Apple confirme officiellement son intérêt pour la voiture autonome
Dans un courrier adressé aux autorités américaines, la firme à la pomme entend peser sur les futures normes.
Par Maxime Amiot
C’est la fin d’un secret de polichinelle. Après des années de rumeurs et de buzz savamment entretenu, Apple a donné la première manifestation officielle de son intérêt pour la voiture autonome. Dans une lettre datée du 22 novembre et adressée à l’Agence fédérale de sécurité routière (NHTSA), Steve Kenner, directeur en charge de l’« intégrité des produits » de la firme à la pomme, dresse ses commentaires sur le futur projet de régulation porté par l’administration Obama. Mi-septembre, cette dernière avait publié un guide de bonnes pratiques pour voitures autonomes visant à centraliser les différentes réglementations, incitant les constructeurs à partager avec les autorités leurs technologies, et définir, in fine, les futures réglementations de ces véhicules.
Alors que s’écrivent actuellement les règles d’un marché potentiellement gigantesque, il était difficile pour Apple de ne pas sortir du bois. La firme affiche sans ambages son enthousiasme. « Apple a hâte de collaborer avec la NHTSA et d’autres parties afin que l’on puisse profiter de manière sûre, responsable et rapide des importants bénéfices sociétaux des véhicules automatisés », écrit le groupe, qui indique investir « lourdement ». Le géant numérique se dit favorable à des partages de données entre constructeurs, notamment pour améliorer la prévention des accidents, indiquant que cela permettrait de « construire une base de données plus complète que ce qu’une seule entreprise pourrait faire seule ». La firme encourage également les constructeurs à « considérer les dimensions éthiques » de ces futures innovations, en référence aux choix cornéliens que devra affronter l’algorithme de la voiture autonome – par exemple, décider de protéger l’occupant plutôt que des piétons en train de traverser. Enfin, Apple demande à ce que « les fabricants établis et les nouveaux entrants » soient « traités de manière égale ».
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Reste désormais à connaître, derrière les intentions, le projet concret d’Apple. Depuis deux ans déjà, la firme à la pomme a lancé – sans jamais le confirmer – un programme interne dédié à la voiture autonome et baptisé « Titan ». Selon les médias américains, ce commando, initialement centré sur la conception d’une voiture autonome à part entière, se serait recentré en septembre sur les technologies d’automatisation et de plate-forme logicielle. Apple s’est également positionné sur les services afférents de mobilité, en investissant, au printemps dernier, un milliard de dollars dans la société chinoise de réservation de voiture avec chauffeur Didi. Certains imaginent déjà la firme à la pomme exploitant des flottes de robots taxis intégrant ses plates-formes technologiques, proposant des voitures à la demande, partagées ou non. Une nouvelle forme de mobilité vers laquelle semblent converger les différents acteurs, que ce soit les constructeurs traditionnels (General Motors, Ford, Volkswagen…) ou les nouveaux entrants (Uber, Google…). La bataille s’annonce saignante…