Mont Ventoux : pour que l'ascension ne soit pas fatale

Par M.T.

Pour limiter les risques, il est important de se préparer physiquement, d'avoir un vélo adapté, de faire des pauses, de boire, se ravitailler et programmer sa sortie tôt le matin.

Pour limiter les risques, il est important de se préparer physiquement, d'avoir un vélo adapté, de faire des pauses, de boire, se ravitailler et programmer sa sortie tôt le matin.

Photo cyril hiély

Deux cyclistes sont morts d'un arrêt cardiaque depuis le début de l'été, vaincus par le Géant de Provence. Plus que jamais, la prudence s'impose

Stimulés par l'effet "Tour de France", de nombreux passionnés de vélo assouvissent leur furieuse envie de s'attaquer au sommet du Mont-Ventoux. Mais grimper des côtes ne s'improvise pas. Et l'ascension en vélo du Géant de Provence n'est pas sans risque. Elle fait de nombreuses victimes (accident de la route ou malaise). Et elle peut même s'avérer fatale. Deux cyclistes sont décédés durant cet été au Ventoux d'un arrêt cardiaque. Plusieurs autres ont pu être sauvés comme ce 4 août. À deux heures d'intervalle seulement, un cycliste de 32 ans en arrêt cardiaque, à proximité du chalet Reynard, a été secouru par un médecin qui se trouvait à proximité alors qu'à midi une seconde victime d'une soixantaine d'années tombait en arrêt du coeur près d'un pompier de repos. "Il faut arrêter le massacre ! Qu'on aime le sport, c'est normal, mais y laisser sa peau, ce n'est pas normal. Les cyclistes doivent prendre les dangers du Ventoux en compte à leur juste valeur. On y trouve trop d'inconscients. Des gens sans cale-pieds, sans casque, en tongs..." s'indignait dans nos colonnes, il y a quelques semaines Alain de Haro, directeur du centre hospitalier de Carpentras, à l'occasion d'une conférence autour de ce thème.

"La survie des gens tient au secourisme..."

Le capitaine Eddy Aroca du Sdis (Service départemental d'incendie et de secours) de Vaucluse est le "référent" Ventoux. Il y a deux ans, il a réalisé une étude sur la fréquentation du site. En une journée, jusqu'à 600 cyclistes pouvaient se lancer à l'assaut du Ventoux. Une hausse de fréquentation qui accroît de fait le risque de malaise. "Le vélo est un sport libre qui ne nécessite pas de visite médicale... Les gens montent sans être préparés juste parce qu'ils sont là, en vacances, et qu'ils veulent avoir fait le Mont-Ventoux".

Le capitaine Augier expose d'emblée la problématique. D'ailleurs bien trop souvent la même. Alors pour limiter les risques, il est important dixit le capitaine Aroca, de se préparer physiquement, d'avoir un vélo adapté, de faire des pauses, de boire et se ravitailler et enfin de programmer sa sortie de bonne heure : "11 heures ou midi ce sont les heures où le soleil est le plus fort..."

Mais pour le capitaine Aroca, se former aux premiers secours est important. "La survie des gens tient au secourisme... Si le délai d'intervention des pompiers de Bedoin ou Malaucène est assez rapide même s'il varie en fonction de la fréquentation du site ou de la météo, un arrêt cardiaque nécessite une intervention toujours plus rapide en général dans les 3 ou 4 minutes..."


Où se former au secourisme ?

La formation aux premiers secours dure 7 heures et comprends plusieurs modules : savoir donner l' alerte ; l'alerte et protection des populations ; le malaise ; l'arrêt cardiaque ; l'obstruction brutale des voies aériennes ; les hémorragies externes ; les plaies ; les brûlures ; les traumatismes.

Les formations se font dans certaines casernes du département. La formation dure 7 heures, elle coûte 55€ (prix grand public). Pour connaître les dates et lieux des prochaines formations, il faut contacter l'UDSP84 par téléphone au 04 90 81 69 36 ou par mail [email protected]. Pour tout renseignement, les personnes intéressées peuvent également se rendre directement dans la caserne la plus proche de leur domicile.