Les conséquences du Brexit commencent à être douloureuses pour les Anglais. Ils ne pourront plus tartiner au matin leur pâte marron à la saveur si particulière. Les magasins Tesco ont retiré de leurs rayons la Marmite – à prononcer «marmailleteu» – à la suite d'une hausse de son prix. La Marmite, c'est une pâte brune à base de levure de bière. Son goût est superprononcé et divise. Les Britanniques, qui l'adorent, la tartinent sur des toasts ou l'utilisent pour des sandwichs. L'idée d'en être privés les horrifie.

Tout part du Brexit. Plus simplement de la stratégie annoncée par Theresa May, la Première ministre. Le «Brexit dur» a fait chuter le cours de la livre. Marmite appartient à Unilever, entreprise néerlandaise. Pour ne pas trop perdre au change, elle a donc décidé d'augmenter les prix. Tesco n'a pas apprécié et a donc cessé de vendre plusieurs produits d'Unilever, dont la Marmite. «Nous espérons résoudre le problème rapidement», a déclaré Tesco. D'autres produits du groupe anglo-néerlandais, comme la glace Ben & Jerry's, ont également disparu du site de Tesco.

Les Anglais sont scandalisés. La première raison de leur courroux, c’est que la pâte à tartiner est fabriquée en Angleterre avec des produits anglais. Un député conservateur a d’ores et déjà annoncé qu’il boycotterait la marque d’Unilever pour se reporter sur la Vegemite, fabriquée en Australie.

Beaucoup voient la décision d'Unilever comme une punition après le vote pour le Brexit. Le Guardian, qui a dépêché son correspondant à côté de l'usine où l'on fabrique la Marmite, à Burton-upon-Trent, dans le Staffordshire a rencontré un fan : «Tous les ingrédients viennent de la région et cette hausse de prix est juste un moyen pour Unilever de faire plus de profits pour les actionnaires. Je ne pense pas que cette hausse va être répercutée vers les ouvriers sous forme d'augmentation.»

La Marmite est donc simplement retirée des magasins Tesco. Elle est cependant disponible dans d’autres magasins. Il faut que les Anglais s’habituent au fait que les prix risquent d’augmenter avec la dévaluation de la livre. Peut-être aurait-on dû leur dire avant qu’ils risquaient de perdre leur pâte à tartiner couleur caca en cas de Brexit.