En Belgique, une banque ferme d'autorité les livrets de clients particuliers. En Allemagne, une autre s’apprête à facturer leurs dépôts. Dans les deux cas, les taux négatifs appliqués par la BCE sont pointés du doigt. De tels cas de figure sont-ils envisageables en France. Et surtout, comment s’en prémunir ?

Les mauvais signes s'accumulent. En Belgique, une banque va fermer d'autorité les comptes épargne de ses clients en octobre prochain. En Allemagne, un petit établissement régional du Sud de la Bavière, la Raiffensenbank, va prélever prochainement une commission de 0,40% sur les dépôts à vue de ses clients au-delà de 100.000 euros, rapporte Les Echos. Dans les deux cas, une même cause est pointée du doigt : le taux négatif (-0,40%) appliqué par la Banque centrale européenne (BCE) sur les liquidités déposées par les banques.

Pourrait-on envisager une telle situation en France ? Oui, en théorie. Les banques françaises subissent en effet les mêmes contraintes que leurs homologues belges ou allemandes. Un groupe bancaire, Banque Populaire-Caisse d’Epargne (BPCE), a d’ailleurs commencé à répercuter ce taux sur les dépôts de certains gros clients institutionnels. Nous n’en sommes pas là, en revanche, pour les particuliers. Dans l’immédiat, les enseignes ont fait d’autres choix, notamment celui de facturer la tenue de compte ou les retraits par carte bancaire. Reste à savoir si ces choix, très mal acceptés par les clients, permettront de compenser durablement l’effet des taux négatifs sur la rentabilité des établissements. Dans le cas contraire, leur unique recours sera de taxer à leur tour les liquidités de leurs clients.

Incertitudes sur l’assurance-vie et le Livret A

Pour se prémunir d’une telle évolution et mettre son bas de laine à l’abri des taux négatifs, il n’y a pas 36 solutions : il faut souscrire des produits à taux garantis. Ce que ne sont pas les deux placements préférés des Français : l’assurance-vie et les livrets réglementés.

L’évolution récente du taux moyen des fonds en euros - passé de 5,3% en 2000 à 2,3% en 2015 - montre bien que l’assurance-vie est en cours d’atterrissage. Celui-ci pourrait même être encore plus violent dans les années à venir. Le rendement du Livret A, de son côté, est tenu à bout de bras par les pouvoirs publics, pour des raisons principalement politiques. Dans l’immédiat, l’exécutif et la Banque de France ont promis un taux stable (0,75% net) au moins jusqu’à l’été 2017. Qu’adviendra-t-il ensuite, si par exemple le nouveau gouvernement post-présidentielle était moins bien disposé à l’égard de l’épargne réglementée ? Difficile à dire…

Deux recours : le PEL et les comptes à terme

Dans ce contexte incertain, seuls deux produits à capital garanti offrent un minimum de visibilité sur l’avenir : le Plan épargne logement (PEL) et les comptes à terme.

Evidemment, ces derniers mois, la rémunération du PEL a un peu perdu de sa superbe, celle qui lui a permis, en 2014 et 2015, de réussir des collectes historiques, jusqu'à presque rattraper l'encours du Livret A. En 18 mois, le rendement des plans nouvellement ouverts est passé de 2,50% (jusqu’au 31 janvier 2015) à 1% (depuis le 1er août dernier). Les prévoyants qui ont ouvert un PEL avant le 1er février 2015 ont donc tout intérêt à le conserver. Mais les autres ne doivent pas non plus le négliger. Dans le contexte actuel, un taux de 1% (0,85% net de prélèvements sociaux) garanti pendant 15 ans (1) sur un produit permettant de récupérer sa mise à tout instant rassure et permet de voir venir.

1% : difficile, voire impossible de trouver des rendements de ce niveau parmi les comptes à terme commercialisés par les grandes banques de détail françaises. Pour atteindre et dépasser ce seuil, il faut s’en remettre aux spécialistes de l’épargne. PSA Banque, filiale du constructeur automobile Peugeot-Citroën, commercialise ainsi un compte à terme à taux progressif, qui rapporte 1,75% sur un an et 1,90% sur deux. Sa principale concurrente, RCI Bank and Services, filiale de l’Alliance Renault-Nissan, propose de son côté Pepito, qui garantit un taux de 1,60% sur 3 ans. Enfin, la plateforme web Raisin, présente en France depuis juin, permet d’accéder facilement à une sélection de comptes à terme venus de toute l’Europe, qui rapporte jusqu’à 1,65% sur 3 ans. Une aubaine, dans le contexte actuel.

Plus de détails sur les comptes à terme Distingo, Pepito et Raisin.

(1) Les intérêts du PEL sont exonérés d’impôts jusqu’au 12e anniversaire, puis fiscalisés ensuite. A noter que les PEL ouverts depuis le 1er mars 2011 ont une durée de vie maximale de 15 ans. Voir : le fonctionnement du PEL