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Après le Brexit, la City vacille

Il y a trente ans, le « Big Bang » introduit par Margaret Thatcher dérégulait la finance, ouvrant une ère dorée. La crise financière de 2008, puis le Brexit, remettent en cause cette domination.

Par  (Londres, correspondance)

Publié le 23 octobre 2016 à 18h16, modifié le 24 octobre 2016 à 09h20

Temps de Lecture 8 min.

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Chez BGC Partners, dans le quartier d’affaires Canary Wharf, à Londres, le 12 septembre.

Mayfair, dans des bureaux chics entièrement vitrés. Alban de Clermont-Tonnerre, l’un des associés de Clerville Investment Management, une boutique de gestion de fortune, n’y va pas par quatre chemins. « On prépare nos cartons pour déménager à Paris. Moi, j’avais de toute façon prévu de rentrer pour des raisons personnelles à l’été 2018. Mais avec le Brexit, on va très probablement déplacer toute l’entreprise. »

Avec seulement dix personnes, dont les quatre associés – deux Français, deux Belges –, la structure, qui gère 1,2 milliard d’euros, est très légère et peut facilement se déplacer. Une décision définitive sera prise probablement en 2017.

Canary Wharf, au 40e étage d’une tour, avec vue imprenable sur l’est de Londres. Un haut cadre dirigeant d’une des plus grosses banques de la planète, protégé par l’anonymat, est tout aussi catégorique. « Nos plans pour déménager sont prêts. On attend que Theresa May, la première ministre, lance officiellement les négociations de retrait de l’Union européenne, ce qu’elle a promis de faire d’ici à mars 2017. Si on n’y voit pas plus clair à ce moment-là, on mettra à exécution nos plans. »

Dans un premier temps, plusieurs centaines d’emplois seront transférés. Destination probable : la France ou l’Allemagne.

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Des départs désormais inéluctables

Shoreditch, un quartier tendance de l’est de Londres, dans une galerie d’art. Marta Krupinska est cofondatrice d’Azimo, une start-up qui réalise des transferts internationaux d’argent. Cette Polonaise, qui vit depuis cinq ans à Londres dans ce quartier extrêmement multiculturel, est furieuse du Brexit et de son ton anti-immigrés. En réaction, elle a commandité une petite exposition en hommage aux réfugiés.

Concernant son travail, elle a lancé une prospection active pour ouvrir un bureau ailleurs. « Nous sommes en contact avec les régulateurs d’Irlande, d’Allemagne, des Pays-Bas, du Luxembourg… On a absolument besoin de conserver une base dans l’Union européenne. » Pour elle, comme pour les autres, la clé est de conserver le fameux passeport financier européen : la possibilité de vendre des produits financiers à travers toute l’UE, en étant régulé dans un seul pays.

Petite boutique de gestion de fortune, grande banque internationale, start-up de la « Fintech » (« financial technology ») : tous les métiers de la City sont dans les starting-blocks. Quatre mois après le vote des Britanniques en faveur de la rupture avec l’Union européenne, le centre financier prépare activement des plans de déménagement. Les départs sont désormais inéluctables. Seules leur ampleur et leur vitesse sont en question.

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