Review VF – Geoff Johns présente Flash Tome 1 : Sang à l’heure

Couverture de Geoff johns presente flash tome 1 sang a l heure
Les points positifs :
  • Un traitement remarquable des Rogues (non non et non je ne dirai jamais Lascars)
  • Une première partie kafkaïenne à souhait
  • La caractérisation de Wally fait le café…
Les points négatifs :
  • … celle des méchants est Johnsienne
  • Une partie graphique largement perfectible
  • Humour à coup de punchline forcé et peu convaincant

« Te voilà devenu un imitateur, Wally. Marchant aveuglément dans les pas de ton prédécesseur. Tu renies ta véritable nature. Et c’est un crime passible de la peine de mort. » – Grimm


  • Scénario : Geoff Johns – Dessin : Angel Uzueta & Scott Kolins Colorisation : Jeff Èk-Akâ Encrage : Doug Hazlewood

Question Flash chez Urban, on peut pas vraiment dire qu’on est gâté. Le run de Manapul et Buccellato est plutôt mauvais, bien que pavé de bonnes intentions, on a aussi eu du Silver Age avec Flash, la légende, mais… Bah, c’est du Silver Age. C’est rigolo, mais on peut pas vraiment dire que c’est cool et haletant. Et il y a eu Flashpoint. Mais sinon c’est tout. Urban a décidé de remédier aux problème, et à défaut d’éditer génial run de Mark Waid (qui est en train d’être intégralement réédité en VO, pour ceux que ça intéresse), ils nous offrent celui d’un auteur bien plus en vogue actuellement, Geoff Johns. L’album contient le début de son run, donc les numéros The Flash ##164-176.

Wally West se réveille dans un monde étrange, où personne ne le connaît, où aucun Flash n’a jamais existé, et se fait arrêter et enfermer par la police de Central City. Mais qu’est-ce que c’est que ce coprorium ?

Une première partie des plus haletantes

Le tome est divisé en trois histoires. La première est centrée sur un Wally sans pouvoirs prisonnier d’un autre monde (et je vais un peu spoiler l’explication derrière tout ça, désolé), la deuxième parle d’une secte menée par un psychopathe qui essaie de faire revivre sa femme, et la troisième met en scène un bébé d’une certaine Julie, qui a eu une aventure successive avec Flash et Weather Wizard (le Météo Mage… C’est quoi votre problème ?), ce qui fait qu’on ne sait pas lequel des deux est le père. Je vais commencer par la première partie, car celle-ci est particulièrement réussie, à plusieurs niveaux.

La prouesse de la première histoire est de réussir à créer une atmosphère kafkaïenne très efficace, et ce n’est pas un exploit dont peuvent se targuer toutes les œuvres de comics. Certes, le coup du héros piégé dans un monde cauchemardesque ce n’est pas nouveau (Empereur Joker faisait ça très bien aussi), mais ré-explorer le concept, en ajoutant la perte de la force de Flash (à savoir sa vitesse) et son association avec un ennemi donne une recette très fun à lire, haletante de A à Z, et qui, en plus de cela, développe très bien la relation entre le bolide et les Rogues (pour le coup il n’y a que Cold et Mirror Master, mais on s’en fout, ce sont eux les meilleurs).

On peut cependant reprocher à cette première histoire d’être séparée en deux. En effet, vers le milieu, ils parviennent à rentrer dans le vrai monde réel de la réalité véritable, avant d’à nouveau repartir dans un autre monde, très inspiré du moyen-âge, où Wally rencontrera un ancien ami qui a un peu perdu la boule. L’atmosphère reste dans les tons kafkaïens, mais le changement brusque d’environnement et d’enjeu trouble un peu. Quid du Penseur et du Pillard, les méchants du monde miroir (et une rime, une) ? On les oublie simplement comme s’il n’étaient jamais apparus. Attention, on ne perd ni en rythme, ni en qualité scénaristique. Juste un peu en cohérence.

Mais l’histoire repêche vite le lecteur, en montrant que tous les anciens amis de Wally sont désormais soumis à Grimm, qui fait office de nouveau méchant de cette histoire. J’ai cependant une nouvelle reproche à faire : les motivations de Grimm sont beaucoup trop forcées. Il en veut à Wally parce qu’il suit les traces de Barry. C’est très peu crédible, mais l’histoire insiste là-dessus comme si ça avait un sens et qu’on pouvait y donner beaucoup de crédit, mais ce n’est pas le cas. Et c’est en écrivant cette phrase que j’ai réalisé que les 3 Flash avait un prénom qui se terminait par la lettre Y. On s’en fout mais je tenais à vous le faire partager.

Une caractérisation… Johnsienne

La première partie est une réussite totale, et lorsqu’on arrive sur la deuxième, c’est forcément moins bien. Mais qu’on se rassure, ce n’est pas parce qu’une partie d’un run est réussie que tout le reste perd en intérêt. Cependant les défauts de cette deuxième partie sont un peu plus perceptibles.

Commençons par ce qui marche : l’histoire est originale. Le coup de la secte qui recherche tous les gens que le Flash a sauvés, c’est nouveau, et c’est une excellente idée, qui, contrairement à la première histoire, donne un très bon moteur de motivation, à Flash comme à son antagoniste, Cicada, qui de fait devient plus charismatique que Grimm. En effet, même si tout est fait pour qu’on trouve le personnage répugnant (un peu comme tous les méchants, quoi), ses motivations sont facilement compréhensibles, ce qui nous permet tout de même d’éprouver un peu d’empathie pour le personnage lorsque celui-ci se fait arrêter à la fin, après avoir perdu tout.

Mais ça, c’est à la fin. Le méchant, le reste du temps, est… Johnsien. Il parle de sa puissance, passe sont temps à sourire en montrant les dents, une attitude badass, des éclairs dans les yeux, une confiance absolue en ses pouvoirs et en le futur… Atrocitus, Deathstorm, et j’en passe, beaucoup de méchants interchangeables créés par Johns se retrouvent dans ce Cicada. Et aussi dans Weather Wizard, qui apparaît dans la troisième histoire. Question caractérisation des méchants, ce tome rate donc un peu sa cible. Encore une fois, j’ai l’impression que Johns se débrouille bien mieux sur les personnages qu’il connaît déjà plutôt que sur ses créations.

Et c’est le cas dans ce tome. On retrouve le Wally qu’on connaît (même s’il est relativement peu présent, au profit de son alter ego Flash), mais ce sont surtout les Rogues (seulement Cold et Mirror Master en fait) qui méritent d’être mentionnés. La modernisation donnée aux deux personnages apporte un vent de fraîcheur, les rendant plus convaincants, moins ridicules, et infiniment plus sympathiques.

Les dessins vont du cartoon aux canons

Et la troisième histoire… Se centrer sur les ex de Wally n’est pas une bonne idée. Pour la simple et bonne raison qu’on s’en tape. Wally, sa copine, c’est Linda, et basta. On a pas envie de suivre ses amourettes comme s’il était un adolescent hyper fier de réussir à pécho (oh mon dieu j’ai honte d’utiliser un tel mot). Et l’enjeu autour de « qui est le père ? » nous fait plus penser à une sitcom des années nonante qu’à du super-héros. Mais cette troisième partie est très petite et finalement anecdotique.

Enfin viennent les dessins. La première histoire, la meilleure scénaristiquement parlant, dessinée par Angel Uzueta, a un style cartoon, qui nous fait beaucoup penser aux planches du temps de Mark Waid. Les expressions sont très exagérées (lorsque Wally essaie le flingue de Sonar, par exemple), et les traits sont particulièrement accentués. Ça a son style, mais c’est pas vraiment parfait graphiquement parlant. La colorisation a aussi tendance à tirer sur les couleur pétantes. Nul doute qu’un autre style aurait mieux convenu à une atmosphère de ce type.

Quand au reste de l’album, la partie graphique est très classique. Cold est étonnamment bien dessiné, avec son visage plein de rides, mais les autres adoptent des visages de mannequins en plastique. En revanche, la colorisation tique un peu plus. Les dégradés et reflets de lumière sont maladroits, ce qui fait qu’on a l’impression que tout les personnages sont enduits d’huile. C’est bizarre, d’ordinaire j’apprécie beaucoup le travail de Scott Kolins.

Parlons du baratin scientifique. D’accord, c’est de la science-fiction, on se doit de balancer des explications pour tout justifier. Mais là le phénomène devient un peu excessif. La manière dont Wally se débarrasse de Magenta et Cicada est notamment trop exagéré, et cela risque de faire sortir le lecteur qui ne prend plus part à l’enjeu, vu qu’il se dira « de toutes façon il y a un truc scientifique qui va sauver la situation » (un peu comme dans la série CW, quoi). Attention, ce n’est pas encore le cas, mais j’espère juste que ça ne le deviendra pas pour la suite du run.

Et je vais terminer sur un détail (parce que j’aime pinailler, c’est pas pour rien que je fais les Faux Raccords) : ils disent « lorsqu’on fait passer de l’électricité dans un aimant, ça donne un électro-aimant ». Euh, non. Un courant électrique dans un aimant, ça fait rien du tout. Un courant dans une BOBINE crée un champ magnétique, ça oui, mais pas dans un aimant.

Si vous aimez Flash, vous n’avez d’autre choix que de vous procurer cet album. D’abord c’est l’un des deux meilleurs run sur le personnage, et puis chez Urban il n’y a pas grand chose d’autre. Ce run est parmi les plus réputés de Johns, qui néanmoins apporte ici son incapacité à créer de nouveaux méchants convaincants, mais qui excelle dans l’art de toujours trouver quelque chose à raconter, avec un rythme constant, des bonnes idées, et certains personnages qui sortent du lot par leur traitement. Une série à surveiller.

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Leonidas

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Un étudiant suisse passionné de cinéma, d'informatique, et bien évidemment de comics.
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2 Commentaires
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Jin54
Jin54
7 années il y a

Je ne voulais pas le prendre mais j’ai craqué…. Je ne resiste pas a l’attrait de jonhs…plus qu’a le lire maintenant, et voir si je craque aussi sur la JLA de morrison ou nn….

Pedro Squalito
7 années il y a

« non non et non je ne dirai jamais Lascars » Comment dire… Trop tard ?

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