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Fratelli Rossetti, griffe familiale par excellence

Le modèle iconique Brera, orné de fiocchetti, se décline dans des couleurs vives pour l'été 2017. @paolomarchesi

Dirigée par trois frères, cette marque met tout en œuvre pour garder son indépendance financière, stylistique, et une fabrication 100 % italienne.

Une sculpture de soulier trône au milieu du rond-point à l'entrée de la petite ville de Parabiago. Au cours des dernières décennies, les maisons françaises Chanel et Christian Louboutin ont repris ou construit des ateliers bottiers dans cette bourgade aux portes de Milan qui est l'un des fiefs de la chaussure italienne. Bien avant, en 1953 très exactement, Renzo Rossetti a posé ici la première pierre d'une marque et d'une manufacture qui s'appuie, aujourd'hui encore, sur un savoir-faire exclusivement local.

«Nous sommes très fiers de notre outil de production, avoue Diego Rossetti, l'aîné des trois fils du fondateur disparu en avril 2010. Avec ses cadets Dario et Luca, ils se partagent les rênes d'une société qui n'usurpe pas son nom. Les fratelli Rossetti se complètent, entre le polyglotte Diego, assurant la présidence et courant le monde pour superviser les dix marchés où la griffe est présente, le passionné Dario, supervisant le style et la fabrication, et le dynamique Luca, dirigeant la société avec le même entrain qu'il court les grands marathons du monde sur ses temps libres. Building de verre et de béton brut érigé en 1958, l'usine actuelle est restée dans son jus malgré les employés de plus en plus nombreux (quelque 170) qui sont dévolus à la réalisation des souliers.

En raison de la souplesse des cuirs utilisés comme, ici, du nubuck, le montage des souliers reste très manuel et peut faire appel à 50 opérations différentes. @paolomarchesi

En moyenne, chaque paire passe entre les mains de 100 d'entre eux au cours de sa réalisation, allant du contrôle des peausseries en provenance de tanneries italiennes au cirage final avant la mise en boîte. Soit environ 150 opérations et tours de main dont la plus longue est peut-être la fabrication du fiocchetti, pompon ou gland en français. Détail iconique de la marque qui orne ses mocassins depuis les années 1970, il s'agit d'un morceau de cuir frangé qui a plus ou moins la forme d'un couteau. Sa partie la plus large et crantée comme une lame est roulée sur elle-même.

Puis vient le segment plus étroit maintenant le tout à l'aide d'un gros point au fil câble. Autres spécialités de cette maison n'ayant pas gonflé honteusement ses prix parce que c'est du «made in Italy», elle compte le cuir tissé, les inserts en métal au niveau du talon comme un éperon et la teinture du cuir des modèles selon la technique du tampon, dite Toledo…

Les frères Rossetti ont conservé les pieds sur terre et une belle éthique en dépit du succès. Ils disent avoir «une grande responsabilité sociale» avec leur entreprise donnant du travail à 70 familles de la région. Pour cela, le relais avec la troisième génération de Rossetti n'est pas encore d'actualité. «Chacun de nos enfants, nièces ou neveux doit avant tout étudier, se nourrir d'autres expériences professionnelles et nous apporter la preuve qu'il a des compétences professionnelles avant de rejoindre la société. C'est une règle à laquelle aucun ne pourra déroger car nous ne pouvons pas mettre en péril notre maison avec des histoires de famille.» En outre, les actuels dirigeants ne sont pas encore en âge de passer la main.

Fratelli Rossetti, griffe familiale par excellence

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4 commentaires
  • Hérétique

    le

    À la rédaction: on observe avec inquiétude que depuis le 13.2. seulement deux articles ont été publiés dans Mode Homme.

  • Oscar Espinosa Castillo

    le

    Fratelli Rossetti, c'est toujours mieux que Jimmy Choo : . . . " Ça m'énerve ! Toutes celle qui boivent le champagne rosé . . . Ça m'énerve ! Pour oublier qu'en Jimmy Choo t'as mal aux pieds " . . . Voici le lien de la vidéo : . . . . . . . . . Helmut Fritz- Ça m'énerve

  • Hérétique

    le

    Le style des chaussures est très bon, bien que les pampilles soient superflues et les couleurs insolites.

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