Episode 3

Voilà le 3ème volet de notre périple en Asie. On a difficilement quitté la mer et le sud de l’Inde pour nous diriger vers le Népal, petit à petit. L’air de rien dans quelques jours, notre visa arrivera à sa fin ! Mais avant d’arriver au Népal, on s’est posé un peu dans deux villes radicalement différentes : Ranchi et Varanasi.

 

Ranchi – veni, vedi, on y retournera plus !

Au départ ce n’était pas une escale prévue. Mais on avait un peu de temps devant nous. On voulait aussi couper le voyage en train. Je suis une grosse fumeuse, les trajets ici sont longs et souvent avec du retard… Après 15h de train avec moi, mon conjoint et les autres passagers sont heureux que le trajet ne soit pas plus long! Bref, pour différentes raisons, on est allé à Ranchi. Même si le nom fait penser à un bled dans le Pas-de-Calais, on est bien en Inde avec la circulation, les gens, le bruit, la poussière, et tout le reste… On avait lu que c’était une ville où la nature était présente et il y avait même des chutes d’eau. On s’attendait quand même à rêver un peu.

On a déchanté, avant même d’arriver. On a laissé tomber l’idée de voir les chutes d’eau quand on est passé en train devant les cours d’eau qui étaient complètement asséchés. (Ouais y’a pas qu’en Europe où il y a des problèmes liés au réchauffement climatique). En plus, on n’avait pas envie de tenter notre chance à faire 40km aller, soit au moins 1h30 de trajet aller pour ne rien voir… Bref, le côté verdure, chute d’eau, et tout ça, c’était raté !

On a écumé donc un célèbre site de voyage pour trouver de quoi s’occuper. Pas évident ! Mais on a quand même fait quelques visites sympas. La première fut un coup de cœur monumental, un parc avec 3 mandirs (lieux de méditation). C’était joli, calme, entretenu… On y est allé plusieurs fois pour souffler et profiter de ses jolis espaces.

Ensuite on a marché, beaucoup marché, tellement marché que pour continuer tu te dis : « Vas-y, continue, tu vas avoir un cul hyper musclé ! »… On a visité Rock Garden, un parc construit autour d’un rocher. C’est joli, on a une vue sympa sur l’un des lacs artificiels de Ranchi, sur une partie de la ville. C’est pas d’une beauté subjuguante, mais c’était toujours ça de pris !

Et enfin, j’ai cassé les pieds de Flo pour aller visiter un temple. En Inde du Sud on avait l’habitude de voir beaucoup de temples et de très jolis. A Ranchi, il y en a peu et la plupart sont moches. Donc là aussi, on a marché, là aussi j’ai pensé à mes fesses en acier et surtout on a grimpé. On a grimpé une colline, puis plus de 400 marches pour arriver en haut du temple. A l’image de notre séjour à Ranchi, le temple ne cassait pas 3 pattes à un canard.

Heureusement que je n’avais réservé que 6 nuits à l’hôtel (qui était carrément miteux en passant). Et on était bien contents de partir. Mais avant de partir, il nous est arrivé un truc de fou !

On était à la gare, tranquillement en train d’attendre notre train et on s’est posé contre un mur entre une boutique et le poste de police. Faut savoir qu’en Inde tu as des flics à tous les coins de rue, sans exagérer. Bref, on attendait avec Flo. Et puis, un flic avec plein d’écussons, vient nous voir et nous invite à rentrer dans le poste. Euhhh… Coup de pas bien. On a rien à se reprocher. On s’attend donc à une fouille de nos sacs, la vérification des passeports et des visas… Bah non ! En fait, les flics nous ont juste invités à nous asseoir. On a eu une bouteille d’eau et un chai. (Un chai, c’est du thé avec du lait et des épices, c’est meilleur que ça n’en a l’air!) On a parlé vite fait et on  apatienté jusqu’à ce que notre train arrive. Le flic qui nous avait invité à rentrer a missionné 3 personnes pour nous accompagner jusqu’à notre wagon et nos places. Bim, bam, boum, voilà l’une des anecdotes improbables qu’on a vécu en Inde. Ce n’est clairement pas en France que ça se passerait comme ça !

 

Varanasi, the place to be / to meditate / to smoke / to die

Une fois dans le train, après 13h + 1h de retard on arrive à Varanasi, anciennement Bénarès. L’une des plus ancienne ville habitée au monde, rien que ça. C’est aussi une ville sacrée, plus sacrée encore que Puri, dont je te parlais dans mon précédent article. Il y aurait 60 000 pèlerins par jour qui  visiteraient Varanasi. C’est aussi l’endroit où il faut mourir pour les hindous, afin d’être incinéré sur les rives du Gange puis dispersé dans ce dernier. J’y reviendrai après.

Varanasi est l’une des villes qu’on aime le plus depuis notre départ. Elle reprend les idées reçues que l’on peut avoir sur l’Inde : les petites rues exigües, les temples à foison, le Gange – évidemment, les mendiants, les vendeurs de tout et de rien… Dans la vieille ville de Varanasi, là où on passe le plus de temps, le temps semble figé. On perd vite la notion du temps qui passe. On part sur les ghats, on boit un chai, on regarde le Gange qui est envoutant et hop, tu n’as pas vu l’heure passer ! Dans les petites rues, c’est la même chose, elles sont tortueuses, tu ne te rends pas forcement compte de la distance parcourue, ni du temps passé. Et puis un peu plus loin il y a la ville, la vraie, la bruyante, la pénible, la poussiéreuse… C’est un charme à part !

Comme je viens de te le dire, on passe beaucoup de temps près des ghats et dans la vieille ville. Il y a de nombreux ghats, ce sont des passages qui mènent au Gange avec des escaliers. Là aussi, je sens les muscles de mes fesses et de mes cuisses crier qu’ils en ont marre de travailler. Mis à part cette douleur / courbatures qui ne partent pas, c’est magnifique. Ce sont de vieux bâtiments, la plupart reconstruits au XVIIème. Et il y a de la vie sur les ghats : des gamins qui jouent au cricket, des vendeurs de chai ou de bijoux de pacotille, des temples (dessus, dessous, dedans, partout), des sadhus, des faux sadhus, des gens qui font la lessive dans le Gange, ceux qui se lavent dans le Gange, les crémations… Il y a des touristes de toutes les couleurs et de toutes les nationalités. Il y a des gars qui te proposent un tour en bateau « very cheap ». Il y en a qui vont te proposer de quoi fumer ou de l’opium. Il y en a qui veulent te masser aussi soit disant pour pas cher. Bref, un lieu de vie incroyable, mais pas étouffant pour autant. On peut se poser et le temps s’arrête comme je l’ai écrit plus haut. Beaucoup de blancs méditent. On entend des chants hindous, de la musique qui sort des temples… La spiritualité ici est omniprésente, mais elle est ouverte sur le monde, ouverte aux différences. On apprend beaucoup sur l’hindouisme ici et c’est chouette !

On a visité des temples. Varanasi est la ville de Shiva, et, il y a énormément de temples qui lui sont destinés, des petits comme des plus gros. On a fait le Shiva Temple avec un moine qui nous a guidé. C’est top parce qu’on a appris pas mal de choses, on a récité des mantras et on a « prié avec le coeur » comme ils disent ! On a aussi visité le Nepali Temple. Un autre style de temple, plus petit mais très charmant. On a découvert les sculptures qui composent le temple surtout les anciennes qui sont assez « hot » ! Il y a des détails qui seraient interdis sur Instagram et Facebook !

On a aussi appris plus de choses sur la crémation. Ce n’est pas hyper joyeux, mais la mort chez les hindous est perçue différemment. Je n’irai pas à dire que c’est plus joyeux, mais ils croient à la réincarnation, la mort est donc une simple étape qui mène à la réincarnation ou à l’éveil. Ici, ce n’est pas glauque partout. Il y a seulement deux ghats qui sont réservés aux crémations. C’est très protocolaire et il faut savoir qu’ici les femmes hindous n’ont pas le droit d’y assister. Il n’y a donc que des hommes sur ces ghats. Il y a aussi de nombreux stères de bois et des bûchers. On avait déjà vu des crémations à Puri, mais pas aussi prêt qu’ici, à Varanasi. C’est particulier, ça amène à réfléchir. Et honnêtement on n’y passe pas tout notre temps !

Voilà, voilà pour Varanasi… Une ville incroyable, encore très différente de ce que nous avions visité jusque là. Si un jour vous avez l’occasion de voyager en Inde, je vous conseille vivement d’y passer quelques jours ! Pour moi il est temps de vous laisser. Pour le prochain épisode de notre vie nomade, je vous donne rendez-vous au Népal 😉

Crédit photos : photos personnelles