (ce pays étant à « 100 % irrigué »). Les productions sont plus variables d’une année sur l’autre pour l’Allemagne et l’Australie, dont les vignobles sont à 85 hl/ha (l’Océanie arrivant à la fin d’un cycle de millésimes compliqués). En parallèle, des cas particuliers sont plus difficiles à cerner. Comme les 40 hl/ha de l’Espagne, qui s’appuie sur de grandes surfaces viticoles, mais de faibles densités et charges. « Une bonne partie du vignoble espagnol applique l’approche du nouveau monde, comme le négoce vinificateur de la Rioja » tranche Patrick Aigrain.