milliards de $ gérés par des robo-advisors aux USA

De la performance, des stratégies d’investissement automatisées, des frais réduits et des offres très accessibles, voilà la promesse des jeunes fintechs de l’épargne ! Les Robo-Advisors s’adressent au grand public avec l’objectif de démocratiser le conseil en gestion de patrimoine, historiquement réservé aux ménages les plus aisés.

Définition du robo advisor

Maman c’est quoi un robo-advisor ? Euh… en fait ce n’est pas si compliqué ! C’est un ensemble d’algorithmes qui va vous suggérer une allocation d’actifs en fonction de votre profil (horizon d’investissement, niveau de risque, etc) et de l’évolution des marchés. Ces fintechs sélectionnent des produits financiers correspondant à votre profil et optimisent la composition de votre portefeuille afin de maximiser votre rendement.

Né aux Etats-Unis dans les années 2000 avec des start-ups telles que Bettermont ou Wealthfront, ce mode de gestion se généralise et plusieurs acteurs sont apparus en France à l’image Yomoni, WeSave, Marie Quantier, Advize ou FundShop.

Des start-ups financières qui misent sur des interfaces design et simples

Tous les acteurs misent sur une utilisation 100% en ligne que ce soit sur PC ou mobile. Ainsi ils ont chacun développé des applications au design épuré qui vous permettent facilement de construire votre portefeuille. Les algorithmes intègrent des milliers de données sur le modèle du Big Data et vous offrent des recommandations en fonction de différents critères tels que votre âge, votre horizon d’investissement et votre aversion au risque. Vous pourrez également réaliser des projections et des simulations diverses sur l’ensemble des plateformes.

Nous essayons d’avoir une interface la plus simple possible, faire de notre service le Capitaine-Train de l’Epargne 
Sébastien d’Ornano

Président exécutif , Yomoni

Simulation risque rendement Yomoni
Portefeuille Marie Quantier

A qui s’adressent les robo-advisors ?

A tout le monde ! En effet, leurs offres sont accessibles à partir de 500 ou 1000€ pour la plupart des acteurs mais peuvent également séduire des épargnants désireux de placer plusieurs centaines de milliers d’euros.

Grâce à notre technologie labellisée il y a quelques mois par le pôle Finance Innovation, nous sommes en mesure de proposer un service jusqu’alors réservé aux plus fortunés ou aux experts, une offre de conseil indépendante et de suivi personnalisé de niveau institutionnel synonyme pour chacun d’une gestion adaptée à ses objectifs
Olivier Gentier

Directeur, Advize

Ces fintechs annoncent donc clairement leur souhait d’offrir pour quelques euros par mois du conseil en gestion de patrimoine à destination du grand public.

Yomoni et WeSave vous offrent une gestion déléguée de votre assurance-vie

Deux modèles de gestion s’affrontent, d’un côté la gestion déléguée proposée par Yomoni et WeSave et de l’autre, la gestion conseillée offerte par Marie Quantier, Advize et Fundshop.

La gestion déléguée signifie que vous donnez mandat à la fintech pour gérer votre épargne. En d’autres termes, vous n’êtes plus maître de l’allocation et des arbitrages réalisés sur votre portefeuille qui sont gérés par la plateforme. Dans les faits vous choisirez, chez Yomoni comme chez WeSave, un profil de risque allant de 1 à 10, du moins risqué au plus risqué, qui permettra de définir le niveau de risque que vous êtes prêts à prendre. L’algorithme (et les ingénieurs qu’il y a derrière) définira alors une allocation optimale qui évoluera en fonction du marché et des produits financiers sous-jacents.

Yomoni comme WeSave investiront sur des ETF (trackers) qui sont des produits financiers répliquant la performance d’un sous-jacent, par exemple le CAC 40. Ces produits ont l’avantage de présenter des frais entre 0,2% et 0,3% quand les OPCVM traditionnels sont en général autour de 2% !

Yomoni vous proposera de bénéficier de son offre dans le cadre d’une assurance-vie, un compte titre ou un PEA alors que WeSave se cantonnera à l’assurance-vie. Les deux start-ups ont choisi Suravenir pour assurer leur contrat et proposent le même fonds euros Suravenir Rendement qui a réalisé une performance de 2,90% en 2015. La répartition de vos avoirs entre le fonds euro sans risque et les ETF dépendra de votre profil de risque comme en témoigne la table de répartition ci-dessous fournie par Yomoni :

Allocation fonds euro selon risque Yomoni

Les tickets d’entrée des deux acteurs sont quant à eux très différents, seulement 1000€ pour Yomoni alors qu’il vous faudra au minimum 10 000€ pour accéder aux services de WeSave.

Marie Quantier, Advize et Fundshops parient sur la gestion conseillée

Si vous désirez garder la main sur vos placements et être (un minimum) impliqué dans la gestion de votre patrimoine, optez pour la gestion conseillée. Marie Quantier, Advize et Fundshops proposent tous les trois un service de conseil en allocation d’actifs mais avec de nombreuses spécificités.

Advize propose un contrat d’assurance vie, Ma Sentinelle Vie, assuré par Generali et doté de deux fonds euros de bonne facture, Eurossima (+1,77% en 2017) et Netissima (+2,1% en 2017).

A la souscription, Advize vous proposera de choisir parmi 5 profils de gestion allant de prudent à audacieux. Pour chaque profil, la start-up vous présentera une allocation type réalisée par Morningstar, le leader de l’analyse financière indépendante. Chaque semaine, une newsletter personnalisée vous sera envoyée vous présentant l’évolution de votre épargne et les différents événements survenus pendant la semaine. Une réallocation de vos actifs pourra vous être proposée, proposition que vous pourrez suivre ou non.

Fundshops se différencie en offrant la possibilité à ses clients d’arbitrer leurs placements sur des contrats d’assurance vie existants. L’épargnant pourra donc choisir un contrat d’assurance vie parmi les 15 proposés qui intègrent notamment les leaders de la banque en ligne (Boursorama, BforBank, Monabanq, Fortunéo, ING direct, …) et des acteurs traditionnels (Société Générale, BNP et le Crédit Agricole). En fonction de votre contrat et de votre profil de risque, Fundshops vous proposera une allocation optimisée et vous proposera des arbitrages en fonction de l’évolution des marchés.

Enfin Marie Quantier est une plateforme de conseil en stratégie d’investissement qui prodigue des conseils personnalisés en fonctions de votre profil. Grâce à des algorithmes d’étude quantitative, la start-up vise à offrir aux épargnants les mêmes outils que ceux utilisés par les hedge funds pour batir leur portefeuille (météo des marchés, potentiel de hausse, de baisse, simulation de stratégies, crash test). La société propose deux supports d’investissement intégrés, le contrat d’assurance-vie de Suravenir doté du fonds euros Suravenir Rendement comme Yomoni et WeSave ou un compte titre qui sera ouvert chez son partenaire Interactive Brokers. Cependant, les services de la plateforme peuvent être utilisées avec un autre compte titre simplement, le passage d’ordre ne pourra pas être intégré à la plateforme et l’utilisateur devra les passer manuellement chez son broker.

Quelle performance attendre de ces robots ?

Tout d’abord, il semble utile de préciser qu’aucun de ces robo advisors ne vous permettra de faire +25% par an, restons réalistes ! Ces algorithmes visent à optimiser le couple rendement risque de votre portefeuille, pas à jouer le Hedge Fund alternatif.

Malgré tout, leurs premières performances sont très encourageantes, notamment les gestionnaires d’épargne Yomoni et WeSave qui ont permis à leurs clients de gagner sur l’année 2017 :

  • entre +2% et +3,5% pour les profils sécurisés
  • entre +3,5% et +6,6% pour les profils équilibrés
  • entre +6,9% et +8,7% pour les profils dynamiques
  • +10,2% (WeSave) et +10,4% (Yomoni) sur le profil le plus agressif

Les autres robo-advisor réalisent également de bonnes performances : Advize par exemple affiche entre +1,71% et +7,64% en 2017 selon le profil choisi. Sur le site de Marie Quantier on peut visualiser la performance des clients ayant suivi les recommandations de la plateforme, les meilleurs enregistrent autour de +6%/an même si certains ont enregistré des pertes jusqu’à -5%. La majorité des clients se situent entre 1% et 6%.

Performances Advize
Performances Marie Quantier

Offrez-vous une gérant d’actifs pour quelques euros par mois

Marie Quantier et Fundshop proposent des abonnements à 17,90€ le trimestre plus 5% des gains pour le premier et de 9 à 14€ pour le second. Ces frais ne concernent que la plateforme, et les frais relatifs au contrat d’assurance vie et aux supports d’investissement sélectionnés devront être ajoutés.

Advize se rémunère lui grâce à des rétrocessions de commissions de l’assureur Suravenir et des gérants de fonds dans lesquels il investit. Les frais supportés par le client se limiteront donc aux frais du contrat d’assurance-vie qui vont de 0,6% à 0,85% par an selon les supports d’investissement choisis.

WeSave et Yomoni affichent des frais de gestion similaires pouvant aller jusqu’à 1,6% par an composés de 0,6% pour l’enveloppe fiscale, 0,7% de frais de gestion auxquels s’ajouteront les frais des ETF (jusqu’à 0,3%). On note sur le tableau ci-dessus que Yomoni ne percevra aucun frais de gestion sur les montants placés en fonds euros (hors frais de l’assureur de 0,6%).

Ces fintechs françaises sont-elles fiables?

Le premier point concerne leur solidité. En effet, vu le taux de casse important dans le domaine des start-ups, on est en droit de se demander s’il est raisonnable de placer tout ou partie de son épargne chez ces nouveaux acteurs. Tout d’abord il faut savoir que si vous optez pour un contrat d’assurance vie, il sera garanti par un assureur et non pas par la plateforme. En l’occurrence il s’agira soit de Generali (Advize) soit de Suravenir (Yomoni et WeSave), filiale du Crédit Mutuel Arkéa, deux ténors de l’assurance-vie. Il en sera de même pour les acteurs de la gestion conseillée, les comptes sont ouverts chez des partenaires tels qu’interactive broker pour Marie Quantier. Ainsi même en cas de faillite des acteurs, votre argent ne sera pas perdu !

Le second point concerne l’indépendance de ces acteurs. Le problème intrinsèque avec les banques est qu’elles vous vantent en premier lieu leurs propres produits qui ne sont pas forcément les meilleurs. De la même manière, un conseiller en gestion de patrimoine est rémunéré par des rétro-commissions qu’il perçoit sur les produits vendus. Ainsi il aura tendance à vous proposer les produits les plus rémunérateurs… pour lui ! Attention, nous sommes certains que la plupart des conseillers possèdent une réelle éthique professionnelle. Cependant il y a là un conflit d’intérêt notoire. Dans le cas de nos start-ups, pas de crainte à avoir, aucune à l’exception d’Advize, n’est rémunérée par des rétro-commissions. A noter qu’Advize évince toute problématique de conflit dans ses choix d’allocation, la sélection des fonds étant externalisée auprès de Morningstar.

La gestion d’actifs automatisée à de belles perspectives 

Encore embryonnaires en France, les acteurs américains ont déjà collecté plus de 5 milliards de dollars. D’après une étude du cabinet AT Kearney, ces acteurs pourraient gérer 5,5% des actifs financiers d’ici à 2020 alors qu’ils ne gèrent aujourd’hui que 0,5%. Il s’agirait là d’une évolution du marché naturelle vers plus de transparence et d’automatisation poussée par l’utilisation grandissante des services sur internet et sur mobile.

Yomoni

Date de création : 2014

Fonds levés : 8,5m€

Actionnaires de référence : Crédit Mutuel Arkéa – Iena Ventures

Page d'accueil Yomoni

WeSave

 

Date de lancement : 2015

Fonds levés : inconnu

Actionnaire(s) de référence : Amundi

Page d'accueil Wesave

Advize

 

Date de lancement : 2012

Fonds levés : inconnu

Actionnaire(s) de référence : inconnu

Page d'accueil Advize

Marie Quantier

 

Date de lancement : 2012

Fonds levés : 1.5m€

Actionnaire(s) de référence : Business Angels

Page d'accueil Marie Quantier

FundShop

Date de lancement : 2013

Fonds levés : 500k€

Actionnaire(s) de référence : Axa Strategic Ventures, Bpifrance et Business Angels

Page d'accueil Fundshop