La double et la quadruple projection vues par Sony

Sony n'a pas (encore) lancé de laser pour les cinémas mais propose quand même une solution pour les écrans de grande taille : le couplage de projecteurs. Plusieurs salles ont adopté son offre DS qui associe 2 projecteurs SRX-R510 ou 515 et une configuration DS combinant 4 projecteurs a été récemment installée dans un cinéma allemand : 60 000 lumens sur l'écran, soit une luminosité équivalente à celle projecteurs laser RGB les plus puissants. Comment fonctionne la solution DS ?
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Caractéristiques des projecteurs

les projecteurs SRX-R510 et 515 fonctionnent avec des lampes au mercure à haute pression (HPM). Comme leur puissance est sensiblement inférieure à celle des xénon, il faut en associer plusieurs : 4 dans le premier projecteur, 6 dans le second. L’utilisation simultanée de plusieurs lampes au mercure peut paraître compliquée mais elle offre en fait pas mal d’avantages : fiabilité, modularité, amélioration du contraste et facilité d’utilisation.

Contrairement à ce que certains pourraient imaginer, les lampes d’un projecteur SRX-R n’éclairent pas chacune une zone particulière de l’écran. Pour obtenir le niveau d’uniformité lumineuse exigé (pour toute projection sur grand écran), Sony utilise une technologie qui “mélange” les faisceaux lumineux produits par les différentes lampes.

Quand une lampe tombe en panne, la projection n’est donc pas interrompue puisque la luminosité globale n’est que partiellement affectée. Le “mélange” de lumière permet en outre de moduler la puissance : on peut par exemple n’utiliser que 4 des 6 lampes du projecteur SRX-R515 si les paramètres de projection (taille de l’écran,…) n’en imposent pas plus.

Les lampes HPM produisent par ailleurs un rapport de contraste sensiblement plus élevé que les xénon (1 : 8 000). Cela explique notamment pourquoi Ymagis installe des projecteurs Sony HPM dans les salles qui exploitent EclairColor, le procédé d’imagerie à haute dynamique (HDR) conçu par les laboratoires Eclair.

Dernier avantage à signaler, il ne faut aucune compétence particulière pour manipuler ou remplacer les lampes à mercure alors que la dangerosité des xénon impose un personnel spécialement formé (et tenu de porter des gants et des lunettes de protection).

 

Fonctionnement du couplage

Les projecteurs couplés diffusent tous les mêmes images qui se superposent sur l’écran (sur deux ou quatre “couches” selon la configuration). Dans le cas des films en relief, les images destinées à l’oeil gauche et à l’oeil droit sont projetées alternativement par un des deux projecteurs (ou une des paires de projecteurs).

Ces principes de diffusion ne sont finalement pas différents de ceux qui sont appliqués quand il n’y a qu’un projecteur. Un serveur suffit donc pour faire fonctionner la solution DS, quelle que soit sa configuration.

Comme les images se superposent, la puissance lumineuse des projecteurs se cumule : le couplage de deux projecteurs SRX-R515, le plus puissant des deux modèles SRX-R, développe 30 000 lumens avec 12 lampes de 450 watts. Avec ces mêmes lampes, l’association de 4 SRX-R515 (24 lampes) délivre 60 000 lumens, l’équivalent d’un “gros” laser RGB.

 

Installation et paramétrages

2 ou 4 projecteurs fonctionnant parallèlement et jusqu’à 24 lampes mobilisées simultanément; la gestion de la projection est elle plus compliquée avec un système DS ?

Il y a d’abord les éventuels problèmes d’installation. Sony digital cinema, qui a déjà vendu pas mal de systèmes couplant deux projecteurs, indique qu’aucune vente n’a jamais du être remise jusqu’à présent parce que l’espace manquait dans une cabine. Et le système DS combinant quatre projecteurs, qui ne fonctionne pour l’instant que dans un cinéma, ne serait d’après Sony pas plus encombrant qu’un projecteur laser RGB de forte puissance.

Sony précise par ailleurs que l’installation d’un système DS impose relativement peu d’aménagements dans les cabines. Si on met de côté la question de l’espace, il faut aménager un hublot de projection adapté et, s’il n’existe pas déjà, un système d’extraction de chaleur.

En ce qui concerne les réglages (couleurs, contraste,…), le processus est automatisé de manière à ce que chaque “couche” d’image présente des caractéristiques parfaitement identiques et pour que cette uniformité perdure au fil des projections (les paramètres des projecteurs évolueraient différemment dans le temps s’ils n’étaient pas synchronisés).

 

Coût de la solution DS

Pour Sony, une solution DS est nettement plus compétitive qu’un laser RGB de puissance équivalente : le seul prix d’acquisition d’un “gros” laser dépasse aujourd’hui la somme des coûts d’équipement et de fonctionnement (lampes, maintenance,…) d’une combinaison de deux ou quatre projecteurs DS.

Cela explique sûrement en partie pourquoi certains exploitants préfèrent installer la solution DS plutôt qu’un laser de forte puissance dans leurs grandes salles. Reste à voir comment cette différence de prix va évoluer, le coût d’équipement du laser étant censé baisser sensiblement à moyen terme.