C’est une formation atypique dans le monde universitaire : mêlant les sciences de l’éducation et les sciences cognitives, la psychologie, l’anthropologie et la philosophie, le master EdTech multiplie les approches pour appréhender ce que l’on appelle aujourd’hui les « sciences de l’apprendre ». Présente au sein du Centre de recherches interdisciplinaires (CRI), fondé par le biologiste François Taddei, cette formation est cohabilitée depuis 2013 par les universités Paris-Descartes et Paris-Diderot.
La pluridisciplinarité des cours rejoint la diversité des profils : les quarante étudiants viennent des sciences de l’éducation, de l’ingénierie, de la biologie, voire de la médecine. Dispensé en anglais, le master compte un tiers de Français et regroupe douze nationalités. Certains sont en formation initiale, d’autres en reconversion professionnelle. « Nous accueillons tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases », sourit Léa Douhard, coresponsable du master. Leur point commun ? « Vouloir s’investir dans l’éducation, qu’il s’agisse de monter une start-up, de devenir ingénieur pédagogique ou de découvrir d’autres manières d’enseigner. »
« Serious games » et fablabs
En première année de master, après avoir obtenu une double licence de droit et sciences politiques, Soizic Pénicaud, 22 ans, n’a pas encore de projet professionnel défini, elle qui s’intéresse aussi bien aux problématiques liées à l’éducation et à l’innovation sociale qu’à l’informatique.
Ayant appris les bases du code au sein de l’ONG Bibliothèques Sans Frontières, elle a monté un club étudiant avec l’un de ses camarades pour organiser, à son tour, des ateliers de programmation. « Nous avons notamment travaillé sur ce projet au sein du cours sur la science ouverte [open science ou open research pour les anglophones] qui aborde la question de la collaboration dans la recherche, raconte la jeune femme. Il s’agissait de réfléchir à la manière de faire travailler ensemble des personnes de niveaux différents sur la création d’un site. »
La pédagogie du master étant individualisée et largement fondée sur des projets, d’autres planchent, pendant ce temps, sur la réalité virtuelle, les serious games ou l’écriture créative. Autant de « projets étudiants qui viennent aussi nourrir le travail de toutes les personnes du CRI, y compris les enseignants et les chercheurs », souligne Léa Douhard. « Moins qu’une formation, c’est un lieu d’échanges et de rencontres », estime Soizic Pénicaud, ravie d’avoir découvert les fablabs, ces ateliers de fabrication numérique, ou l’association La 27e Région, qui promeut des politiques publiques innovantes.
Au début de l’année, l’équipe du master organise en effet une learning expedition à Paris au cours de laquelle les étudiants visitent des start-up, des laboratoires de recherche d’entreprises et des lieux alternatifs comme Les Grands Voisins. Objectif : « Faire comprendre aux étudiants le contexte socio-économique global dans lequel ils s’inscrivent », explique Léa Douhard. Les cours théoriques, les projets, puis les stages doivent ensuite permettre à chacun de mûrir son propre projet pour contribuer à « transformer l’éducation ».
Etudiants en licence ou d’ores et déjà diplômés bac + 5, retrouvez un supplément de 16 pages sur les masters de l’université, ainsi que sur les mastères spécialisés et masters of science proposés par les grandes écoles, dans Le Monde daté du 26 janvier, puis sur Le Monde.fr.
Suivra, samedi 28 janvier, le 13e Salon des masters et mastères spécialisés (SAMS) organisé par Le Monde, à la Cité de la mode et du design à Paris, permettant de découvrir plus de 4 000 programmes bac + 5 et de participer à des conférences organisées par nos journalistes (entrée libre, préinscription recommandée).
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