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Partir étudier en Erasmus, côté apprentis

Depuis 1995, ceux qui préparent un CAP, un BEP ou encore un bac pro peuvent bénéficier d’une aide à la mobilité européenne.

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Publié le 16 février 2017 à 10h06, modifié le 16 février 2017 à 10h06

Temps de Lecture 3 min.

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Partir trois semaines, sans mes ­parents, à me gérer entre le travail et l’auberge de jeunesse, je pensais que ce serait difficile. Et ça s’est ­super-bien passé. Je suis même rentrée différente, je m’ouvre plus aux autres. » Océane Loiseau, 16 ans, en deuxième année de CAP (certificat d’aptitude professionnelle) vente, option alimentaire, a effectué un stage, en octobre, à Valence, en ­Espagne. Elle fait partie de ces milliers d’apprentis qui partent chaque année en Europe avec Erasmus +. Une réalité mal connue en raison de l’image très étudiante qui colle au programme européen.

Océane Loiseau étudie à l’ICFA (Institut ­consulaire de formation en alternance) de Bordeaux. Son séjour espagnol s’est déroulé entre découverte du monde de l’entreprise et visites de la ville. Océane travaillait chaque jour de 8 heures à 13 heures dans un café-bar-boulangerie. « J’encaissais, je préparais les ­cafés et j’essayais de comprendre ce qu’on me disait en espagnol. Heureusement, le personnel m’aidait », dit-elle.

On a cru longtemps que seuls les étudiants bénéficiaient d’une aide à la mobilité européenne. En réalité, les jeunes des centres de formation d’apprentis (CFA) ou les élèves de lycées pros, sont aussi ­concernés depuis 1995. Cette année-là, la Commission européenne a créé pour eux le programme ­Leonardo da Vinci, fondu aujourd’hui au sein d’Erasmus +. Les lycéens pros et les apprentis peuvent obtenir une bourse pour des stages en entreprise, avec ou sans cours dans un centre de formation, pour des périodes de deux semaines à un an.

Pour l’agence européenne, ces séjours redonnent confiance à des jeunes qui, plus que les autres, doutent d’eux-mêmes

Les débuts ont toutefois été lents. Les ­séjours sont plus compliqués à organiser, ­notamment parce qu’il faut trouver des ­entreprises pour accueillir les jeunes. En 2015, quelque 12 000 d’entre eux ont tout de même séjourné en Europe. Parmi eux, 4 500 apprentis préparant des CAP, des BEP (brevets d’études professionnelles) et des bacs pros en ­alternance. Les autres sont des lycéens professionnels étudiant sous statut scolaire.

La mobilité de ces jeunes est désormais présentée comme « un enjeu fort » d’Erasmus +, qui s’est fixé, d’ici à 2020, l’objectif qu’au moins 6 % des 18-34 ans diplômés de l’enseignement et de la formation professionnels soient allés à l’étranger. Les enseignants et les formateurs sont aussi encouragés à partir. Pour l’agence européenne, ces séjours redonnent confiance à des jeunes qui, plus que les autres, doutent d’eux-mêmes. Ils leur permettent aussi de gagner en autonomie et ­favorisent leur insertion sur le marché du ­travail européen.

« Un vecteur de motivation »

Convaincue de ces effets positifs, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) France, qui fédère les CCI locales, a lancé, en 2007, le programme Movil’App pour encourager et aider le réseau de CFA à envoyer leurs apprentis en Europe avec Erasmus +. Plus de 4 000 apprentis, en CAP et bac pro, sont partis par ce biais en stage en entreprise, dans l’hôtellerie-restauration, la maintenance automobile, la coiffure… Pour la CCI, la mobilité est « un vecteur de motivation » pour des jeunes qui souvent hésitent sur leur voie. Elle répond aussi aux attentes des entreprises, « à la ­recherche de salariés plus mobiles, ayant des compétences linguistiques et professionnelles, avec un regard ouvert sur le monde ».

Simon Canonne, 21 ans, est apprenti en deuxième année de CAP tailleur de pierre chez les Compagnons du devoir. En novembre, il est parti trois semaines avec sa classe du CFA de Baillargues (Hérault) en stage à l’Institut du patrimoine wallon à Amay, en Belgique. Il a refait les angles en pierre d’une ancienne chapelle en partie pillée.

A la différence d’Océane, qui met en avant les bénéfices personnels de son séjour, Simon évoque les acquis professionnels : « Au début, on n’y arrivait pas, on était découragés. En fait, la pierre de Belgique est différente, plus calcaire. Les formateurs nous ont montré comment la travailler et après, on a trouvé ça facile, on a même pris du plaisir. » Aujourd’hui, ­Simon ne tarit pas d’éloges sur ce qu’il a ­appris, sur les visites de carrières et celle de la cathédrale de Cologne avec ses pierres qui noircissent, si loin de la pierre de Rodez.

Cet article fait partie d’un supplément réalisé en partenariat avec Erasmus +

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