À lire

Décès à 71 ans de l'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk

Joseph Sitruk, grand rabbin de France pendant plus de 20 ans et gardien sourcilleux de l'orthodoxie religieuse, est mort dimanche à Paris à l'âge de 71 ans. Victime d'une attaque cérébrale en 2001 et malade depuis plusieurs années, il est décédé à l'hôpital. Un office d'hommage aura lieu à 19H30 à la Grande synagogue de la Victoire à Paris.

L'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk est mort dimanche à l'âge de 71 ans
L'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk est mort dimanche à l'âge de 71 ans | AFP
  • L'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk est mort dimanche à l'âge de 71 ans
    L'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk est mort dimanche à l'âge de 71 ans | AFP

Aussi charismatique qu'intraitable sur l'orthodoxie religieuse, l'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk a été le guide spirituel de la première communauté juive d'Europe pendant plus de 20 ans

Ouvert aux discussions avec les représentants des autres cultes et la classe politique

Dès l'annonce de son décès, les réactions se sont multipliées pour saluer la mémoire de ce séfarade chaleureux, né à Tunis le 16 octobre 1944, qui a exercé les fonctions de grand rabbin de 1987 à 2008. « Beaucoup de tristesse au moment où j'apprends la disparition du Grand Rabbin Joseph Haïm Sitruk Zats'al. Il fut un maître et un ami », a tweeté Gilles Berheim, qui lui avait succédé de 2009 à 2013. « Que sa mémoire soit bénie », a réagi le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) dans un tweet faisant part de sa « tristesse », tout comme l'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, qui se souvient « de longues discussions tout au long de ces années » et des « souvenirs de Tunisie » partagés. Côté politiques, l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a estimé dans un tweet qu'« avec la mort du grand rabbin de France Sitruk, la République perd une grande figure, ayant marqué durablement le judaïsme français ». Pour le candidat à la primaire de la droite Alain Juppé « la France perd un grand homme de dialogue ». Le chef de file des députés PS Bruno Le Roux a, lui, salué un homme « avec qui c'était toujours avec plaisir et joie que se menait l'échange »

Intransigeant sur les mariages mixtes et l'homosexualité

Tout au long de ses trois mandats de grand rabbin, cet homme à la barbe fournie aimait à cultiver des relations nourries avec les représentants des autres cultes et les responsables politiques. Adjoint du grand rabbin de Strasbourg à 26 ans, il devient dès 1975, à 31 ans, grand rabbin de Marseille, avant d'être élu grand rabbin de France pour un premier mandat de sept ans en 1987. Se disant favorable à « une société ouverte, contre toute forme de ghetto », il a défendu l'intégration des juifs mais pourfendu leur assimilation, voulant « rejudaïser les juifs » en les ramenant dans les synagogues. Ce rabbin marié et père de neuf enfants a prôné une stricte observance de la loi juive, la « halakha », se montrant intransigeant sur les conversions, les mariages mixtes, le repos du shabbat ou dans la condamnation de l'homosexualité. Il a également été critique d'une « laïcité intolérante » au risque de se heurter aux usages républicains, comme en 1994 lorsqu'il a appelé les juifs pratiquants à ne pas participer au second tour des élections cantonales, au motif qu'il coïncidait avec le premier soir de Pessah, la pâque juive. Il avait à nouveau provoqué la polémique en juin à propos de la Gay Pride de Tel Aviv, qu'il considérait comme une « tentative d'extermination morale du peuple d'Israël »

logo illustration

Un morceau d'Histoire à conserver pour toujours

Les Unes historiques Ouest-France : trouvez la vôtre !

Ailleurs sur le Web Contenus Sponsorisés
Offres d'emploi
Les tops articles sur : Religions

fermer

Toute l'actualité en continu sur l'application.
Installer

00:00 00:00